À Margny, Gant Maille se taille un nouvel avenir

Ayant déménagé de Ravenel à Margny-lès-Compiègne l’été dernier, Gant Maille s’offre une nouvelle jeunesse qui lui va… comme un gant.

Cyrille Motte et son épouse dans la petite boutique d’usine qu’ils ont ouverte à Margny. (© Aletheia Press / B.Delabre)
Cyrille Motte et son épouse dans la petite boutique d’usine qu’ils ont ouverte à Margny. (© Aletheia Press / B.Delabre)

« Ici, on travaille le coton, le nylon, la laine, le cachemire… Nous sommes la seule ganterie de textile, liée à l’industrie textile du Nord. » Cyrille Motte, dirigeant de l’entreprise Gant Maille depuis 2012, navigue entre savoir-faire traditionnel et modernité. L’entreprise, plus que centenaire, a emménagé (en juillet dernier) dans de nouveaux locaux à Margny-lès-Compiègne, délaissant, non sans une pointe de regrets, le site historique de Ravenel. Un nouveau pari pour de nouvelles perspectives.

Née à la fin du XIXe siècle, Gant Maille a construit son savoir-faire autour du marché des gants d’habillement, dont elle alimentait les grands magasins parisiens. À cette époque, les dames ne pouvaient sortir sans se couvrir les mains. Un marché qui a périclité, et qui a contraint Gant Maille à s’adapter, à s’ouvrir de nouveaux marchés.

Une dynamique nouvelle

Aujourd’hui, l’habillement reste bien présent à travers, notamment, les commandes de gants blancs de l’armée française, pour ses uniformes d’apparat. Mais c’est le marché B to B qui tire le chiffre d’affaires, avec la production de gants de protection, destinés à protéger moins la main que l’objet qu’elle tient. « Par exemple, nous fournissons le monde du verre, du luxe, de la maroquinerie ou de l’électronique, illustre Cyrille Motte. C’est grâce à ce marché de l’industrie que l’entreprise perdure. Cela représente 70% du chiffre d’affaires. » Pour autant, l’entreprise n’a pas abandonné le marché de l’habillement. Estampillé Made in France, Gant Maille alimente le marché de la mode pour les grandes maisons de couture. Et elle sort sa propre collection « Maison Gant Maille », notamment vendue en ligne.

Dans ses nouveaux locaux sur le pôle de développement des Hauts de Margny, Cyrille Motte prévoit un important développement de Gant Maille. © Aletheia Press / B.Delabre

Une dynamique que l’atelier de Margny doit accompagner. « J’avais en projet de déménager depuis plusieurs années, admet Cyrille Motte. Le bâtiment de Ravenel était chargé d’histoire, mais peu commode… il n’était plus en phase avec l’époque en termes de cadre de travail. » Les locaux de Margny, plus lumineux, ouvrent aussi de nouveaux espaces, qui ont rapidement trouvé un usage. Le stockage de plain-pied simplifie la manutention, et une salle de pause confortable est désormais proposée aux salariés.

Recrutement et boutique d’usine

Car si le personnel « historique » s’accommodait des contraintes du site de Ravenel, ce n’était pas le cas des plus jeunes, au point de compliquer le recrutement. Or pour accompagner sa hausse de production et pour assurer le renouvellement de ses équipes, Gant Maille a besoin de jeunes mains. Plus fonctionnels, les locaux sont aussi plus proches d’un grand bassin d’emplois et de centres de formation, comme le lycée Mireille Grenet et son CAP métiers de la mode. « Désormais, nous avons plein de jeunes qui nous contactent pour faire des stages », se félicite Cyrille Motte.

Enfin, la mezzanine - qui a vue sur l’atelier - a aussi donné des idées au dirigeant. Gant Maille dispose désormais d’une petite boutique d’usine, dans laquelle elle propose la collection Maison Gant Maille, et qui peut profiter du dynamisme du pôle de développement des Hauts de Margny. Et une activité de tourisme industrielle sera prochainement proposée. Peut-être, dès cet été ?