BEAUVAIS : TOUJOURS PLUS PROCHE DES ENTREPRISES

Au centre, MarieNoëlle Blain.
Au centre, MarieNoëlle Blain.

Après 18 ans de services, le président du Tribunal de commerce de Beauvais, François Delhaye a tenu sa dernière audience de rentrée. Il a passé la main à la nouvelle présidente, Marie-Noëlle Blain. Le Tribunal continuera le même objectif : préserver les entreprises.

Au Tribunal de commerce de Beauvais, la rentrée 2018 n’est pas au beau fixe. Et pour cause : l’instance enregistre une augmentation des jugements d’ouverture de liquidation s’élevant à 145 en 2017, contre 120 en 2016. Un autre chiffre s’ajoute à cela : en 2017, 21 adoptions de plan de redressement et de cession sont enregistrées, contre 15 en 2016. « Il faut faire quelque chose, car il y a une augmentation de liquations sans redressement », a confié Marie-Noëlle Blain, nouvelle présidente du Tribunal de commerce de Beauvais. Pourtant, chaque année l’instance rappelle son rôle de détection et de prévention envers les chefs d’entreprises, comme l’a rappelé François Dellaye : « Nous exerçons une justice au cœur des préoccupations des entreprises ». Du côté du bilan, des améliorations ont été enregistrées : il y a eu huit faillites personnelles en 2017 contre 20 en 2016, sept interdictions de gérer contre onze en 2016 et trois sanctions pour insuffisance d’actifs contre quatre en 2016.

TOUJOURS PLUS DE PRÉVENTION

Depuis quelques années, le Tribunal de commerce de Beauvais mise sur la prévention pour pallier aux problèmes de liquidations ou redressements. L’année dernière, François Delhaye a lancé un livre blanc pour accompagner les entreprises. L’Apesa (Association d’aides psychologiques aux entrepreneurs en souffrance aiguë) sera mise en place au premier semestre 2018. Cette association a pour but de freiner ce que le président appelait « la spirale des 3D » : dépôt de bilan, dépression et divorce. Avant de prendre sa retraite du tribunal de commerce, François Delahye a dénoncé les zones commerciales et les permis de construire octroyés « à tout va », affirmant que « c’est la mort du commerce » et qu’il fallait « une évolution raisonnée » de ces zones.