Créations d’entreprise : baisse de rythme en août

Après un bond de 4,6% en juillet, 90 522 entreprises ont été créées en août, soit une hausse de 1,9%. Les micro-entrepreneurs représentent encore 62% de ces nouvelles créations.

(c)Adobestock
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Après deux mois de hausse consécutifs, le nombre des entreprises créées a continué de progresser en août, selon les dernières données de l’Insee, mais à un rythme moins soutenu. Les micro-entrepreneurs constituent encore le levier premier de cette évolution avec 55 789 créations en août (+3,7%). Côté secteur, c’est celui du transport et de l’entreposage (comprenant la livraison à domicile) qui a réalisé la progression la plus importante durant ce mois, avec près de 7 200 entreprises créées, soit une hausse de 8,5%. L’ensemble des secteurs profitent de cette tendance favorable, sauf l'enseignement, la santé, l'action sociale (-2%), les activités financières et d'assurance (-4,8%) et les activités immobilières (-7,4%).

Une baisse sur les 12 derniers mois

Sur trois mois, entre juin et août 2022, le nombre cumulé d'entreprises nouvelles (en données brutes) n’a que légèrement augmenté par rapport à la même période un an auparavant, précise l’Insee. Cette faible hausse (+0,7%) est encore portée par les immatriculations de micro-entrepreneurs (+2,4%). Avec 8 000 entreprises supplémentaires, par rapport au cumul des mêmes mois de 2021, le « soutien aux entreprises » constitue le secteur qui a le plus alimenté cette augmentation (+3,3 points).

Toutefois, en cumul sur les 12 derniers mois, le nombre total des entreprises nouvellement lancées a régressé de 1,7%, en raison, notamment, de la forte baisse des créations d’entreprises individuelles classiques (-11,6%). C’est le secteur des transports et entreposage qui contribue le plus à cette baisse (-35,8 % en glissement annuel ).

Inflation, évolution du chômage : les Français s’inquiètent

Après une amélioration en août, la confiance des ménages s’est dégradée en septembre, selon la dernière enquête de l’Insee. À 79, l’indicateur correspondant chute de 3 points par rapport au mois précédent et retrouve son niveau de juillet.

Les Français s’inquiètent pour leur situation financière et redoutent une hausse du chômage. L'angoisse face à la reprise de l'inflation demeure également bien présente. Dans ce sens, les ménages étaient moins nombreux en septembre à estimer que le niveau de vie va s’améliorer au cours des 12 prochains mois. Le solde correspondant fléchit ainsi de 8 points. À 73, il retrouve son point bas historique enregistré en mai 2020, précise l’Insee. Cette dégradation peut s’expliquer par la crainte d’une accélération de l’inflation ( 5,9% en août, sur un an). En effet, la part des ménages considérant que les prix augmenteront au cours des 12 prochains mois a nettement progressé sur un mois. Le solde d’opinion correspondant gagne 10 points, mais demeure au-dessus de sa moyenne de longue période.

Les craintes concernant la situation financière future sont de plus en plus grandes également. Le solde d’opinion recule de 6 points sur un mois et s’établit à -28. Dans ce contexte d’incertitude actuelle, la prudence est de mise, et de plus en plus de Français estiment qu’il serait opportun d’épargner (+ 7 points, par rapport à août). Beaucoup d’entre eux jugent toutefois, qu’ils n’y parviendront pas facilement. Le solde d’opinion relatif à la capacité d’épargne future perd 3 points.

Leur opinion sur le chômage suit la même tendance dégradée. L’indicateur qui la mesure gagne 11 points pour s’établir à 23 en septembre, mais reste toujours inférieur à son niveau moyen de longue période. De manière globale, la récession semble renforcer la prudence des ménages qui s’attendent à une fin d’année difficile.

J.M et B.L