À Compiègne, la nouvelle « Cité de la formation de la chimie » impulse une nouvelle dynamique

C'est un travail collaboratif. L'ESCOM, Proméo Compiègne, France Chimie PCA et le Lycée Mireille Grenet se sont réunis pour créer un nouveau diplôme à Compiègne, une licence/bachelor en alternance « chimie et sciences industrielles ». Cette dernière fait le trait d'union entre les formations existantes et répond pleinement aux besoins des industriels du territoire. Ces acteurs de la formation mettent aussi leurs moyens et leurs structures en commun... et créent une « Cité de la formation en chimie ».

Une nouvelle formation en chimie est en place à Compiègne, en présence des étudiants et des partenaires de la formation.
Une nouvelle formation en chimie est en place à Compiègne, en présence des étudiants et des partenaires de la formation.

La nouvelle formation a débuté en septembre dernier et neuf étudiants ont intégré cette première promotion qui va durer trois ans, en alternance. Et la licence/bachelor « chimie et sciences industrielles » représente une réelle avancée dans la formation d'un secteur très présent dans la région et surtout dans le compiégnois, avec des formations tout aussi représentatives. En Hauts-de-France, la chimie rassemble 29 062 salariés, 450 établissements, la troisième région de France en nombre de salariés... le département de l'Oise concentrant près de 35% des effectifs de la région.

Dans ce secteur, le territoire de Compiègne est significatif : de nombreuses industries de la chimie sont présentes et la plate-forme industrielle située à Trosly-Breuil accueille cinq acteurs (WeylChem Lamotte, Archroma, PQ, FranceMerck Performance Materials, Cell Alternativ) qui développent leur activité et représentent près de 1 000 emplois directs et indirects. Mais au-delà d'un activité riche, l'avenir est florissant pour ce secteur, en pleine mutation notamment avec la transition écologique. « Le secteur de la chimie anticipe aujourd’hui une accélération des besoins en recrutement, témoigne Vincent Morin, délégué général de France Chimie PCA (Picardie, Champagne-Ardenne). Ce sont près de 120 000 talents que les entreprises de la chimie vont accueillir d'ici cinq ans avec un enjeu fort de renouvellement et une adaptation des compétences. »

Au plus près des industriels

Alors, ce constat a poussé les principaux acteurs de la formation de la chimie à associer leurs forces. Impulsé par France Chimie PCA et orchestré par Gérard Bacquet, le directeur de l'ESCOM (Ecole supérieure de chimie organique) – proposant des Mastères, le partenariat fructueux ESCOM/ Proméo Compiègne/ lycée Mireille Grenet/ France Chimie PCA a fait naître une nouvelle formation qui manquait sur le territoire : une licence qui permet une continuité de parcours entre la terminale au lycée Mireille Grenet, les élèves en BTS et CAP de Proméo et les Mastères à l'ESCOM... et cette formation s'érige à la place de l'excellence car elle promeut également la voie de l'apprentissage. France Chimie PCA affirme, par ailleurs, que la branche ambitionne de développer l’alternance de 30% d'ici 2025.

Si l'objectif est de garder les talents locaux sur le territoire, ce nouveau campus de la chimie ancrera définitivement les compétences déjà présentes. Et cette licence/bachelor entend répondre aux besoins des industries de la région. Une aubaine pour les étudiants et un projet salué par Martine Miquel, maire adjointe à la maire de Compiègne et vice-présidente des Hauts-de-France. « C'est une belle opportunité pour nos étudiants du territoire avec une formation complète et des entreprises de chimie très bien représentées sur le territoire. »

En effet, les sites de la région étant majoritairement des sites de production, les entreprises de la chimie recherchent massivement des collaborateurs pour les métiers de la fabrication (de l'opérateur à l'ingénieur), des techniciens de maintenance et agents logistiques. « Nous avons du mal à trouver des candidats pour ces métiers. Nous avons déjà trouvé des solutions comme sourcer les candidats Méthode de Recrutement par Simulation développée par Pôle Emploi, sans C.V, priorisant la motivation. Mais la chimie innove et il faut adapter les formations », expose Vincent Morin précisant que ce nouveau campus répondrait en partie à la problématique des métiers en tension. « Nous avons les mêmes valeurs. Ce projet collaboratif est donc logique », note le directeur de l'ESCOM.

Un socle de la chimie solide

La chimie, c'est aussi une pluralité de métiers touchant de nombreux secteurs... l'objectif est aussi, avec cette nouvelle licence, d'inculquer des bases solides et fondamentales aux étudiants afin d'en faire des professionnels polyvalents, pour un choix de carrière large. « L'objectif de ce projet est de former, à terme, 150 opérateurs et 150 ingénieurs par an », note encore le directeur de l'ESCOM, convaincu par ce campus.

Cette ambition est concrétisée par la mutualisation des ressources et équipements des partenaires. L'usage des laboratoires et des pilotes, le partage des ressources humaines spécialisées, la mise en commun de modules de formation et la création de parcours de formation en rapport avec les besoins du territoire. « C'est un vrai vecteur pour le compiégnois, se félicite Carole Marigault, directrice générale de Proméo Compiègne. Nous mettons tous les moyens pour créer une vraie filière de formation. » Une Cité de la formation de la chimie qui n'a pas de limite tant les besoins et les perspectives du territoire sont grands.