Avec GRDF, UniLaSalle lance une chaire dédiée à la méthanisation agricole

L'institut polytechnique UniLaSalle a signé une chaire d'enseignement et de recherche de quatre ans avec GRDF, qui a pour objectif de préparer l'avenir de la méthanisation agricole en France. Explications.

Frédéric Martin (GRDF) et Philippe Choquet (UniLaSalle) lors de la signature de la chaire d'enseignement et de recherche Méthanisation agricole et transitions. (© Aletheia Press / B.Delabre)
Frédéric Martin (GRDF) et Philippe Choquet (UniLaSalle) lors de la signature de la chaire d'enseignement et de recherche Méthanisation agricole et transitions. (© Aletheia Press / B.Delabre)

Soixante-douze. C'est le nombre d'unités de méthanisation agricole que comptent les Hauts-de-France actuellement. Un développement important qui pourrait bien encore s'accélérer dans les mois et les années à venir, au vu du contexte agricole et énergétique. Rien d'étonnant donc à ce que l'école d'ingénieur UniLaSalle affirme un peu plus sa volonté de mettre cette production énergétique au cœur de son enseignement. Voilà pourquoi l'école n'a pas tergiversé longtemps lorsque GRDF est venu lui proposer de créer une chaire sur ce sujet. « On peut parler de record, en termes de temps de gestation », sourit Philippe Choquet, le Directeur général d'UniLaSalle.

En effet, ce n'est qu'en février dernier que les deux acteurs se sont rencontrés. « Nous cherchons à nous appuyer sur des partenariats académiques et scientifiques sur chaque grand territoire agricole », explique Frédéric Martin, Directeur général adjoint de GRDF. En effet, l'opérateur gazier cherche à sécuriser la quantité, mais aussi la qualité de ses approvisionnements. Et produire du biogaz, ne s'improvise pas. « C'est très complexe, confirme Vincent Jean-Baptiste, responsable des Affaires Agricoles chez GRDF. Et nous avons pour mission d'accompagner les agriculteurs dans leur aventure. »

Une formation agricole mais pas que...

« La méthanisation est déjà au cœur de nos programmes depuis une dizaine d'année », rappelle Thierry Ribeiro, enseignant-chercheur à UniLaSalle. Mais désormais, donc, elle prendra une place plus importante. Dès la rentrée 2023, une formation spécifique sera proposée parmi les modules de quatrième année du cycle ingénieur, et devrait accueillir 15 à 20 étudiants. Un module de 54 h qui se penchera sur des aspects très pratiques, allant de l'étude de faisabilité à l'impact sur les systèmes d'exploitation. La chaire, au sein de laquelle cinq à six enseignants seront mobilisés permettra aussi d'ouvrir de la formation continue ouverte au monde agricole, mais aussi aux autres acteurs de la filière.

C'est aussi cela que cherchait GRDF en s'adressant à UniLaSalle. Si l'expertise de l'école en matière d'agriculture et d'agronomie n'est pas à démontrer, elle offre aussi, avec ses différentes écoles, des passerelles intéressantes vers l'environnement, la géologie ou même l'électricité. « Quand on a fusionné avec la FESIC d'Amiens, on a bouclé la boucle de la ressource à l'énergie », appuie Philippe Choquet. C'est très important de casser les silos. C'est aussi cela qu'on recherche dans les chaires. Cela permet à des chercheurs qui se font confiance de travailler ensemble sur un temps long ».

Recherche et aide à la décision

Car oui, bien sûr, la chaire « Méthanisation agricole et transitions » déploiera aussi un important volet recherche. Elle étudiera principalement l'évaluation de la durabilité des systèmes d'exploitation méthanisant, en examinant leurs impacts économiques, environnementaux et agronomiques. De quoi, notamment, construire des outils d'aide à la décision pour l'accompagnement des agriculteurs et de leurs partenaires. Le tout avec un regard international, en particulier, en comparaison du modèle allemand et de son relatif échec.