Environnement

Clermont bénéficie du Plan arbre de la Région

C'est une aide de la Région pour réorganiser la filière bois mais aussi pour réinitier un cercle écologique vertueux dans les communes, avec pour objectif un million d'arbres replantés dans la région d'ici trois ans. Dans l'Oise, 26 communes bénéficient de ce plan. Exemple à Clermont où la Ville est engagée dans un cadre de vie durable.

(c)Adobestock
(c)Adobestock

« L'arbre a sa place chez nous ». Voilà comment résume Guislain Cambier, vice-président en charge de l'Action climatique, de la prospective et des stratégies régionales d'aménagement du territoire à la Région Hauts-de-France, le nouveau dispositif vert de la Région. Et ce, pour de nombreuses raisons. Lancé en janvier 2020, le dispositif régional "Plan 1 million d'arbres en Hauts-de-France" se veut être une des réponses à la réflexion du changement climatique et des conséquences qui en découlent. Parce que si la nature saigne et n'est pas protégée, c'est tout un écosystème qui s'ébranle, l'espèce humaine en faisant partie. « Nous sommes dans une époque de grand défi climatique, il faut trouver des solutions, les arbres en est une, notamment pour le stockage du carbone », explique l'élu régional, qui livre une réflexion globale intéressante sur ce sujet. « L'arbre, c'est une transmission dans le temps », continue-t-il. Oui, ce n'est plus un secret, l'arbre a une place centrale dans cet écosystème. « Dans dix, 20 ou 30 ans, avec le changement climatique, nos espèces perdureront ? D'autres espèces feront leur apparition ?, questionne Guislain Cambier. Il y a un champs scientifique à ouvrir et il faut anticiper ces changements. » Et la réflexion est nécessaire : notre région est l'une de celles des moins boisés de France.

Et à force de béton, le vert a disparu au fil du temps des paysages urbains, même si actuellement les collectivités réfléchissent à réinstaurer de la végétation au cœur de leur ville. « L'enjeu est de re-végétaliser les villes, exprime Thomas Décary, Directeur général des services de la Ville de Clermont. C'est la conquête du végétal sur le minéral mais c'est tout une technique, ce n'est pas si simple et il faut toute une réflexion et des moyens. » Et du côté des moyens, c'est ce que propose ce Plan arbre de la Région : financer à 90% les projets. Dans le cas de figure de Clermont, c'est l'appel à projet "plantations sur propriétés publiques" de ce plan auquel a répondu la commune. Grâce à ce dispositif, Clermont, qui est déjà à un tiers verte, va augmenter le nombre de ses arbres fruitiers et replanter des arbres dans la ville. « Ce plan est une opportunité pour accélérer les projets », note Franck Miné, maire adjoint, en charge de la transition écologique et de la démocratie locale.

Clermont : des arbres dans la ville

Ce plan arbre peut répondre à de nombreuses initiatives comme des jardins partagés, le reboisement des rues, des projets de mini-forêt... toutes les idées vertueuses ont leur place. Et quand Franck Miné évoque l'accélération des projets, c'est bien le cas pour Clermont. La Ville a en effet déjà commencé ce travail vertueux en plantant des pommiers au cœur de son centre ville, sur la place principale. Une roseraie est également déjà plantée, avec la Belle de Clermont désignant la rose locale, et victime de son succès. « Nous travaillons déjà sur un écosystème naturel en utilisant notamment du substrat pour nos arbres qui permet une régulation naturelle et nous travaillions déjà avec le zéro phyto avant même que la réflexion soit enclenchée au niveau national », énumère l'élu clermontois.

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Les pommiers plantés au centre-ville, présentés par Franck Miné (à dr.) et Thomas Décary.

Grâce au plan arbre, la Ville a de nombreux projets : la plantation d'arbres aux bords de la nationale 31 et le long de la rue Gambetta, la plantation également d'arbres dans les cours d'écoles, l'agrandissement de trois espaces naturels dont la pommeraie de Clermont - passant de 12 à 20 arbres. « Pour la pommeraie, nous avons deux variétés de pommes qui existent et l'idée est de mettre en avant un produit local avec un agriculteur biologique qui gérerait le projet », note Franck Miné. Et cette initiative est en phase avec la réflexion écologique de la Région, débutée il y a quelques années et ce pour dix ans et dans tous les domaines. « Il faut mener un plan global et faire de la pédagogie notamment avec les écoles et les lycéens, approfondit Guislain Cambier. Cette re-végétalisation, nous le faisons déjà avec nos fonds propres dans les lycées par exemple. »

Un réseau local en devenir

Cette plantation d'arbres amène une autre réflexion : trouver des arbres locaux. À Clermont, les arbres proviennent de pépiniéristes de la Somme et du Val d'Oise mais trouver autant d'arbres locaux n'est pas si simple. Même s'il existe une filière bois Hauts-de-France, cette dernière est en pleine mutation et transformation dont l'objectif est de remettre le bois local au cœur de la stratégie. « Il y aussi une réflexion à mener sur notre filière bois locale, nous n'avons pas assez de bois local », prévient Guislain Cambier qui est convaincu que « le climat n'est pas une politique spécifique mais doit irriguer l'ensemble des actions de la Région. »

Du côté des projets, la Région a simplifié les démarches, depuis novembre dernier, en pleine crise sanitaire. Désormais, les collectivités peuvent candidater au fil de l'eau.