Creil : Un centre de loisirs pour lutter contre la délinquance juvénile

Le centre de loisirs des jeunes, à Creil, accueille une trentaine de jeunes, encadrés par des policiers. L’objectif : prévenir la délinquance juvénile et favoriser le lien entre police nationale et la population.

Les policiers, titulaires d’un brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur (Bafa) ou en voie de l’obtenir, encadrent des activités de loisirs et de pédagogie durant deux semaines. (©CLJ de Creil)
Les policiers, titulaires d’un brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur (Bafa) ou en voie de l’obtenir, encadrent des activités de loisirs et de pédagogie durant deux semaines. (©CLJ de Creil)

Depuis mars 2023, au Centre de loisirs jeune (CLJ), les policiers du commissariat de Creil revêtent la casquette d’animateur. Pendant les vacances scolaires, ils accueillent des jeunes de 9 à 17 ans. « Nous faisons de l’animation sur un temps donné, mais, à la fin, nous retournons à nos postes », atteste Jamila Bendjafer, brigadier-chef au sein du commissariat de Creil et directrice du CLJ.

Mis en place à l’initiative de la préfecture de l’Oise, en partenariat avec la ville de Creil, il fait partie d’un réseau d’une trentaine de CLJ en France. « Ici, nous nous inscrivons dans des actions de prévention pour lutter contre la délinquance juvénile », explique la directrice du centre de loisirs jeune. Le centre diffuse les valeurs républicaines et favorise le rapprochement entre la police nationale, les jeunes et la population.

Des loisirs et de la pédagogie

La délinquance, Jamila Bendjafer, dans la police municipale de Creil depuis plus de 25 ans, la connaît bien. « Les dealers utilisent de plus en plus de mineurs. Le problème, c’est que ces jeunes perçoivent ça comme une bêtise et non comme un délit. Il fallait agir avec des actions pédagogiques pour les aider à ne pas tomber dans cette délinquance », raconte-t-elle. Et pour y parvenir, les policiers, titulaires d’un brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur (Bafa) ou en voie de l’obtenir, encadrent des activités variées durant deux semaines.

Ainsi, pendant les vacances de la Toussaint, du lundi au vendredi, une trentaine de jeunes ont été formés aux premiers gestes de secours et ont réalisé des travaux d’utilité sociale. La thématique du civisme a également été abordée, autour des droits et les devoirs dont chacun dispose. Des sorties culturelles étaient également au programme, dont une au Puy du Fou... « C’est en faisant de la prévention continuellement et très tôt, que notre message va passer », assure Jamila Bendjafer. L’occasion aussi de créer du lien social et de montrer une image différente de la police.

(©CLJ de Creil)

Une synergie locale

Depuis son lancement, le centre a développé une synergie avec des acteurs du territoire. « Nous avons un partenariat avec la base de loisirs de Saint-Leu-d’Esserent. La mairie de Creil nous a prêté gratuitement des locaux », détaille la directrice du CLJ. Ce qui permet aux jeunes de faire des activités hors de leur quartier sans avoir à parcourir une grande distance. Pour les animations et les sorties, les adhérents payent 10 euros pour l’année. « Parfois, nous demandons une participation pour une sortie donnée », explique la directrice.

L’initiative semble gagnante. « Les jeunes se sont habitués. Une mère de famille m’a même dit que son enfant a passé ses meilleures vacances dans notre centre. Certains envisagent même de devenir policiers », sourit Jamila Bendjafer.