Vingt-neuf chambres sous cinq étoiles

Olivier Roussellier est le directeur du Château de Fère qui emploie 30 personnes en CDI.
Olivier Roussellier est le directeur du Château de Fère qui emploie 30 personnes en CDI.

 

Olivier Roussellier est le directeur du Château de Fère qui emploie 30 personnes en CDI.

Olivier Roussellier est le directeur du Château de Fère qui emploie 30 personnes en CDI.

Al’orée d’une forêt, le bel hôtel jouxte les ruines magnifiques d’une motte féodale (XIIIe) polygonale et restaurée à la Renaissance et dont le pontgalerie inspira celle de Chenonceau sur le Cher. Le Château de Fère, l’hôtel donc, bâti de tous les styles sur le tertre d’un parc boisé de 70 hectares, ressemble à ces grandes demeures aristocratiques isolées des landes anglaises.
Cet établissement, au charme romantique, à l’écart des grandes autoroutes qui sillonnent la région mais sans en être toutefois trop éloigné, appartient depuis 20 ans à Richard Bliah, un architecte qui vit à Tokyo. Le Château de Fère, sous le statut juridique de la société anonyme, abrite 29 chambres (60 personnes logées), un restaurant de 80 couverts et emploie 30 salariés en CDI. L’établissement, que dirige depuis peu Olivier Roussellier, a réalisé l’an passé un chiffre d’affaires de 3 M€.
Au mois de juillet, Atout France (opérateur de l’Etat dans le tourisme chargé de son développement économique) a attribué au Château de Fère une cinquième étoile. L’événement est assez rare en Picardie pour être apprécié à sa juste valeur. « Il s’agit du premier hôtel de Picardie à se voir attribuer ce classement », souligne Olivier Roussellier.

Les Britanniques s’y plaisent
La cinquième étoile a couronné une campagne de modernisation et d’embellissement de l’hôtel qui a commencé voici trois ans. « Cette classification honore les travaux de rénovation entrepris par le propriétaire, avec, entre autres, la rénovation de 18 chambres avec des tonalités et un mobilier résolument modernes, l’aménagement d’une salle de réunion et la construction dans les fondations d’un spa dont l’ouverture est prévue cet automne », explique le directeur du Château de Fère. En trois ans, l’établissement a investi 1,8 M€ dans cette rénovation associée à une amélioration de la qualité de service « afin de répondre aux exigences de l’hôtellerie de très haut de gamme ». L’investissement dans la rénovation des chambres se poursuit cette année. De fait, l’établissement accueille une clientèle étrangère qui apprécie fort et la qualité de service et le charme des lieux, discrets et hantés par l’histoire de France. Les Britanniques s’y plaisent beaucoup, le Château de Fère, (non loin de Reims) constituant une étape champenoise sur leur route à destination de la Bourgogne et du sud de la France. La clientèle est, de surcroît, américaine, l’hôtel se situant à quelque cinquante-cinq minutes de Paris (par l’autoroute A4 en grande partie).

A la conquête d’une clientèle régionale
« Nous travaillons à contrecourant de la saison estivale qui n’est pas forcément notre meilleure période, estime le directeur. Nous sommes très sollicités avant et après. Nos réservations sont très chargées jusqu’à la mi-octobre. » Et notamment chargées en séminaires d’entreprises pour la plupart de la région parisienne ou de la Champagne toute proche. D’ailleurs, cette activité d’accueil des séminaires (avec parfois la clientèle d’entreprises étrangères) constitue aujourd’hui 30 % du chiffre d’affaires annuel du Château de Fère. En rapport avec le firmament de la cinquième étoile, l’effort de service a porté, de plus, sur la qualité de la carte du restaurant de tradition française et sur une politique de prix situant hôtel et restaurant sur un marché très abordable par rapport à la concurrence interrégionale : 52 €, par exemple, le menu Fascination, de 150 € à 180 € la nuitée en chambre simple, et de 189 € à 299 € par personne et par jour pour les séminaires. A présent, la direction du Château de Fère, dont le taux d’occupation annuel varie de 55 % à 60 %, veut conquérir la clientèle régionale qui lui fait encore défaut. Il est question de travailler plus étroitement avec les golfs, les offices de tourisme départementaux et des villes de l’Aisne (Château-Thierry) et de la Marne (Epernay), de travailler aussi avec des maisons de Champagne, voire avec le stade de Reims désormais en ligue 1 et qui recevra des équipes étrangères en matchs amicaux.