Compiègne : la marque de maillots de bain écoresponsables sort une nouvelle collection made in Hauts-de-France

Lancé il y a un an et demi par la compiégnoise Orlanne Crauet, la marque de maillots de bain écoresponsable Les Alcyonides Swimwear sort sa nouvelle collection capsule "Ciao Italia", signée par une illustratrice lilloise Marie Lou. Inspirée de la dolce vita des années 80, ses maître-mots sont élégance et minimalisme. Cet été, on peut « nager chic et éthique » !

Une collection dolce vita. (c)Luna Jacob
Une collection dolce vita. (c)Luna Jacob

La jeune marque de maillots de bain continue son chemin, et ne lâche pas ses convictions. Il y a un an et demi, Orlanne Crauet lançait son ambitieux projet : fabriquer des maillots de bain écoresponsables à base de filets de pêche perdus en mer - nommés « filets fantômes » - , notamment dans les mers italiennes, en soutenant l'Association Healthy Seas, dont les bénévoles participent au nettoyage des océans et des littoraux. Les tissus de ses maillots de bain proviennent également de fibres de nylon récupérées par exemple auprès de l'industrie d'ameublement ou issues de vieux tapis destinés à la décharge.

Un projet engagé bousculant la mode, elle qui a travaillé pendant quelques années dans l'industrie du luxe. Elle trace désormais un nouveau paradigme. Brodés et cousus en Italie, à Padoue, les tissus utilisés sont certifiés OKEO-TEX 100, label garantissant l'absence de substances toxiques pour l'humain et l'environnement et le packaging est 100% recyclable.

Aujourd'hui, Orlanne Crauet, qui dessine elle-même les modèles, persiste et signe avec ses valeurs en s'associant avec une créatrice lilloise, Marie Lou, car « je voulais travailler avec quelqu'un de la région, explique-t-elle. Je continue la boucle avec une collection made in Hauts-de-France. »

Une nouvelle collection colorée

Cette saison, chez Les Alcyonides Swimwear, le maillot de bain sera à la couleur de la douceur de la vie. Inspirée du chic rétro de la dolce vita période 80′s, cette nouvelle collection capsule "Ciao Italia" est composée de deux maillots très graphiques, dont les maîtres mots sont élégance et minimalisme. « On voulait absolument un motif qui reflète l'ADN de notre marque : quelque chose de joyeux et engagé. Un motif discret, minimaliste, mais qui au fur et à mesure où l'on s'en approche, révèle plein de jolis détails », note la créatrice. Effectivement, subtilement colorés de loin, en s'approchant les détails s'affirment : des surfeuses sur des tranches de citron, fruit coloré, symbole de l'Italie, tout en reflétant le côté écologique de la marque.

Des maillots de bain à la mode. (c)Luna Jacob

Ainsi, Orlanne Crauet reconnecte l'éthique à la mode, prouvant que les vêtements écoresponsables peuvent être chics. Des modèles d'ailleurs qui s'exportent partout en France. Si en 2022 ces maillots de bain se vendaient à Bordeaux et à Paris, en 2023 ils se retrouveront à Amiens, Trouville, Cannes et Lyon, notamment au sein d'un concept store made in 100% Europe, Sauvage Poésie. Et l'engagement de la marque résonne aussi en Europe : à partir du moins de juin, un hôtel en Sicile vendra les maillots de bain Les Alcyonides Swimwear dans son concept store écoresponsable. Une bonne nouvelle pour la créatrice compiégnoise, incubée chez Iterra, même s'il reste beaucoup de chemin à faire.

Un engagement écologique fort et courageux

Si Orlanne Crauet s'est lancé dans ce projet, c'est par conviction. « Le dernier rapport du GIEC a souligné l'urgence de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Dans le secteur de la mode, il est fondamental de proposer d’autres modèles de production », rappelle-t-elle. Car actuellement, l’industrie textile pollue presque autant que celle des hydrocarbures, notamment en raison des matières synthétiques utilisée, dérivées du pétrole. « En parallèle, chaque année, 640 000 tonnes de filets de pêche sont jetées dans les océans et participent à la plastification des océans », continue-t-elle.

Et le chemin est encore long pour la mode écoresponsable, dans une société qui oscille entre la fast fashion (le renouvellement très rapide des vêtements proposés à la vente) et l'ultra fast fashion (production de nouvelles collections en un temps record). « Il faut aussi revoir sa façon de consommer, et c'est ce que je propose », précise-t-elle. Avec sa marque de maillots de bain, grâce au matériau utilisé innovant, l'empreinte carbone est diminuée de 90% par rapport au nylon vierge. Une empreinte carbone tout aussi réduite par sa production : les produits parcourent moins de 400km de la confection du tissu, à la livraison des maillots dans l'entrepôt, c'est donc en moyenne 100 fois moins qu'un vêtement classique.

Une conviction contre vents et marées mais qui a le mérite de faire appel à la conscience collective. Parce que sa démarche est économique, sociale et solidaire.