À Chevrières, Emmanuel Boëns, un artisan qui fabrique des blasons

Et si votre famille possédait son blason ? Emmanuel Boëns, un artisan isarien spécialisé dans la fabrication de blasons muraux d’intérieur en bois déjoue les idées reçues...

Blason de France, l’atelier de Emmanuel Boën, est installé à Chevrières. (©Aletheia Press  / Chiara De Martino)
Blason de France, l’atelier de Emmanuel Boën, est installé à Chevrières. (©Aletheia Press / Chiara De Martino)

Au fronton d’un château ou d’une mairie, sur la devanture d’un atelier d’un artisan ou dans un livre d’histoire… les blasons sont partout !

Signe de reconnaissance d’une famille, d’une ville ou d’une corporation, ils sont souvent relégués, dans l’imaginaire collectif, aux événements historiques et à la noblesse. Pourtant, ces symboles sont plus universels qu’on ne l’imagine explique Emmanuel Boëns, un artisan isarien qui s’est spécialisé dans la fabrication de blasons muraux d’intérieur en bois.

Plongée dans l’histoire

Passionné par le monde de la symbolique, et la période médiévale, le fondateur de l’atelier Blason de France, situé à Chevrières, connaît son sujet sur le bout des doigts. « Je rencontre beaucoup de gens qui ne se sentent pas concernés, cela m’étonne toujours ! note-t-il. En 1696, Louis XIV a ordonné l’enregistrement des blasons, c’est ce qu’on appelle « l’armorial d’Hozier » et seulement 10% concernent des familles nobles. C’est la Révolution française qui a éradiqué cette tradition. »

De quoi donner l’envie de faire une visite sur les sites spécialisés pour taper son nom de famille. Et si la recherche est décevante, il est toujours possible de se plonger dans les symboles héraldiques pour inventer ses propres armoiries. Emmanuel Boëns se chargera de la réalisation, en faisant du sur-mesure.

L’occasion pour l’artisan de mettre en œuvre ses nombreuses compétences : ébénisterie, menuiserie, forgeage à froid, dessin et peinture, art de l’ornementation… Une réalisation qui se veut d’abord respectueuse du modèle fourni. Mais le passage d’une représentation plane à une représentation en relief donne une marge de liberté à l’artisan, ce qui donne toute sa singularité à son travail.

Signe de reconnaissance d’une famille, d’une ville ou d’une corporation, les blasons sont souvent relégués, dans l’imaginaire collectif, aux événements historiques et à la noblesse. (©Aletheia Press / Chiara De Martino)

Tailleur de pierre

Lancé dans cette aventure depuis un an et demi, Emmanuel Boëns est arrivé par des chemins détournés à l’artisanat. « Je n’ai pas de formation, mais j’ai toujours été un bricoleur, un touche-à-tout, confie-t-il. Il y a deux ans, par hasard, j’ai commencé à travailler dans un atelier de taille de pierre, dans un monastère. » Une expérience qui le conduit rapidement à créer Blason de France. « La diversité des techniques dont j’ai besoin me garantit de ne pas m’ennuyer », explique le jeune homme.

Originaire des Yvelines, Emmanuel Boëns n’est pas arrivé par hasard dans l’Oise. Son atelier était initialement situé à Mont-Saint-Adrien, « c’est là que vivait ma grand-mère et j’y ai un ancrage très fort ». Aujourd’hui, Blason de France qui possède son site Internet, et sa boutique en ligne Etsy, cherche à se faire connaître. « En novembre, j’’ai participé au salon made in France à Paris. J’ai constaté que je devais aussi être en mesure de proposer à la vente des blasons, par exemple de région, de petits formats. » De quoi donner des idées pour développer son activité !