Construction et rénovation durables : la Région veut stimuler l’industrialisation

La Région Hauts-de-France propose un appel à projets dédié à l’industrialisation de la construction et la rénovation durable des logements. Les candidatures sont à envoyer avant le 28 février.

« On sait que les réponses seront multiples », souligne Frédéric Motte. © Aletheia Press/E. Chombart/Archives
« On sait que les réponses seront multiples », souligne Frédéric Motte. © Aletheia Press/E. Chombart/Archives

La décarbonation est aujourd’hui un enjeu pour tous les territoires et les secteurs d’activités. Un sujet dont s’est emparé logiquement la Région. Ce 13 janvier, au cours d’une conférence de presse, Frédéric Motte, président de la Mission rev3 et conseiller régional en charge de la Transformation économique à la Région Hauts-de-France, présentait un appel à projets en cours dédié à l’industrialisation de la construction et la rénovation durable des logements. Les candidatures sont à envoyer avant le 28 février. Avec, à la clé, notamment, l’accès facilité à une dynamique de coopération régionale, un accompagnement dans la recherche de financements et la possibilité d’un soutien en ingénierie.

Une initiative qui s’insère dans une démarche collective et globale. Les Hauts-de-France affichent « l’ambition de devenir l’une des régions européennes les plus en avance sur les transformations environnementale, énergétique, écologique et sociétale, avec en ligne de mire la décarbonation, note, en préambule, Frédéric Motte. Dans cette démarche, rev3 est l’étendard de cette volonté ». Et dans cette optique, le bâtiment, deuxième secteur émetteur de GAS, compte de nombreux enjeux.

60 000 rénovations par an

Et l’élu de dresser un bilan parlant : « La région compte 2,3 millions de logements, 575 000 logements sociaux dont 170 000 classés E, F ou G qui sont donc de véritables passoires thermiques. »

Avec un rythme de rénovation de dix à 12 000 logements par an, dont 3 000 classés "Energie 0" ou très bas carbone, « Si nous voulons atteindre les objectifs fixés à 2050, il faut que nous passions à plus 60 000 par an. » À cela s’ajoute de nombreux bâtiments, dont les lycées par exemple. « L’enjeu est immense. »

Les innovations autour de la préfabrication et de l’industrialisation, au cœur de l’appel à projets, sont donc incontournables. « On sait que les réponses seront multiples », rebondit Frédéric Motte qui tient, par ailleurs, à souligner la place essentielle des artisans qu’il n’est pas question « de mettre de côté ». Corollaire de ces évolutions technologiques espérées, des retombées économiques avec des créations d’emplois, des améliorations des conditions de travail des salariés du bâtiment.

Des solutions originales

Aujourd’hui, des solutions originales sont en cours de développement sur le territoire. Pour preuve, les quatre lauréats et coups de cœur des Hauts-de-France du concours d’Innovation EnergieSprong de décembre, présents ce 13 janvier. Parmi eux, ActivPaille, une enveloppe isolante extérieure de niveau passif, créée à partir de caissons en bois, avec une isolation en paille à 100%.

Développée par la jeune entreprise Activ Paille à Itancourt (Aisne), No Man’s Land, bureau d’architecte d’Île-de-France et Solener, bureau d’études de Lille, elle est déjà commercialisée. « Notre territoire a désormais une certaine maturité, nous voulons massifier, aller plus vite, et plus fort », conclut Frédéric Motte.