Informa’Truck augmente sa flotte dans le département

Un an après le lancement d’Informa’Truck, Cyril Noury dresse un bilan de son activité itinérante en informatique. Interview.

Informa’Truck a pris la route pour la première fois en novembre 2021 et trace un bel avenir.
Informa’Truck a pris la route pour la première fois en novembre 2021 et trace un bel avenir.

Avec Informa'Truck, Cyril Noury propose une solution innovante pour réduire la fracture numérique dans les villages de l'Oise. En employant des techniciens informatiques en situation de handicap, ce camion-atelier itinérant offre des services de réparation rapides et efficaces. Un an après son lancement, premier bilan.

La Gazette : Informa’Truck a pris la route pour la première fois en novembre 2021. Où en êtes-vous aujourd’hui ?

Cyril Noury :  Les dernières nouvelles toutes fraîches : nous allons passer à six camions dans un mois et demi pour couvrir toute la Picardie et une partie du Nord. Nous prévoyons de couvrir l'ensemble des Hauts-de-France avec onze camions d'ici la fin de l'année, à condition que notre levée de fonds en cours réussisse.

Économiquement, l’entreprise est-elle stabilisée ?

Nous sommes sur la bonne voie grâce à nos différentes distinctions. Nous avons reçu plusieurs reconnaissances, comme le Trophée de l'entreprise inclusive de l'année au niveau national en fin 2022. Plus important encore, nous sommes l’un des quatre candidats à avoir remporté l'appel à projet 13M porté par la Banque des territoires sur l'inclusion numérique. Enfin, plusieurs business angels locaux ont rejoint notre capital et nous discutons actuellement avec plusieurs fonds. Il est important pour nous de ne pas faire une énième société à impact, biberonnée aux subventions, dont le modèle ne tient pas.

Qu’en est-il de vos tournées ?

Nous avons remplacé nos tournées mensuelles. Désormais, nous sommes présents une demi-journée par semaine sur chaque point d'intérêt, en particulier des Intermarché, avec qui nous avons signé un partenariat dans l'Oise. Cela permet aux gens de faire leurs courses tout en faisant réparer leur matériel informatique. De son côté, Intermarché fidélise sa clientèle et attire de nouveaux clients. C'est un arrangement gagnant-gagnant !

Et côté réparations ?

Au début, nous nous sommes concentrés sur les ordinateurs. Aujourd'hui, nous avons la capacité de réparer directement une variété d'appareils électroniques passant par les tablettes, les téléphones, les consoles de jeux et le petit électroménager, jusqu'à la taille du micro-onde. Notre demande la plus forte concerne la réparation des autocuiseurs électriques intelligents.

Comment voyez-vous l'avenir ?

Nous lançons un business model secondaire avec les assureurs. Notre objectif est de devenir le « Carglass de l'informatique », mais sans les publicités ennuyeuses et les essuie-glaces en cadeau ! En France, personne n'est agréé directement auprès des assureurs pour réparer les ordinateurs et les téléphones. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : notre taux de non-réparable en ordinateur est de 12%, contre 97% pour les assureurs. La raison ? Il est plus rapide de remplacer. Notre modèle permet d'économiser près de 50% sur la facture de l'assurance, tout en facturant des prêts d'ordinateurs et de déplacements. Notre interface permettra aux assureurs partenaires d'agréger des statistiques, ce qui leur permettra potentiellement d’augmenter les franchises sur des objets difficilement réparables. Une façon indirecte d'inciter les clients à choisir un matériel durable. D’ici sept ans, je souhaite voir 210 camions couvrir les campagnes françaises et plus de 400 techniciens en situation de handicap recrutés directement près de chez eux.

Propos recueillis par Camille Brenot.