À Gouvieux, l'engrais bio Tonnerre d'engrais, trace son chemin

Thierry Benaphtali a développé dans le secret de ses écuries, un engrais naturel à base du crottin de ses chevaux. Le produit gagne en notoriété et cherche à conquérir les chaînes de distribution.

Thierry Benaphtali arpente les salons dans toute la France pour présenter son produit Tonnerre d'engrais. (c) Aletheia Press / B.Delabre
Thierry Benaphtali arpente les salons dans toute la France pour présenter son produit Tonnerre d'engrais. (c) Aletheia Press / B.Delabre

Un engrais naturel, sans additifs labellisé « bio », à base de crottin de cheval : on ne saurait y croire ! On le sait, le produit est très concentré et brûle n'importe quel végétal... Pourtant, c'est ce que propose Tonnerre d'engrais, un produit développé dans le secret des écuries de Thierry Benaphtali à Gouvieux... L'aventure a débuté il y a dix ans.

Ancien technicien chez un sous-traitant d'EDF, Thierry Benaphtali a racheté des écuries pour changer de vie, après un grave accident. Depuis sept ans déjà, il œuvre à leur restauration, quand son poney, Tonnerre, lui inspire l'idée de cet engrais. « Tonnerre vivait pour ainsi dire avec nous dans le jardin, raconte-t-il. Je ramassais ses crottins et peu à peu je me suis mis à les étudier. » Après de nombreux essais, souvent catastrophiques, Thierry Benaphtali finit par trouver le bon process et obtient le résultat escompté. Il part aussitôt à la conquête du marché.

Avec Tonnerre, celui par qui l'histoire a commencé, et qui est aujourd'hui « à la retraite ». (c) Aletheia Press / B.Delabre

Une production artisanale

Un site web, une couverture par la presse, les réseaux sociaux, et l'aval de la répression des fraudes... Thierry Benaphtali fait le buzz et se lance, en commerce en ligne ou en direct sur les salons. Aujourd'hui il dispose de quatre chevaux qui produisent la matière première, que l'entrepreneur trie sur le volet. Au final, plusieurs tonnes sont produites chaque année... On n'en saura pas plus. L'entrepreneur préfère rester flou sur les chiffres comme sur le process de fabrication tenu secret.

La clientèle est principalement nationale, même si quelques sacs sont expédiés en Belgique ou en Suisse, notamment. Et le stock est vide. « Par moment on doit fermer le site, car je n'arrive plus à fournir », note-t-il. Il faut dire qu'à l'exception de ses quatre chevaux, Thierry Benaphtali travaille seul. Il a même conçu lui même les machines de transformation, broyeur et déshydrateur en tête. « De l'extérieur, on pense parfois que nous sommes une grosse entreprise, sourit Thierry Benaphtali. Mais je suis tout seul. C'est artisanal à 100%. »

Des projets pour l'avenir

Désormais, l'entrepreneur part à la conquête du marché professionnel et compte notamment fournir de grandes chaînes de distribution de la jardinerie. Du moins en vente e-commerce. « Je n'ai pas la capacité de fournir tous les magasins de France », avoue-t-il. Des travaux sont toutefois en cours à l'écurie pour accueillir davantage de chevaux et parvenir à doubler la production d'ici quelques mois.

Pour la suite, Thierry Benaphtali envisage de se fournir en crottin chez d'autres éleveurs. « Je vais avoir besoin d'autres personnes autour de moi, souffle-t-il. Je suis d'ailleurs en discussion avec la CCI pour voir comment créer ce réseau ». Une évolution qui suppose aussi une importante réorganisation logistique qui s'appuiera sur un nouveau déshydrateur mobile, qu'il est est en train de mettre au point. « Et il y a aussi d'autres produits à venir, sourit l'entrepreneur. Ils sont prêts. » Reste à mettre en place la chaîne de production...