BYD France ferme son unité d’assemblage de bus électriques d'Allone

Quatre ans seulement après son arrivée à Allone, la filiale du groupe chinois BYD stoppe sa production, faute de contrats. BYD restera toutefois implanté en France, via ses services commerciaux, pour conquérir le marché hexagonal.

En décembre 2018, BYD livrait ses premiers bus électriques à l’Agglomération du Beauvaisis. (c) BYD / Archives)
En décembre 2018, BYD livrait ses premiers bus électriques à l’Agglomération du Beauvaisis. (c) BYD / Archives)

L’histoire s’arrête là ou presque... Après une arrivée dans l’euphorie et quelques contrats, l’entreprise BYD (Build Your Dreams) a annoncé la fermeture de son unité spécialisée dans l’assemblage de bus électriques d’Allone, près de Beauvais, seulement quatre ans après son installation. « BYD change de stratégie et renforce son positionnement en France en réorganisant la structure de son équipe », précise simplement la direction de BYD France.

Manque de marchés

Pourtant, en 2017, l’arrivée du groupe chinois avait donné un élan d’espoir : 10 millions d'euros avaient été investis dans le réaménagement d’une usine en un site de production de 80 000 m². Cela devait conduire à la création de 400 emplois dans les trois ans suivant l’installation, de ce qui était « le premier site de production créé ex-nihilo par une entreprise chinoise en région », rapportait la Région à l’époque. Un événement très rare en Europe, les entreprises chinoises ayant plutôt pour habitude de s’y implanter en rachetant des intérêts européens.

Un an plus tard, après quelques mois de mise en production, les premiers bus 100% électrique étaient officiellement livrés, début décembre 2018, à l’agglomération du Beauvaisis. Mais depuis, le groupe n’a pas obtenu les marchés souhaités et seules quelques dizaines de véhicules sont sortis de la chaîne d’assemblage. Les conséquences sont logiques : les embauches annoncées n’ont pas été réalisées, et désormais l’heure est venue de fermer l’unité. Dix emplois sont supprimés.

BYD reste en France

Cette fermeture ne clôt pas, pour autant, définitivement la présence de BYD sur le sol français. « Nous considérons toujours le marché français comme un marché clé et nous apprécions tout particulièrement tout le soutien reçu de la part des institutions locales et régionales. La société BYD France SAS et son équipe française continueront à être présentes en France et à développer les marchés clés, y compris les activités existantes telles que les bus électriques, ainsi que de nouvelles activités. »

Malgré ses déboires isariens, BYD reste un leader mondial des véhicules électriques avec plus de 65 000 bus et cars circulant dans le monde, dont plus de 2 000 en Europe. Certains d’entre eux ont même été mobilisés à l’occasion de la COP 26 à Glasgow en Ecosse. Par ailleurs, le constructeur chinois annonce des contrats en Grèce et aux Pays-Bas pour des camions électriques... Et BYD Europe a fièrement annoncé le lancement en Norvège de son SUV 100% électrique : BYD Tang.