Après la crise, le Congrès des maires de l'Oise fait son retour

Le Congrès des maires fait son retour, le 6 novembre à l'Elispace à Beauvais. Après une année marquée et impactée par la crise sanitaire, les communes font face à de grands enjeux : le climat, le logement, la relance économique... les communes n'ont de cesse d'être avant-gardistes. Interview d'Alain Vassel, président de l'Union des maires de l'Oise.

Après la crise, le Congrès des maires de l'Oise fait son retour

Gazette Oise : Dans quel état d'esprit sont les maires de l'Oise en cette fin d'année 2021 ?

Alain Vassel : En période de crise sanitaire, il est à noter une certaine nébuleuse en ce que les maires, tributaires de l'Etat et de ses différentes instances dont les Agences régionales de santé, ont dû répondre aux appels de leurs administrés sans pour autant pouvoir s'y substituer. Cette période a aussi contraint à mobiliser voire réquisitionner les équipes municipales pour suppléer un appareil d'État impréparé à l'ampleur du choc et aux nombreuses réponses d'intervention à concevoir. La crise sanitaire a mis en exergue une centralisation excessive de la décision publique, une absence de culture politique de la décentralisation ou de la différenciation et une incapacité pour les citoyens à attribuer la responsabilité des décisions aux acteurs concernés. Les élus locaux attendent ainsi légitimement des clarifications sur leur place et responsabilité, mais aussi et surtout, comptant sur la fin progressive de la pandémie, ils espèrent pourvoir se conforter dans de nouvelles perspectives.

La gestion de la crise a aussi impulsé des nouveaux comportements de la part des habitants et une mise en lumière de l'importance de cette proximité des maires. Les communes doivent-elles s'adapter ou se réinventer ?

Les communes et les maires n'ont de cesse de se réinventer depuis déjà longue date. Les réformes successives n'ont eu de cesse de ponctionner les finances et compétences de la strate communale. Pour autant, les maires sont toujours désireux d'agir et rendre toujours au moins à l'équivalent service à la population. La fonction d'édile s'est progressivement professionnalisée et nécessite d'être avant-gardiste dans son essence même.

Un autre sujet actuel, celui du CRTE qui est aujourd'hui au centre de l'avenir des territoires. Encouragez-vous les collectivités dans ce sens ? Quels sont les enjeux ?

Les collectivités n'ont pas attendu le CRTE pour s'engager dans la relance. La difficulté réside en ce que le CRTE s'appuie sur un projet de territoire qui en constitue le socle. En avril dernier, près de la moitié des porteurs n'avaient pas encore abouti à cette base ; un travail important pour l'élaborer mais aussi l'actualiser s'il existe déjà. C'est un travail qui induit une importante ingénierie et pour laquelle un certain flou demeure malgré l'entrée en matière de l'ANCT. La thématique sera d'ailleurs traitée lors de l'une des deux tables rondes de notre congrès. Nous tacherons, si nous le pouvons, de mettre en lumière avec le pragmatisme qui s'impose la réalité du dispositif. Des témoignages seront effectués.

Quels grands thèmes seront abordés durant le Congrès des maires ?

Au surplus de la thématique CRTE, nous aborderons la problématique relative à l'artificialisation des sols ou tout du moins sa diminution future en raison de nouveaux textes de lois venant réformer la structuration urbaine. Les enjeux sous-jacents s'avèrent nombreux tant sur le plan social, en ce qui concerne par exemple la construction de nouveaux logements sans étalement urbain tout comme pour le développement économique avec toujours l'impératif de réindustrialisation de nos territoires.