BNP Paribas développe ses actions dans l’ESS

Microcrédit, entreprenariat social… BNP Paribas, banque engagée en faveur du microcrédit depuis vingt ans, annonce des efforts supplémentaires envers les acteurs de l’économie sociale et solidaire. Et s’intéresse à ceux qui sont aussi de potentiels clients.

BNP Paribas développe ses actions dans l’ESS

Plus de 200 millions d’euros, d’ici l’année 2015. C’est la somme que BNP Paribas entend mobiliser en faveur des acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS), hors des crédits commerciaux qui peuvent par ailleurs être accordés à des structures de ce domaine. C’est ce qu’a annoncé François Villeroy de Galhau, directeur général délégué de la banque, et en charge de la RSE (Responsabilité sociale des entreprises), lors d’une conférence de presse, à Paris, le 14 octobre. Déjà, fin juin 2013, la banque estime avoir engagé un total de 156 millions d’euros dans l’économie sociale et solidaire. L’essentiel de la somme, 123 millions d’euros, sont consacrés à la microfinance, dans le cadre de partenariats avec des associations qui aident et accompagnent les créateurs d’entreprise, comme l’Adie, Initiative France, France active, ou PerMicro, en Italie. 33 millions d’euros sont fléchés vers des investissements dans l’ESS. « Durant une période récente, nous avons surtout développé la microfinance. Nous voulons l’augmenter encore un peu, mais surtout, faire une accélération de l’offre aux entrepreneurs sociaux car il nous semble qu’il y a une attente forte », explique François Villeroy de Galhau. Pour ce, l’établissement compte déployer plusieurs moyens. Premier d’entre eux, l’épargne client. « C’est assez nouveau en France, mais nos clients s’intéressent de plus en plus à la capacité d’accompagner l’économie sociale. Nous faisons des sicav pour la banque de détail, et pour la banque de privée, des fonds dédiés. Le démarrage est relativement lent, mais il y a une vraie accélération », note François Villeroy de Galhau. Autre dispositif – quantitativement marginal- de la banque : confier des missions de sous-traitance à des structures de l’ESS. Sur ce point, « l’objectif est de tripler d’ici 2015 », ajoute Laurence Pessez, déléguée à la RSE.

Des clients aussi

Parallèlement à ces engagements, les crédits commerciaux de la banque accordés à des entrepreneurs sociaux, dans une démarche classique, représentent aujourd’hui 200 millions d’euros. BNP Paribas affiche l’ambition de développer cette clientèle et a commandité des études pour mieux appréhender leurs souhaits. D’après ces études, les entrepreneurs sociaux sont en attente d’un interlocuteur bancaire qui comprenne la spécificité de son fonctionnement économique, et qui soit aussi un interlocuteur unique, de proximité. A ce titre, BNP Paribas prévoit de professionnaliser sa démarche, en constituant des réseaux de chargés d’affaires référents qui seront formés aux besoins spécifiques de l’ESS. Parmi les acteurs de l’ESS en lien avec la banque, se mélangent donc déjà clients et structures soutenues. Et les démarches peuvent aussi être cumulées. C’est le cas d’Ecodair, qui chapote plusieurs structures à vocation sociale et environnementale : Ecodair fait travailler des personnes en difficulté pour rénover et reconditionner des ordinateurs qui pourront être réutilisés par des associations ou des écoles. « BNP Paribas est la première banque qui a accepté de nous ouvrir un accès au crédit », témoigne Hervé Baulme, directeur. Par ailleurs, Ecodair a obtenu le recyclage d’une partie du matériel informatique de l’établissement bancaire au terme d’un appel d’offre. Autre exemple, Urbilog-Sourdine, une société de services informatiques, spécialisée dans l’accessibilité et la qualité numérique pour sourds et malentendants. En partenariat avec des associations de microcrédit, l’établissement bancaire a accompagné l’achat de Sourdine, un centre d’appel spécialisé. Par ailleurs, elle lui a confié en soustraitance l’accessibilité du site BNPnet pour les malvoyants. D’autres ont simplement obtenu un crédit, comme Flexpack, une entreprise belge de soustraitance d’emballage pour l’industrie alimentaire qui compte 340 collaborateurs. Son objectif consiste à faire travailler des handicapés. « Notre but est social, mais nos moyens sont économiques », souligne la représentante de l’entreprise.