Bientôt une exploitation maraîchère innovante à Lagny-le-Sec

La municipalité de Lagny-le-Sec s’associe à la start-up Neofarm pour implanter une ferme maraîchère de deux hectares. Une démarche innovante à plus d’un titre !

Néofarm compte sur la technologie pour lutter contre la pénibilité du maraîchage et rendre son attractivité au métier. (©Neofarm)
Néofarm compte sur la technologie pour lutter contre la pénibilité du maraîchage et rendre son attractivité au métier. (©Neofarm)

À Lagny-le-Sec, une exploitation maraîchère semi-robotisée devrait commencer à produire dès 2023, grâce à un partenariat collectivité-entreprise. Un projet parti d’un constat. « Nous avons un terrain, d’un peu moins de deux hectares, sur lequel nous ne souhaitions pas mettre d’artisans ou d’entreprises car nous avons déjà beaucoup de zones d’activités sur la commune », explique Didier Doucet, maire de Lagny-le-Sec. Dans un premier temps, des jardins familiaux sont envisagés.

Mais, il y a deux ans, en découvrant la start-up Neofarm, Didier Doucet est intéressé par la démarche globale. Le conseil municipal décide ainsi d’implanter une exploitation maraîchère sur la parcelle vacante. « Nous voulons faire essaimer des modèles d’agriculture durables d’un point de vue écologique, qui soient respectueux des personnes qui y travaillent et proches des consommateurs, dans une logique de circuit court », résume Alexia Rey, Directrice générale et cofondatrice de Neofarm. L’exploitation maraîchère de Lagny-le-Sec doit également s’inscrire, plus largement, dans la construction du Projet alimentaire territorial (PAT) de la Communauté de communes du Pays de Valois dont Didier Doucet est le président. « C’est un projet pilote à l’échelle de la communauté de communes », précise l’élu.

Un métier moins pénible

D’un point de vue pratique, une société d’économie mixte (SEM) a été créée. « La commune conserve la propriété du terrain et elle consent un bail à la SEM, détaille le maire. Nous passons ensuite un contrat de prestation de service auprès de Neofarm qui pilote l’exploitation avec l’aide du personnel que nous allons embaucher. »

« Le but est que ce projet essaime. Il offre de belles perspectives, mais nous en sommes au début ! » souligne Didier Doucet. (© Lagny le Sec)

Ce sont ainsi deux personnes qui devraient être employées pour gérer les serres non chauffées et la production de plein champ. « Grâce à l’automatisation, on réduit drastiquement l’intervalle entre les rangs de production, ce qui augmente significativement la productivité », note-t-il. Les tâches quotidiennes seront réalisées grâce à un portique robotisé et son logiciel, développés par la start-up. Avec, à la clé, une diminution de la pénibilité du travail. « Certaines actions sont entièrement automatisées, d’autres se font en collaboration avec la machine », précise Alexia Rey. Laquelle rebondit « la technologie permet de gagner 50% de temps ».

Verger et production maraîchères seront associés, un atout pour la biodiversité. Viendront s’y ajouter, notamment, des mares. « L’idée est d’avoir une ferme bio qui se suffit à elle-même avec toutes les capacités de défense naturelle possibles au travers des différents espaces qui seront créés », rebondit Didier Doucet.

Production et consommation locales

Côté commercialisation, plusieurs canaux sont d’ores et déjà identifiés. Ainsi, un distributeur automatique sera mis en place pour profiter des 9 000 passages quotidiens de véhicules sur la route attenante. Les cantines scolaires devraient également voir leurs menus agrémentés par cette production locale. « Il y a un projet de résidence seniors qui aura son restaurant qui est également intéressé », se réjouit l’élu.

Un projet qui crée un élan collectif. « Des produits locaux, comme des œufs par exemple, pourraient être vendus dans le distributeur. Des producteurs m’ont déjà contacté », complète Didier Doucet. La production devrait être lancée au printemps prochain avec, en conséquence, des premières récoltes l’été. Un projet d’un montant d’un million d’euros, « Lagny-le-Sec investit 300 000 euros. Nous espérons obtenir des subventions de la Région. Le reste sera pris en charge par un prêt qui implique plusieurs partenaires. »

C’est la première fois que la start-up concrétise un projet avec une collectivité, mais d’autres projets de ce type sont en cours de conception confie Alexia Rey.