Bien préparer sa transmission d’entreprises

La transmission d’une entreprise est une étape délicate autant pour le dirigeant que pour la structure elle-même.
La transmission d’une entreprise est une étape délicate autant pour le dirigeant que pour la structure elle-même.

La transmission d’une entreprise est une étape délicate autant pour le dirigeant que pour la structure elle-même.

Dans le cadre du Mois de la création et reprise d’entreprises, la Chambre de métiers et de l’artisanat de la Somme proposait une rencontre autour de la transmission-reprise d’entreprises. L’occasion de balayer quelques sujets essentiels de cette étape clé dans la vie d’un  chefd’entreprise.

Si depuis 2006 l’Insee ne comptabilise plus les transmissions d’entreprises, on estime que depuis dix ans, elles demeurent stables, avec en moyenne 60 000 cessions par an (chiffre du rapport remis au ministre de l’Économie et à la secrétaire d’État chargée du Commerce, de l’artisanat, de la consommation et de l’ESS en juillet 2015). Les très petites entreprises sont moins cédées que les PME, puisqu’on enregistre chaque année la vente de 3% des 2,2 millions de TPE contre 6% pour les PME de 10 à 19 salariés et 7,5% pour les entreprises de 20 à 49 salariés. Dans le département de la Somme 2 500 entreprises ont un dirigeant de plus de 55 ans, 25% des structures représentant 6 000 salariés seront donc à vendre dans les années à venir.

Impact sur le territoire « On constate trois freins à la cession d’entreprises, surtout chez les TPE. Bien souvent les dirigeants doutent de la valeur de leur société, ont peur de ne pas trouver un successeur et craignent les démarches administratives que la cession peut entraîner », analyse Arnaud Ansel, conseiller en créationtransmission-reprise au sein de la Chambre de métiers. Il souligne également l’importance de bien accompagner les cessions d’entreprises pour le développement du territoire. « L’échec des transmissions d’entreprises a forcément un impact sur l’emploi mais aussi sur l’attractivité au niveau local », argue-t-il, mettant en avant l’augmentation mécanique du chômage lorsqu’une structure ferme, et la difficulté à maintenir des services de proximité sur un territoire où les opportunités manquent. « Il ne faut pas oublier qu’une PME est synonyme de croissance externe et qu’il est aussi moins risqué de reprendre une entreprise puisqu’elle a 30% de chances de survie de plus qu’une structure qui démarre », assure Arnaud Ansel.

Préparer une transmission Pour le conseiller de la Chambre de métiers, une transmission d’entreprise doit se préparer en moyenne entre trois
et cinq ans avant une cession effective. Quelles sont les motivations à transmettre, à qui, quel est l’intérêt du repreneur… sont autant de questions que le chef d’entreprise doit se poser. « La difficulté c’est de prendre la décision, le facteur psychologique n’est pas à négliger », note Arnaud Ansel. Un avis partagé par Patrick Froidval, expert-comptable à Abbeville, habitué aux cessions pour qui « la décision de vendre est un vrai sujet ». L’homme tient à mettre en garde les entrepreneurs sur les interrogations à avoir pendant son processus de réflexion. « Il faut être capable de faire le point sur l’état de son entreprise. Comment se porte le marché ? Est-ce que les salariés ont suivi régulièrement des actions de formation ? Quelle est la pyramide des âges ? Dans quel état est l’outil de production ? Un repreneur va s’intéresser à la capacité de développement de l’entreprise, ce sont donc des points clés », lance-t-il appuyant sur la nécessité à moderniser sa structure et en faire un entreprise souple.