Bourbourg : la gigafactory Verkor sort de terre

C'est un projet phare de la région à retentissement national. Les dernières formalités administratives ont été finalisées en juin. Plus rien ne s’oppose donc à la construction de la première gigafactory de modules de batteries électriques Verkor attendue sur le territoire dunkerquois. D’ici la fin août, la préparation des terrains sera terminée, avant la construction des premiers bâtiments en septembre. Leur livraison est toujours prévue mi 2024.

Sur la zone «Grandes Industries» du port de Dunkerque, 300 préfabriqués ont été installés durant l'été. Ils accueilleront la base de vie du chantier de construction de l'usine Verkor qui doit démarrer en septembre.
Sur la zone «Grandes Industries» du port de Dunkerque, 300 préfabriqués ont été installés durant l'été. Ils accueilleront la base de vie du chantier de construction de l'usine Verkor qui doit démarrer en septembre.

Avec ses 1 200 emplois attendus, l’annonce avait fait grand bruit début 2022. Il faut dire qu’elle marquait aussi le premier pas du territoire dunkerquois vers une réindustrialisation qui s’appuierait sur le développement de nouvelles filières issues de la décarbonation. 18 mois plus tard, tout est en place pour que la gigafactory de modules de batteries électriques Verkor sorte de terre à Bourbourg. Les travaux de préparation de terrain (terrassement et VRD) ont été effectués cet été. La plate-forme de stockage du matériel de chantier ainsi que les 300 préfabriqués de la base de vie ont été installés. «Actuellement, entre 75 et 100 personnes travaillent déjà sur le chantier. Nos équipes d’ingénierie sont sur place et nous avons accueilli nos premiers sous-traitants. Tout est prêt pour que le gros œuvre du chantier démarre tout début septembre», résume Sylvain Painaut, l’un des six cofondateurs de l’entreprise Verkor.

Premières livraisons chez Renault mi 2025

L’énorme chantier de construction, qui fera travailler entre 1 500 et 2 000 personnes à son paroxysme, a été divisé en trois lots. Le premier concerne la construction d’un premier bâtiment d’une longueur de 700 mètres sur une surface de 10 hectares, le deuxième, un autre bâtiment installé à l’intérieur même du premier, sorte de «salle blanche anhydre», c’est-à-dire 0 humidité où seront fabriquées les cellules et enfin un dernier lot «utilités» (électricité, eau…). «Toute la partie « process », qui représente une très grosse partie de l’investissement, est en cours de fabrication, depuis plusieurs mois déjà, en Asie. Elle nous parviendra, par voie maritime via le port de Dunkerque. Les premiers équipements sont attendus mi 2024, au moment où nous réceptionnerons les premiers bâtiments», précise Sylvain Painaut qui prévoit un début de production au premier trimestre 2025, avec la mise en route d’une première ligne. Un délai que l’industriel doit absolument tenir puisqu’il est tenu, par contrat, de livrer ses premiers modules de batteries pour moteurs électriques à Renault à la mi 2025.

Déjà un millier de CV reçu

Le calendrier prévoit ensuite la mise en service d’une nouvelle ligne de production tous les six mois jusqu’en 2027. La gigafactory sera alors en capacité de produire des modules pour équiper 300 000 véhicules par an, pour Renault et sa gamme « Alpine » exclusivement à motorisation électrique. Et emploiera alors 1 200 salariés (20 % d’ingénieurs et cadres, 80 % d’opérateurs en ligne). «Renault nous a réservé 75% de la capacité totale de notre usine de Bourbourg », complète Sylvain Painaut, qui évoque déjà un projet de doublement des capacités de production à l’horizon 2030, et une montée des effectifs à 2 000 personnes, pour faire face à une demande qui sera exponentielle dans les années à venir avec la fin annoncée des véhicules thermiques. «Notre interrogation, actuellement, n’est pas de savoir si nous aurons des clients mais plutôt de faire en sorte de pouvoir les fournir», sourit le dirigeant.

Une première campagne de recrutement doit démarrer début 2024. Verkor a d’ores et déjà reçu plus d’un millier de CV.


Pascaline Duban