Patrimoine

Crue ou cuite, la terre un vrai patrimoine brayon

À Saint-Samson-la-Poterie, les Carrelages de Saint-Samson poursuivent leur chemin, tournés tout autant vers les savoir-faire ancestraux que vers les écomatériaux de demain. Ils ouvrent leurs portes ce week-end pour les Journées du Patrimoine.

L’usine de Saint-Samson-la-Poterie a plus de 200 ans. On y perpétue un savoir-faire… qui a de l’avenir. (© Les Carrelages de Saint Samson)
L’usine de Saint-Samson-la-Poterie a plus de 200 ans. On y perpétue un savoir-faire… qui a de l’avenir. (© Les Carrelages de Saint Samson)

Année après année, les Journées européennes du Patrimoine font le plein de curieux. Cette année encore, comme depuis leur création, les Carrelages de Saint-Samson y participeront, les 16 et 17 septembre. « Nous faisons cela depuis le début », sourit Guillaume Alglave, l’un des gérants de l’entreprise, avec son frère Thomas. Cela rentre même dans son modèle économique... Depuis la reprise de cette usine de transformation de la terre brayonne, labellisée Entreprise du patrimoine vivant, cherche à remettre en lumière et à transmettre un savoir-faire en danger de disparition.

« Nous sommes des survivants, c’est cela que les gens viennent voir, assure Guillaume Alglave. Des entreprises comme la nôtre, il n’y en a plus beaucoup. » Les deux associés et leurs salariés accueillent ainsi une quinzaine de cars par an, en provenance de tout le Nord de la France, mais aussi de Belgique et de la région parisienne. En attendant de voir aboutir le projet de musée qui pourrait intégrer les 200 m² de l’usine de brique… Celui-ci, souhaité par les deux gérants, pourrait amener davantage de visiteurs à Saint-Samson-la-Poterie. Pour l’heure, les visites, sur rendez-vous sont payantes et durent deux heures. Elles conduisent le visiteur de la matière première jusqu’au produit fini.

Céramiques architecturales

Mais si les visiteurs viennent découvrir de « vieux métiers », Guillaume et Thomas Alglave comptent bien aussi leur montrer que la terre est un produit d’avenir. D’ailleurs, l’entreprise réalise la très grande majorité de son chiffre d’affaires grâce à ses productions, et non grâce au tourisme. Tomettes et autres terres cuites, émaillées ou non, sont encore prisées partout en France, principalement pour la rénovation. « Nous travaillons à la commande et faisons du sur-mesure », rappelle Guillaume Alglave.

Mieux : les Carrelages de Saint-Samson développent de nouveaux produits. « Nous étoffons de plus en plus nos gammes, poursuit Guillaume Algave. Nous faisons désormais des céramiques architecturales pour des façades émaillées, comme on en trouve en bord de mer ». De quoi renforcer l’image d’excellence de l’entreprise référencée comme métier d’art.

Les terres cuites émaillées savent se marier avec un mobilier et une décoration modernes. (© Les Carrelages de Saint Samson)

La terre comme écomatériau

Néanmoins, les Carrelages de Saint-Samson misent sur la diversification et développent aussi des produits à utilisation plus large, notamment à base de terre crue. « Nous avons mis au point des enduits de terre 100% naturels et 100% recyclables pour la décoration intérieure ou la rénovation des murs », raconte encore l’entrepreneur.

Le torchis, associant terre et chanvre est aussi un produit récent, proposé (en vrac) par l’entreprise. De quoi rappeler à tous, à l’heure de l’écoconstruction que la terre (notamment brayonne) est une matière qui doit pouvoir compter dans les prochaines années.