Beauvais 2030 : une ambition économique vertueuse

À la Maladrerie Saint-Lazare, le lundi 4 avril, devant une centaine de chefs d'entreprise et d'élus locaux, la nouvelle stratégie économique du Beauvaisis 2020-2026, baptisée « Beauvais 2030 : l'ambition économique » a été présentée. Une ambition basée sur une économie vertueuse avec l'écologie au cœur de la démarche, la réindustrialisation du territoire, des synergies fructueuses, la création de nouvelles filières d'avenir et un accompagnement sur-mesure des entreprises.

Matthieu Alaime (à g.), Loïc Barbaras et Aymeric Bourleau ont présenté ce grand projet économique.
Matthieu Alaime (à g.), Loïc Barbaras et Aymeric Bourleau ont présenté ce grand projet économique.

Cette ambition voit grand et voit loin : avec l'écologie au cœur de la stratégie, le Beauvaisis compte faire fructifier ses atouts et créer des synergies pour faire grandir ses entreprises tout en impulsant une économie inclusive et circulaire, pour prendre soin de la nature, de l'homme et du territoire... En travaillant également sur le nouveau visage industriel du territoire, qui se veut performant et innovant. Cette ambition compte transformer en profondeur l'économie locale en accompagnant les entreprises vers les enjeux de demain et en créant un environnement propice à ces inéluctables transformations.

Un programme économique qui inclut aussi tout le territoire : de la ville à la campagne, l'idée est de mettre tous les atouts au profit d'une synergie commune pour répondre aux nouveaux défis sociétaux et environnementaux. Les enjeux ? Trouver des solutions durables synonyme de nouvelles activités économiques et de créations d'emplois. « Le développement économique et l'emploi sont notre priorité numéro une », rappelle Caroline Cayeux, maire de Beauvais et présidente du Beauvaisis, saluant le courage des dirigeants durant la crise sanitaire.

Si aujourd'hui l'avenir économique est enclenché, la maire de Beauvais a fait le bilan de ces deux dernières années, une période durant laquelle de nombreuses entreprises, si ce n'est toutes, ont souffert. Durant le début de la crise, la collectivité a fait « un choix assumé » de soutien financier en débloquant trois millions d'euros d'aides pour les entreprises, en plus des différentes aides de l’État. « Ce qui a permis a plus de 600 entreprises de bénéficier d'une ou plusieurs aides », note Caroline Cayeux. Une crise qui n'a pas eu totalement raison du dynamisme local : en 2020, la collectivité a enregistre 861 créations d'entreprises avec, comme exemple phare, l'implantation de Maschio Gaspardo (leader du machinisme agricole) sur la zone du Haut-Villé. « Nous avons un tissu économique solide », souligne encore la maire de Beauvais.

Une crise qui n'a pas eu totalement raison du dynamisme local : en 2020, la collectivité a enregistré 861 créations d'entreprises avec, comme exemple phare, l'implantation de Maschio Gaspardo (leader du machinisme agricole) dans la zone du Haut-Villé. « Nous avons un tissu économique solide », souligne encore la maire de Beauvais.

Une ambition en cinq axes

Et c'est sur les bases de ce tissu économique que Beauvais 2030 s'appuie. Des axes stratégiques impulseront cette synergie locale : l'ESS, l'innovation, la réindustrialisation, la création de filières d'avenir et un dynamisme partenarial. Dans cette sprirale vertueuse, la collectivité aura le rôle de chef d'orchestre. « Dans cette innovation, c'est aussi impliquer la collectivité autrement, explique Loïc Barbaras, vice-président du Beauvaisis en charge du Développement économique. L'objectif est d'impulser une dynamique, de créer des partenariats et des opportunités et de proposer un accompagnement sur mesure aux dirigeants [ndlr : notamment pour les projets industriel]. »

L'innovation passera également par le développement de formations d'enseignement adaptées aux besoins du territoire mais aussi de nouvelles formations compatibles avec les enjeux de demain et créer un véritable campus d'innovation en s'appuyant sur UniLaSalle qui se démarque déjà dans cet objectif.

Du côté de l'ESS, là encore Beauvais 2030 affiche une grande ambition. « C'est de l'innovation sociale, elle regroupe tout ce sur quoi nous travaillons », remarque Loïc Barbaras. Cette économie inclusive et circulaire sera le nouveau visage de l'économie locale. « Il y aura des nouveaux besoins donc des nouveaux outils », précise Matthieu Alaime, directeur de l'Économie à Beauvais depuis plus d'un an. « Il faudra essayer, tester, expérimenter, rebondit Loïc Barbaras. Tout cela reste en construction et c'est avec vous que nous le faisons. »

La réinsdustrialisation en ligne de mire

Territoire agricole aux innovations déjà bien implantées, le Beauvais 2030 envisage d'accroître ses atouts avec un positionnement stratégique centré sur des filières productives. L'idée est de créer le triptyque économique campus/ ESS/ industriels aux bases solides. Cette réindustrialisation passera notamment par la décarbonation et la baisse de la dépendance des énergies fossiles. Là encore, l'ADN beauvaisien en sera le socle avec l'industrie métallurgique et l'agromachinisme.

Avec un autre atout qui prend son envol depuis quelques mois : le pôle d'excellence Rev Agro. Ce dernier mise sur l'agriculture du futur rassemblant l'écosystème en place (industriels, collectivité, agriculteurs, formations). Ce projet révélateur fort représente le visage de cette nouvelle économique locale innovante... regroupant aussi des enjeux communs : trouver des solutions aux agriculteurs du territoire, impulser la décarbonation des marchés ou encore attirer des start-up. « L'objectif est de consolider l'écosystème Ag Tech existant tout en travaillant sur le high et low tech », précise Matthieu Alaime.

De nouveaux quartiers économiques

L'ambition sera visible. Dans ce projet économique, la Zac de Ther se transformera en un véritable quartier économique. Cette requalification travaillera sur les espaces publics, la végétalisation et la densification de l'activité économique pour « recycler le foncier » et apporter « une nouvelle attractivité », note le directeur de l'économie.

Dans le même sens, Novaparc, actuellement en phase de terrassement, sera un quartier économique à énergie positive et déjà une dizaine d'entreprises vont s'y implanter. « Pour demain, nous visons à Novaparc l'autosuffisance énergétique, la rationalité foncière et un travail collaboratif », précise-t-il encore. L'ambition est là aussi grande : 70 000 m² sont réservés pour créer une centrale photovoltaïque, soit une production de 10% en électricité des beauvaisiens. À Novaparc, l'industrie innovante autour de la nature (bioéconomie par exemple) prendra place en synergie avec Rev Agro et Isagri. « Nous ne sommes pas dans l'utopie, 41% de ce foncier est déjà en pré-commercialisation, pour 1 500 emplois estimés, continue Matthieu Alaime. À terme, nous estimons une création de 4 000 emplois sur des métiers de l'industrie de demain. »

Enfin, le visage de Beauvais 2030 serait aussi une halle industrielle partagée. Un grand projet pour mettre en avant l'industrie : la stratégie de décarbonation et de l'écologie industrielle tout en intégrant les métiers en tension en seront la base. La construction d'un mix énergique territorial (biogaz, hydrogène, biomasse....) avec les acteurs économiques du territoire fait partie de ce projet... matérialisant une ambition économique de grande envergure.