Brosserie Française : un bilan positif grâce à un nouveau modèle stratégique

En décembre 2012, Olivier Remoissonnet et Olivier Voisin reprennent ensemble l’entreprise beauvaisienne, menacée de disparition, sur un nouveau modèle stratégique. En onze ans, ce duo d'entrepreneurs a réussi a faire de leur marque de brosses à dents Bioseptyl, une marque au plus faible bilan carbone du marché. Avec de belles perspectives devant elle en gagnant le pari de la réindustrialisation.


En 2022, Bioseptyl a sorti L'Impec, une brosse à dents pour les porteurs d’appareils. (c)Bioseptyl
En 2022, Bioseptyl a sorti L'Impec, une brosse à dents pour les porteurs d’appareils. (c)Bioseptyl

Chaque année, huit millions de brosses à dents sont produites dans l’usine de 4 000 m² installée à Beauvais. Pourtant, en 2012, la situation de l'entreprise n'intéresse personne, le monde industriel continuant de décliner. Le pari ambitieux de réindustrialisation a payé et s'ancre désormais dans la stratégie nationale : une stratégie pour Bioseptyl qui intègre l'intégralité de la production en France en préservant le savoir-faire de la PME, vieux de 170 ans grâce à un business model basé sur le Made in France. Modernisation de l'appareil de production, investissement dans la formation des salariés, certification des process, innovation, développement commercial, ouverture d'un site d’e-commerce... la Brosserie française s'inscrit dans l'industrie de futur, intégrant également une politique d'éco-citoyenneté et la diminution de l'emprunte carbone.

Pour la renaissance de l’entreprise, Olivier Remoissonnet souligne l’importance du lien indissociable entre la marque et son outil de production. L’entité s’engage durablement avec les équipes et transmet les savoirs. « En reprenant la Brosserie Française, l’une de nos priorités a été de mettre à nu l’outil de production, se rappelle Olivier. Déconstruire l’organisation du travail et préserver uniquement le savoir-faire, celui qui se transmet de personne en personne, c’est une étape indispensable pour réussir. »

De nouvelles perspectives

Pour approfondir son engagement écologique, Olivier investit en 2020 dans une machine venue de Belgique et unique au monde, capable de fabriquer des brosses à dents dont le manche est fait d’un bois déclassé. Grâce à ce nouvel outil de production, Bioseptyl augmente sa capacité industrielle, en produisant un million de brosses à dents supplémentaires par an et améliore sa productivité pour rester compétitif.

Olivier Voisin et Olivier Remoissonnet. (c)Bioseptyl

Et l'entreprise tire un bilan très positif de ses onze années : « toutes les brosses à dents Bioseptyl sont à base de plastique recyclé, de bio plastique ou de bois issus de forêts éco-gérées en France. L’usine ne travaille qu’avec des déchets d’autres industries ou des produits écartés de filières industrielles françaises. Bioseptyl peut se vanter d’avoir le bilan carbone le plus faible du marché avec la conscience éco-citoyenne la plus assumée et la plus transparente. Une étude* a par ailleurs démontré que l’empreinte carbone de la brosse à dents Dubois en bois de hêtre français était environ 20 fois inférieure à une brosse à dents en bambou fabriquée en Chine et importée par avion en France et 5 fois inférieure importée par bateau. »

Et les chiffres concrétisent le résultat du travail et du pari d'Olivier Remoissonnet et Olivier Voisin. En 2012, La Brosserie française regroupait 26 salariés, enregistrait 4,6 millions d'euros de chiffre d'affaires et n'était pas présente dans le secteur du bio. En 2023, l'entreprise embauche 34 salariés, enregistre un chiffre d'affaires de six millions d'euros et est présente dans 40% de la part du marché du bio.

* étude réalisée par Catherine Touzard, professionnelle licenciée et auditrice carbone certifiée ISO 14001 et ABC Ademe, pour Bioseptyl.