Canal Seine-Nord Europe, c'est parti !

À l’occasion des cinq ans du #OuiAuCanal à Péronne, la Société du Canal Seine-Nord Europe et l’ensemble des partenaires ont tenu à faire le point sur les avancées et les défis à relever pour réussir collectivement le Canal Seine-Nord Europe, le 15 septembre dernier, à Mégacité Amiens.

"Les Rencontres du Canal", en présence du président de la Région Xavier Bertrand, ont réuni l’ensemble des acteurs et partenaires, pour faire un état des lieux du chemin parcouru depuis les premières études jusqu’au lancement du chantier, et évoquer les perspectives et les débouchés.
"Les Rencontres du Canal", en présence du président de la Région Xavier Bertrand, ont réuni l’ensemble des acteurs et partenaires, pour faire un état des lieux du chemin parcouru depuis les premières études jusqu’au lancement du chantier, et évoquer les perspectives et les débouchés.

Le Canal Seine-Nord Europe était également présent sur les Salons CCI Job & Business Event avec deux stands dédiés aux entreprises et aux personnes en recherche d’emploi. Deux conférences étaient aussi programmées lors de cet événement du 15 septembre dernier à Mégacité.

L'une portait sur comment le Canal est devenu réalité grâce à la mobilisation des territoires, l’engagement de l’Europe et le partenariat avec l’État. L'occasion de faire le point sur les étapes franchies, les premiers résultats et les étapes à venir avec Xavier Bertrand, président de la Région Hauts-de-France et du Conseil de surveillance de la SCSNE, Peter Balasz, coordinateur européen du corridor Mer du Nord - Méditerranée, Georges-François Leclerc, préfet de la région Hauts-de-France et Jérôme Dezobry, président du Directoire de la SCSNE.

« Je peux vous affirmer aujourd'hui que le Canal est lancé à la vitesse bien supérieure d'une péniche et que la marché arrière est cassée. Ce Canal c'est une sacrée aventure humaine et une nouvelle ligne de vie. Long de 107 kilomètres, il reliera Compiègne dans l’Oise à Aubencheul-au-Bac dans le Nord. Ce projet de Canal à grand gabarit connectera les bassins fluviaux de l’Europe du Nord au bassin de la Seine en créant le trait d'union manquant entre les deux. Il concrétisera le réseau Seine-Escaut et permettra aux marchandises de circuler sur un vaste réseau long de 1 100 kilomètres », déclarait Xavier Bertrand. Le canal desservira les territoires grâce aux ports intérieurs reliés aux ports maritimes français et belges, créant ainsi un grand corridor économique et écologique.

Le financement du Canal Seine-Nord Europe a été acté lors de la signature le 22 novembre 2022 à Nesle de la convention de financement.

Des défis à relever

La mise en service du Canal Seine-Nord Europe est prévue en 2030, date qui correspond à l’horizon de l’aménagement de l’ensemble du réseau Seine-Escaut, en France et en Belgique. Cette mise en service se fera après une campagne de contrôles et d’essais de six mois environ.

Le Canal Seine-Nord Europe est porté par les grandes collectivités territoriales des Hauts-de-France, en partenariat avec l’Etat et avec le soutien de l’Europe. L’Union européenne a fait de ce grand projet un maillon essentiel du corridor fluvial Mer du Nord – Méditerranée de son réseau de transport multimodal. Maître d’ouvrage du projet, la Société du Canal Seine-Nord Europe est un établissement public local piloté par la Région Hauts-de-France et les Départements du Nord, de l’Oise, du Pas-de-Calais et de la Somme qui financent le projet, en partenariat avec l’État et avec le soutien de l’Europe.

Il représente un cas unique de décentralisation d’un grand projet européen à l’échelle des territoires. L’investissement nécessaire à la réalisation du Canal Seine-Nord Europe s’élève à 5,1 milliards d’euros.

« De très nombreuses réunions et ateliers rassemblent régulièrement les maires, les chefs d’entreprise, les CCI, les représentants des agriculteurs, les associations de protection de la nature, les chasseurs, les pêcheurs, les habitants des villes et villages concernés et les riverains du tracé. Ce dialogue est essentiel pour faire connaître, faire comprendre, rendre possible l’acceptation des transformations que le Canal va engendrer. Tous les sujets sont abordés durant le dialogue territorial, comme la localisation des franchissements, ponts et passages inférieurs sous le Canal, la gestion des matériaux excédentaires avec la localisation des terrains de dépôts, les aménagements écologiques, le paysage, la construction des quais des ports intérieurs ou les usages récréatifs avec l’aménagement de pontons de pêche ou de chemins piétons et de pistes cyclables le long de la voie d’eau », rappelait Jérôme Dezobry, président du Directoire de la SCSNE.

Long de 107 kilomètres, le canal reliera Compiègne dans l’Oise à Aubencheul-au-Bac dans le Nord.

Le défi de l’emploi et du développement économique

Lors de la seconde table ronde, il s'agissait de traiter de l'angle économique du Canal, au présent et au futur et de l’accueil et l’organisation du chantier en lien avec la vie et l’aménagement du territoire en compagnie de Franck Dhersin, vice-président de la Région Hauts-de-France en charge des Mobilités, des infrastructures de transport et des ports, Brigitte Lhomme, vice-présidente du Département de la Somme en charge des Projets structurants, Philippe Hourdain, président de la CCI Hauts-de-France et Frédéric Danel, directeur régional de Pôle emploi Hauts-de-France.

La réalisation du Canal Seine-Nord Europe représente un très fort potentiel d'emplois directs et indirects, de l’ordre de 6 000 lors de sa construction, dont environ 3 000 personnes recrutées spécialement pour le canal et plusieurs milliers d’emplois indirects dans les services au chantier.

« La priorité est de faire profiter les territoires et les entreprises régionales de cette opportunité unique. La démarche "Grand Chantier" est conduite dans cet objectif : tout mettre en œuvre pour saisir chaque opportunité au fil des différentes étapes de son édification, en préparant le territoire en termes d'équipements et de services pour accueillir les personnes qui y travailleront, en soutenant les entreprises locales qui veulent prendre part aux marchés, en maximisant l’emploi pendant et après le canal », soutenait Xavier Bertrand.

Pour y parvenir, les partenaires du projet mettent leurs actions en synergie et s'appuient sur leurs compétences en matière de formation, d’emploi et de dialogue avec le monde de l’entreprise.

Un chantier responsable

L’un des objectifs du maître d’ouvrage vise à allier performance économique et écologique et de trouver le meilleur équilibre entre la performance technique, la performance environnementale et le coût.

D’un point de vue technique, les équipes de la Société du Canal Seine-Nord Europe ont conçu des ouvrages à la fois performants et économes en matériaux, en eau et en énergie. La SCSNE souhaite aussi mettre en œuvre un "chantier connecté" permettant de suivre efficacement son déroulé notamment en termes de respect des prescriptions, par exemple sur la traçabilité des matériaux.

En entraînant les Hauts-de-France dans une démarche profondément durable en cohérence avec les objectifs du programme rev3 de la Région, le Canal anticipe un modèle de développement adapté aux enjeux climatiques et énergétiques du XXIe siècle.

La gestion des déblais et des flux de matériaux est ainsi un défi environnemental et sociétal majeur, et la construction du Canal va générer des volumes de terrassements très importants, de l’ordre de plusieurs dizaines de millions de mètres cubes, et nécessiter des approvisionnements de matériaux extérieurs (chaux, liants, granulats, aciers) et de quelques millions de tonnes.

Le Conseil de surveillance de la SCSNE a approuvé en 2020 un schéma d’approvisionnement des matériaux et de gestion des déblais qui définit la stratégie pour en maîtriser les impacts économiques, sociétaux et environnementaux depuis la phase des études de conception jusqu’à la réalisation des travaux.