Après des records, l’électroménager se maintient

Classé parmi les secteurs n’ayant pas souffert de la crise sanitaire, le marché de l’électroménager a renoué avec son niveau pré-pandémique et l’a même dépassé, en 2022. Le recul des ventes a été limité à 2,1% en valeur, sur un an.

(c) Adobe Stock
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Pas d’atterrissage brutal, pour l’électroménager, après avoir été boosté par la crise sanitaire. C’est ce qui ressort du bilan 2022 dressé par le groupement Gifam, qui regroupe les fabricants, réalisé en partenariat avec le cabinet GfK. Offrant aux français des moyens d’acquérir plus de confort lors différents confinements, le secteur des équipements de la maison avait bien profité de la pandémie de Covid-19, affichant une performance record en 2021. En 2022, on assiste à un « rééquilibrage » du marché. Le secteur a enregistré un chiffre d’affaires de 9,7 milliards d’euros, en baisse de 2,1% en valeur, par rapport à 2021, mais en progression de 12,3% en comparaison avec 2019. L’an dernier, un total de 67,5 millions de d’appareils ont été vendus.

Moins de GEM

Avec 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires, le gros électroménager (GEM) tire son épingle du jeu avec une baisse de seulement 0,4% comparativement à 2021, et une hausse 13,8% par rapport à 2019. En volume, 15,6 millions de produits ont été écoulés l’an passé (soit un million de moins qu’en 2021).

Dans le détail, sur ce marché, seul le froid a progressé de 2,6% sur un an, porté par les réfrigérateurs (+3,9%). Les ventes de réfrigérateurs combinés et multiportes ont contrebalancé le repli des congélateurs (-2,2%) et des caves à vin (-3,7%) qui avaient connu un boom inédit durant la crise sanitaire. Le lavage s’affiche, lui, en recul de 1,7%, pénalisé par les ventes de sèche-linges (-9,5%). La cuisson en baisse également, de 1,4%, reste toutefois soutenue par quelques tendances fortes, comme les tables de cuisson avec hottes intégrées dont les ventes bondissent de 60%.

Au sein de ce segment du GEM, les prix moyens des appareils ont augmenté de 6,9%. Une hausse que le Gifam attribue principalement à l’inflation et, dans une moindre mesure, à l’innovation.

Le petit électroménager boosté par la météo

À 3,7 milliards d’euros, les ventes de petit électroménager (PEM) s’en sortent moins favorablement : elles ont fléchi de 4,8% sur un an, mais restent néanmoins supérieures de 10% à celles d’avant-crise. En 2022, 51,9 millions d’équipements ont été commercialisés. Certaines ventes ont été stimulées par la crise énergétique et le changement climatique. La canicule de l’été dernier, a ainsi dopé les achats de ventilateurs qui ont progressé de 82% par rapport à 2021, les tensions énergétiques, celles des radiateurs mobiles (+25%). Les purificateurs d’air ont également bondi de 9,5%. Et pour l’entretien des sols de leur logement, les Français montrent un intérêt croissant pour les aspirateurs-robots (+8,4%) : plus de 1,5 million de foyers en étaient équipés, en 2022, selon l’étude. En revanche, les multicuiseurs dévissent de 16,8%, les aspirateurs-balais de 11,4% et les centrales à vapeur de 6,9%.

Globalement, « le marché est davantage marqué par un renouvellement des appareils que par de nouvelles acquisitions », note le Gifam. C’est le cas, notamment, des robots multifonctions (-22,3%), ou des robots pâtissiers (-31,3%), après leur dynamique historique due aux confinements.

En 2023, lors de leurs achats, l’attention des consommateurs devrait se focaliser, outre sur les prix - inflation oblige- sur l’impact environnemental des équipements, qui figure de plus en plus parmi leurs priorités, dont la réparabilité et des produits moins énergivores.

A.B et B.L

Le moral des ménages en berne

À l’inverse des patrons, les ménages demeurent pessimistes. Leur confiance reste dégradée et marque un léger recul, en février. À 82 points, l’indice correspondant perd un point par rapport à janvier, se situant encore à un niveau nettement inférieur à sa moyenne de longue période, indique l’Insee. L’opinion des Français sur la situation économique s’avère particulièrement défavorable. Les craintes face au chômage se stabilisent tandis que la part des consommateurs prévoyant une accélération de l’inflation sur les 12 prochains mois progresse sensiblement. Les prix ont grimpé de 6,2% sur un an, en février (dont 14,5 % pour ceux de l’alimentation), selon l’estimation provisoire de l’institut de statistique.

Conséquence : les ménages sont de plus en plus inquiets sur leur situation financière et plus nombreux à vouloir épargner. Ils conservent un jugement très négatif quant à l’évolution passée et à venir du niveau de vie en France et semblent plus réticents à faire des achats importants, dont notamment le gros électroménager.