Véloroutes et voies vertes sur les bons rails

Au total, l’Aisne compte moins d’une quinzaine de kilomètres de voies vertes et véloroutes. D’ici quelques années, le département devrait en compter plus de 300 km. Les retombées économiques s’annoncent fortes si le développement se fait de manière cohérente. Un plan d’aménagement de la voirie est organisé jusqu’en 2014 tout en favorisant le développement de l’offre d’hébergement ou de restauration à destination des futurs touristes.

Dans l’Aisne, le conseil général prévoit l’aménagement de 300 km de véloroutes.
Dans l’Aisne, le conseil général prévoit l’aménagement de 300 km de véloroutes.
Les berges du canal de Saint-Quentin seront utilisées pour accueillir les utilisateurs de la future eurovéloroute 3.

Les berges du canal de Saint-Quentin seront utilisées pour accueillir les utilisateurs de la future eurovéloroute 3.

Pour l’instant, il n’existe pas grand-chose : à peine six kilomètres entre Anor et Hirson et neuf kilomètres aux alentours du Center Parcs. Sur cette petite portion, sur laquelle manquent deux kilomètres de véloroutes, le conseil général de l’Aisne possède des premiers chiffres encourageants sur l’utilisation de cet équipement. « En 2010, le comptage des vélos plus piétons affichait 30 000 passages par an », explique Lucie Mathieu-Cousaerts, en charge de ce projet au département. Cette fréquentation, à proximité du lieu de vacances, tend à prouver qu’il existe « une grande marge de manoeuvre » quant au développement des véloroutes et voies vertes en développement dans l’Aisne. La mission pré-opérationnelle, lancée conjointement par le conseil général et l’agence de développement et de réservation touristiques (ADRT), doit permettre de préciser la prochaine phase de ce projet. « Nous travaillons sur l’organisation des équipements. Il y a un enjeu d’animation du territoire et de l’aménagement », indique Christian Batardière, directeur adjoint de l’ADRT.

50 000 € par kilomètre et par an
L’Aisne a la chance d’être traversée par trois véloroutes dont une véloroute européenne. Cette EV3 passe par Hirson pour ressortir à Quierzysur- Oise. « En France, il n’y a que six eurovéloroutes », précise-til. D’où la chance pour le département d’avoir 110 km d’un tel axe. Les deux autres grands axes sont la V30 traversant l’Aisne dans un axe Saint-Simon – Berrey-au- Bac et la V52 dans le sud du département. Ce dernier tracé est là aussi un axe européen reliant Paris à Prague, en République tchèque. « L’association française des véloroutes et voies vertes considère que les trois itinéraires de l’Aisne sont prioritaires », se satisfait le directeur adjoint de l’ADRT. Le conseil général, extrêmement intéressé en termes de développement, a même pensé à la réalisation d’un axe central nordsud reliant Monampteuil à Guise en passant par Laon. « Le conseil général fait des colonnes vertébrales. Nous travaillons avec les collectivités locales pour que les territoires mettent en avant des boucles », ajoute Lucie

Dans l’Aisne, le conseil général prévoit l’aménagement de 300 km de véloroutes.

Dans l’Aisne, le conseil général prévoit l’aménagement de 300 km de véloroutes.

Mathieu. Autant du côté du département que de l’ADRT, les retombées économiques possibles sont loin d’être inintéressantes. Elles sont estimées à 50 000 € par an et par kilomètre. L’impact économique s’étend sur un rayon de cinq kilomètres. L’eurovéloroute dans le nord du département et ses 110 km de traversée ouvre l’Aisne aux habitants du Benelux très friands de déplacements en vélo et de découvertes. Reste à transformer l’essai en relayant le message dans toutes les zones qui seront traversées, mais aussi toutes celles que cela pourrait intéresser. Les deux partenaires réfléchissent sur un label « Accueil vélo » par exemple. Il va falloir aussi penser en termes d’équipements touristiques, que cela soit des offices de tourisme ou l’hébergement. « Il faut valoriser l’existant et supporter le développement de nouvelles offres », souligne Christian Batardière. Le conseil général s’est en tout cas donné jusqu’en 2014 et un budget de 1,8 M€ par an pour développer ce projet et faire en sorte que les touristes ne fassent pas que passer dans l’Aisne.