La réalité virtuelle : l'avenir de nos industries régionales ?

La Plaine Images et Amiens Cluster, deux grands noms régionaux de l'innovation technologique, ont réuni leurs connaissances pour organiser un webinaire sur l'avenir de l'industrie grâce aux technologies immersives. Bien qu'onéreuses, les possibilités qu'offre l'industrie 4.0 sont nombreuses et tout à fait adaptées aux différents savoir-faire du territoire.

Le prototypage par technologie immersive s'avère être un gain de temps et d'argent. ©Gorodenkoff
Le prototypage par technologie immersive s'avère être un gain de temps et d'argent. ©Gorodenkoff

Ils sont les plus à même de parler l’avenir de nos industries. La Plaine Images, implantée à Tourcoing, et Amiens Cluster, ont organisé le mois dernier un webinaire pour offrir un catalogue des usages possibles de la réalité virtuelle et la réalité augmentée en entreprise. « Ce sont deux choses tout à fait différentes, rappelle d’abord Olivier Lefebvre, vice-président de l’association francophone de motion de la réalité augmentée RA’Pro. La réalité virtuelle correspond au port d’un casque pour être en immersion dans un univers sans voir l’extérieur. Alors que la réalité augmentée permet de voir l’extérieur dans lequel on se trouve, tandis que le casque ajoute des éléments au réel. »

Les deux outils se démocratisent depuis quelques années, et pas seulement dans le cadre des loisirs. « Cela fait 50 ans que la Nasa les utilise, que des pilotes d’avion sont formés grâce à la réalité virtuelle… Mais récemment et dans la région, des entreprises s’y mettent. » Le spécialiste cite pour exemple la plate-forme logistique de Kiabi, à Lauwin-Planque, qui a recours à la réalité augmentée pour faire visiter les lieux en moins de dix minutes aux futurs salariés et partenaires.

Des gains de différentes natures

Certes, l’équipement a un coût, mais l’étape la plus onéreuse, selon Olivier Lefebvre, est la modélisation des univers dans lesquels les utilisateurs sont plongés. Toutefois, l’investissement peut s’avérer rentable sur la durée : « Par exemple, Bell a réussi à prototyper un avion en six mois, au lieu de sept ans, grâce à la réalité virtuelle. Cela représente un gain de temps et une économie budgétaire, car il est possible de tester le produit avant même de le construire. »

Beaucoup de centres de formation voient également dans la technologie immersive l’opportunité de mieux accompagner les apprentis. « Il y a forcément une adaptation nécessaire du cerveau, mais une fois plongée dans son environnement, la personne ne fait plus la différence entre la réalité et le virtuel. Il y a donc une mémorisation théorique, mais aussi émotionnelle, de l’apprentissage. Un gain de compréhension jusqu’à 30% supplémentaire peut opérer. L’apprenti apprend aussi plus vite : le temps de formation est réduit de 50% parce que son attention est à 100% focalisée sur ce qu’il voit. Il n’y a aucune autre distraction. Enfin, il y a un gain de place : plusieurs personnes peuvent se tenir dans une même salle sans avoir besoin des vraies machines, volumineuses… et il n’y a aucun risque de casse. On peut aller au bout de ses expériences, être actant, et pas seulement passif », énumère l’interlocuteur.

Autre avantage non négligeable en ces temps particuliers : la technologie rend la formation à distance possible. D’ailleurs, certains acteurs du secteur événementiel travaillent déjà sur l’élaboration de salons en réalité virtuelle pour rendre plus vivantes les expériences de webinaires que nous vivons actuellement.

Pour permettre à nos entrepreneurs de s’emparer de telles possibilités, l’association Hauts-de-France innovation développement, financée par la Région, se manifeste pour aider au montage de dossiers afin d’obtenir des subventions. À bon entendeur…