Robotique

À Beauvais, la robotique passionne de plus en plus

Le lycée Paul Langevin s’est équipé, en décembre 2018, d’un petit robot Fanuc. Un outil indispensable qui a entraîné les élèves de BTS CRSA à davantage s’intéresser à la robotique, élément clé de l’industrie 4.0.

Stéphane Bouillette devant le robot pédagogique acquis par le Lycée fin 2018.©Aletheia Press/B.Delabre
Stéphane Bouillette devant le robot pédagogique acquis par le Lycée fin 2018.©Aletheia Press/B.Delabre

« Cela attire beaucoup les élèves, qui s’en vont ensuite plus facilement vers une filière robotique. Sur l’orientation, l’effet a été net : on a démystifié l’usage du robot ». Stéphane Bouillette, enseignant au lycée Paul Langevin à Beauvais, n’y voit que du positif : depuis deux ans, le lycée est l’heureux propriétaire d’une petite unité robotique éducative Fanuc. Un robot longtemps espéré, qui trône, depuis décembre 2018, dans une salle de cours des futurs techniciens supérieurs en Conception et réalisation de systèmes automatiques (BTS CRSA).

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le robot a joué son rôle. Avant son arrivée, un ou deux élèves par promotion poursuivaient leurs études vers une licence robotique. L’an dernier, ils ont été six - sur une promotion de douze - à faire ce choix. Jusqu’ici en effet, les élèves peinaient à vraiment matérialiser la robotique et craignaient de ne pas être à la hauteur. Des solutions avaient alors été trouvées, comme notamment un partenariat avec le lycée Marie Curie de Nogent-sur-Oise, qui dispense une licence professionnelle Robotique et Vision. « Jusqu’ici, nous allions à Nogent pour faire passer aux étudiants le diplôme TPE-A correspondant à celui d'opérateur sur Robot Fanuc. Aujourd’hui, même si nous conservons un partenariat étroit avec Nogent pour permettre un usage plus collectif du robot, le diplôme, ils le passent ici. »

Une discipline d'avenir

Pourtant, l’arrivée de ce robot d’une valeur de 20 000 euros, ne s’est pas faite sans mal. Tout le monde ne voyait pas forcément la pertinence d’un tel investissement sur le plan éducatif. Pas facile en effet de
bien comprendre la différence entre robotisation et automatisation, par exemple. D’autant que, comme l’avoue Stéphane Bouillette, « la robotique n’occupe qu’une part non-essentielle de la formation ».

Mais il note aussi que la tendance à la robotisation est particulièrement nette dans l’industrie, tous secteurs confondus : « Il faut être dans le présent ». D’autant qu’il y a une vraie demande de compétences de la part des industriels. « J’ai vu des parterres d’industriels venir à des jurys d’examens pour trouver leurs futurs collaborateurs », poursuit l’enseignant. Voilà pourquoi l’équipe pédagogique s’est battue pour obtenir le petit robot. Un vrai choix d’avenir pour l’établissement.

Une idée ? Rendez-vous au Fab Lab du lycée

En marge du robot Fanuc et des outils d’automatisation qu’ils fabriquent eux-mêmes, les élèves de BTS CRSA du lycée Paul Langevin bénéficient aussi des nombreux outils du FabLab hébergé par le lycée. Découpe laser, découpe au fil chaud, découpe au jet d’eau, scanner et imprimante 3D, gravure laser… de quoi disposer d’un premier contact avec l’usinage industriel. L’outil est à la disposition des élèves, des professeurs et des personnes extérieures… « Nous avons des personnes qui viennent par exemple réaliser un prototype avant d’envisager le passage en phase industrielle », explique Stéphane Bouillette, l’un des enseignants responsables du FabLab. Une imprimante 3D béton devrait venir prochainement compléter la gamme.