Bruno Delormel : la mort està présent toute sa vie

Il a été fraiseur ajusteur, ambulancier et aujourd’hui, il est à la tête des Pompes Funèbres Delormel à Saint- Just-en-Chaussée. Son parcours est étonnant, tout comme sa réussite dans un milieu où il est difficile de rester indépendant.

Les pompes funèbres Delormel ont traversé la rue de Paris en février pour s’installer dans des locaux plus grands.
Les pompes funèbres Delormel ont traversé la rue de Paris en février pour s’installer dans des locaux plus grands.

 

Les pompes funèbres Delormel ont traversé la rue de Paris en février pour s’installer dans des locaux plus grands.

Les pompes funèbres Delormel ont traversé la rue de Paris en février pour s’installer dans des locaux plus grands.

A53 ans, Bruno Delormel est le référent dans le canton de Saint- Just-en-Chaussée en matière d’obsèques. Sur les trois entreprises de pompes funèbres privées qui existaient jadis dans ce chef-lieu de canton, la sienne est la seule à avoir survécu. Les autres ont été rachetées par PFG (pompes funèbres générales) après le départ à la retraite des propriétaires. Bruno Delormel est à la tête d’une entreprise qui compte douze salariés et dont le chiffre d’affaires a été pour 2011 d’environ 900 000 euros. En février dernier, les pompes funèbres Delormel ont investi des locaux plus grands. Enfin, en juin, la Sarl Delormel a décidé d’augmenter le capital social d’une somme de 13 000 euros à laquelle s’ajoute la création de 325 parts sociales, de 40 euros chacune, portant le capital à 219 000 euros. Retour sur le parcours d’un homme que rien ne prédestinait à ce métier très particulier.
« Jusqu’en 1979, j’ai été fraiseur ajusteur. A l’époque, il y avait du travail. On quittait un patron un vendredi, on en trouvait souvent un autre le lundi. C’est dans une période où je recherchais un nouvel emploi que tout a basculé. Pour me rendre de Ravenel, où j’habitais, à Saint-Just, je faisais du stop. Une dame m’a pris un jour. Puis une nouvelle fois, quelques jours plus tard. Le plus drôle, c’est qu’elle était taxi. Elle m’a demandé la seconde fois pourquoi je faisais du stop. Je lui ai dit que je cherchais du boulot, mais dans une autre branche que celle que j’avais connue. Je voulais être dehors, voir des gens. Elle m’a dit : \”pourquoi ne pas être ambulancier ?\” C’était aussi son métier. Elle et son époux m’ont engagé. »
Bruno Delormel passe alors les diplômes nécessaires à l’exercice de sa nouvelle profession. Le métier lui plaît, le contact avec les clients aussi, même si certains jours étaient difficiles. « C’était une période où nous étions aussi souvent confrontés à la souffrance et aussi à la mort. C’était difficile, car très brutal. Mais voilà, cela faisait partie aussi du job », explique Bruno Delormel. En 1984, son patron part à la retraite. Bruno Delormel reprend l’entreprise avec les trois salariés. En l’espace de six ans, il va la développer de façon impressionnante. En 1990, il a une flotte de 20 ambulances et quinze salariés. « On avait misé sur l’urgence. J’ai commencé à me lancer dans le transport de corps. Au départ, c’était un complément à mon activité d’ambulancier. »

Il créé le premier funérarium du plateau picard
C’est aussi en 1990 qu’il créé le premier funérarium du plateau picard. Puis Bruno Delormel se spécialise dans le service d’hygiène funéraire. Il passe son diplôme national de thanatopracteur. Là encore, dans le canton, et même dans toute l’Oise, il est le seul à savoir effectuer les soins de conservation. Il lance en 1995 son entreprise de pompes funèbres et aussi la marbrerie, rue de Paris, à Saint-Just. En 1996, il ouvre un bureau de pompes funèbres à Estrées-Saint-Denis. « J’avais une clientèle limitrophe avec Grandvilliers ou encore la Neuville-Roy. » Il choisit en 2005 de diviser sa SA en deux Sarl. En 2007, il vend son affaire d’ambulances (mais garde les murs) pour renforcer le capital des pompes funèbres.
Il y a quelques mois, le bâtiment des ambulances s’est libéré. Il a récupérer son bien, rue de Paris aussi, juste en face, pour agrandir ses pompes funèbres. « Je suis passé de 50 m² à 200 m² », souligne Bruno Delormel.
L’entreprise a de beaux jours devant elle et le nom de Delormel devrait s’inscrire dans la durée. « Mon fils, Hugo, prendra sûrement la suite. Il n’a que 14 ans, mais déjà la vocation. » Et aussi un peu du secret du papa : la proximité et la présence auprès des clients.