Avec France Relance, Votat continue son développement

150 ans de savoir-faire dans la découpe de pièces métalliques et l'histoire n'est pas prête de s'arrêter pour Votat, implantée à Pont-Sainte-Maxence. Reprise par Philippe Marillaud en 2019, l'entreprise investit dans de nouvelles machines, monte en compétences et s'appuie avant tout sur l'humain. La crise de la Covid-19 passée sans être ébranlée, Votat a vu sa croissance augmentée depuis trois ans et a été propulsée vers l'industrie 4.0 grâce au plan France Relance.

Philippe Marillaud continue de développer Votat.
Philippe Marillaud continue de développer Votat.

C'était déjà l'objectif de Philippe Marillaud dès qu'il a pris les rênes de l'entreprise : propulser Votat vers l'industrie 4.0. Et c'est désormais le cas pour cette entreprise familiale à taille humaine, spécialisée dans la mise en forme de pièces métalliques en grandes et moyennes séries à destination des industries de process (dans les secteurs de l'automobile, le médical ou encore la construction). Un savoir-faire très précis puisque Votat maîtrise l’ensemble de la chaîne de la fabrication, du découpage à l'emboutissage en passant par le formage, le pliage, le poinçonnage et la découpe laser de pièces métalliques en moyennes et grandes séries à partir de métaux laminés (acier, aluminium, inox, cuivre, laiton, etc.).

Un savoir-faire également local qui fait de l'entreprise un fleuron industriel du territoire, avec la modernisation comme maître mot pour l'avenir. Entreprise de sous-traitance industrielle, Votat endure pourtant, dès le début de la crise de la Covid-19, des perturbations des flux et des modèles et, deux ans après, la pénurie des matières premières. « Mais le collectif a montré la capacité de l'entreprise à continuer son développement », note Philippe Marillaud.

Mais Votat ne part pas de loin car déjà innovante avant la crise : par exemple, elle pré-conçoit des outils grâce à la modalisation en 3D au sein de son bureau d'étude. Et ce fleuron industriel est récompensé par l’État puisqu'en décembre 2021, Votat reçoit une subvention de 775 000 euros dans le cadre du plan de la réindustrialisation de la France, baptisé France Relance. « Ça a permis une nouvelle dynamique pour l'entreprise, continue-t-il. Nos projets de modernisation peuvent se réaliser en trois ans alors que nous les avions prévus en cinq ou six ans. » Et déjà deux volets sur trois de ces investissements France Relance ont été faits, le reste des investissements est prévu d'ici la fin de l'année 2023.

La décarbonation et la modernisation des machines

Désormais, l'entreprise est engagée dans le projet VOTAT4future. Dans ce chemin vers l'industrie 4.0, Votat a investi dans la performance énergétique. Grâce à une nouvelle centrale de traitement de l'air, elle obtient une baisse significative de sa consommation. D’autres investissements « verts » ont permis de réduire la consommation d'huile ou de remplacer les néons par des leds (46 % d’économies). « L'enjeu de la transition écologique est au cœur du développement », présente Philippe Marillaud.

Grâce à France Relance, Votat modernise également ses machines, un de ses grands objectifs. Une nouvelle presse de découpe de dernière génération de 130 tonnes est arrivée en 2022 permettant une plus grande capacité de production et « une valeur ajoutée technique », explique le président. Plus récemment, en mars 2023, une nouvelle plieuse automatique a fait son entrée, traitant des pièces de plus grande longueur augmentant ainsi la capacité de production et contribuant à un gain de temps, avec une précision très pointue. Avec ces nouvelles machines, Votat se dirige donc vers la diversification, notamment vers la production de sous-ensemble pour réaliser des pièces métalliques découpées à forte valeur ajoutée... et la conquête de nouveaux marchés, surtout locaux. D'ici 2023, si la diversification de l'assemblage était prévue, l'industriel réoriente sa stratégie vers l'extension de la capacité de production de l'emboutissage « pour répondre aux besoins croissants des clients. »

Une stratégie qui paie : en trois ans, Votat enregistre une augmentation constante de sa croissance de l'ordre de 30%, le nombre de ses collaborateurs est passé de 39 à 47 et son chiffre d'affaires de 5 à 7 millions d'euros, pour un objectif de 10 millions d'euros en 2026.

Nouvelle orientation : la co-construction des projets

L'engagement des investissements tenu, Votat assure sa renommée par son savoir-faire, s'appuyant davantage sur la digitalisation et la robotisation de ses processus. Désormais, elle intervient dans la co-construction des projets et participe à l'optimisation de la performance de ses clients, pour trouver ensemble le meilleur compromis technique et favoriser ainsi la compétitivité.

Tout ceci ne peut se faire sans l'humain, la pierre angulaire de l'industriel. « Nous avons investi dans la formation des collaborateurs et leur montée en compétences mais aussi dans le handicap, les personnes éloignées de l'emploi et l'alternance, expose Philippe Marillaud. Ce côté humain est primordial, il donne du sens au quotidien et est en lien direct avec les résultats que nous avons. »