ESS/ France Relance

Avec le Fraternibus, le Secours Catholique sillonnera les routes de l'Oise

Il est arrivé dans l'Oise, à Estrées-Saint-Denis le 17 novembre. Le Fraternibus sillonnera les routes du département dès le printemps prochain pour aller à la rencontre des personnes les plus isolées, un projet retenu dans le cadre du plan France Relance. Si un espace numérique et un espace accès aux droits se retrouvent à bord, c'est bien la convivialité et les moments de partage qui sont au cœur de la démarche... parce que la solidarité n'est pas seulement financière.

Le Fraternibus sera opérationnel au printemps 2023. (c)DR
Le Fraternibus sera opérationnel au printemps 2023. (c)DR

Il était garé, pour la première fois, à 16h30 sur le parking de la boutique solidaire La Ronde du Vêt', entouré des nombreux bénévoles du Secours Catholique. Le Fraternibus de l'Oise fait partie des quatre autres véhicules dédiés à la région Hauts-de-France, présentés plus tôt dans la journée à Lille. Objectif ? Aller vers les personnes les plus en demande. « Parce qu'elles n'osent pas, parce qu'il y a un problème de mobilité », précise Françoise Smessaert, présidente de la délégation Oise du Secours Catholique.

Et c'est une bonne nouvelle pour l'Oise et les 600 bénévoles de l'association (28 équipes locales). Car le Fraternibus est une réponse à un constat qui a été exacerbé durant la crise de la Covid-19. « Nous avons remarqué durant cette période, dans l'Oise, que le problème de la mobilité était un réel frein, explique Hélène Bernard, déléguée Oise du Secours Catholique. Mais aussi l'accès aux droits et la convivialité. Il faut noter que un quart de nos bénéficiaires n'ont pas d'adresse e-mail. Ça devient problématique dans une société où tout est numérique. Alors le Fraternibus est un accompagnement dans les démarches sur Internet, avec une équipe de quatre à cinq bénévoles qui seront présents. Il répond aussi aux problématiques d'isolement et de mobilité. »

Créé par le Secours Catholique en Normandie il y a quelques années, ce véhicule est arrivé dans l'Oise, notamment grâce au plan France Relance qui a accordé une subvention de 50 000 euros par bus (pour un coût total de 90 000 euros par véhicule) et aux dons.

Du partage avant tout

À bord, le Fraternibus compte plusieurs espace en un, décloisonnant ainsi les problématiques. Au centre, la table où tout le monde se rencontre ou joue à des jeux de société, c'est l'espace convivialité. Et puis, derrière un rideau, l'espace numérique propose un ordinateur, une imprimante et un scanner. Le troisième espace est celui de l'accès aux droits. « Le Fraternibus n'est pas fait pour les personnes mais avec elles. Les espaces sont évolutifs selon les besoins », note encore Hélène Bernard.

La convivialité reste l'objectif principal sous-jacent parce que « les personnes discutent de leur problématique plus facilement autour d'un café et partagent avec ceux qui rencontrent les mêmes difficultés », constate Françoise Smessaert. Cet outil permet également de lutter contre l'isolement, un des grands objectifs du Secours Catholique de ces prochaines années, tout comme l'alimentation digne et la lutte contre la précarité énergétique.

En route au printemps 2023

Pour l'heure, le Fraternibus accompagnera les actions de visibilité de l'association jusqu'à la fin de l'année, en attendant la constitution des équipes de bénévoles. Il arpentera les routes de l'Oise, véritablement au printemps 2023, dans trois premiers territoires déjà en cours de réflexion : la Picardie Verte, le Beauvaisis et le Plateau Picard. « Nous allons créer un circuit et une récurrence des points de rencontre, prévoit Hélène Bernard. À terme, il sillonnera tout le département et sept jours sur sept. »

Si ce bus à pour mission d'aller à la rencontre des personnes de façon régulière, il n'a pas vocation à s'enraciner. Au contraire, sa présence doit, avec la mise en place d'une équipe de bénévoles, créer une synergie vertueuse dans un territoire.