27e Rencontres de la BD d’Amiens

Fort d’un écosystème très actif, la bande dessinée s’est imposée en Hauts-de-France comme un sérieux levier en termes d’attractivité économique et culturelle. Les 27e Rencontres de la BD d’Amiens, qui se dérouleront tous les week-ends de juin, devraient entériner un peu plus ce rayonnement au niveau national.


Les 27e Rencontres de la bande dessinée se déroulent chaque week-end du mois de juin à la Halle Freyssinet. ©Aletheia Press/ DLP
Les 27e Rencontres de la bande dessinée se déroulent chaque week-end du mois de juin à la Halle Freyssinet. ©Aletheia Press/ DLP

« On a commencé dans un gymnase avec quelques passionnés », sourit Pascal Mériaux, directeur du pôle BD des Hauts-de-France, en déambulant dans la Halle Freyssinet. Autour de lui, les petites mains du festival s’activent. Dans quelques heures, le public arpentera les allées de ce qui est devenu l’un des plus importants festivals de la bande dessinée en France. Un événement majeur adoubé par la ministre de la Culture en personne, Rima Abdul Malak, dont la présence avait été annoncée pour le premier week-end d’ouverture. « Ce n’est pas un hasard, il y a des échanges avec son cabinet, elle sait ce que l’on fait et qui nous sommes », souligne qui est aussi l’infatigable président de l’association On a marché sur la bulle, qui organise les Rendez-vous de la BD depuis 1996. En 2022, le festival avait rassemblé 21 000 visiteurs, une très belle performance que l’équipe aimerait dépasser cette année.

Entre reconnaissance et fragilité

« Nous sommes dans une phase très excitante où l’on sent qu’il y a une véritable reconnaissance autour de ce que nous faisons : les acteurs locaux et nationaux connaissent notre travail et nous soutiennent. Mais nous devons toujours faire face à une réelle fragilité, avec un modèle économique compliqué », observe Pascal Mériaux qui cite notamment la réalisation de la future Plate-forme des images et de la création (PIC) qui devrait prendre possession de l’ancien tri-postal amiénois d’ici 2027. « 10 000 m2 dédiés aux dessins et arts visuels à partager avec le Frac, qui, agréable coïncidence, est le seul à être spécialisé en dessin et l’école Waide Somme », se réjouit-il. Un outil qui doit donner plus de force à l’action menée tout au long de l’année par l’association.

Pascal Mériaux, président d’On a marché sur la bulle et directeur du pôle BD des Hauts-de-France. ©Aletheia Press/ DLP

Cette bonne nouvelle en cache une autre, puisque Pascal Mériaux annonce dans la foulée, la création en juillet prochain d’une fédération des festivals de BD réunissant Amiens, Saint-Malo, Aix, Lyon, Blois, Bastia, Colomiers, Paris et Nantes. « Le débat autour de la rémunération des auteurs nous a beaucoup rapprochés. Cette fédération va nous permettre d’aborder 1 000 sujets, de sortir de notre isolement et d’entrer dans une démarche de coproduction d’expositions notamment. Cette mutualisation des forces peut contribuer à nous sortir de notre fragilité actuelle », analyse Pascal Mériaux.

L’éducation, un engagement fort

Outre l’aura du festival, On a marché sur la bulle a su construire depuis plusieurs années tout un écosystème autour de la lutte contre l’illettrisme et du plaisir de lire. Un véritable défi puisque lors des premières interventions, moins de 20% des élèves disent avoir déjà ouvert un livre. Ainsi, le pôle éducatif, composé de six permanents, intervient chaque année auprès d’écoles, collèges et lycées. « Toute l’année, ce sont 838 demi-journées pédagogiques qui sont assurées et plus de 300 animations dans les Hauts-de-France »,détaille-t-il. De ces actions sont nées le Prix des collégiens de la Somme, le Prix de la BD C’est Wouaz ou encore le Prix révélation BD des lycées des Hauts-de-France.

Outre l’aura du festival, On a marché sur la bulle lutte contre l’illettrisme et défend le plaisir de lire. ©Aletheia Press/ DLP

« Nous sommes très fiers de ce qui a été accompli sur la formation également, puisqu’après la licence autour des métiers de la bande dessinée dispensé à l’UPJV, un master sera créé à la rentrée, il s’agit d’une première en France », note Pascal Mériaux. Et demain ? Il cite le lancement prochain du Prix des écoles d’Amiens en partenariat avec cinq établissements de la ville ou encore la création d’une Classe à horaire aménagée (CHA) bande dessinée au collège Guy-Maréchal.