Dans l'Oise, les bureaux de tabac font peau neuve

Le fonds de transformation des buralistes est renouvelé jusqu'en 2027. Dans l'Oise, la Fédération des buralistes compte sur la Chambre de commerce et d'industrie pour réaliser les audits, première étape du processus.

Marie et Joseph (à gauche) Diril gérant du XII Café à Méru, devant leur présentoir à tabac, avec les représentants de la profession, Serdar Kaya (à droite) et Philippe Alauze. (© Aletheia Press / B.Delabre)
Marie et Joseph (à gauche) Diril gérant du XII Café à Méru, devant leur présentoir à tabac, avec les représentants de la profession, Serdar Kaya (à droite) et Philippe Alauze. (© Aletheia Press / B.Delabre)

Félicitations, congratulations et remerciements... L'ambiance était aux réjouissances vendredi 24 novembre à Méru, au sein du bar-tabac-brasserie, Le XII Café, avenue Victor Hugo. C'est en effet là que la Fédération des buralistes de l'Oise et la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de l'Oise ont signé la convention de partenariat qui les lie dans le cadre de la sollicitation du fonds de transformation des buralistes. Celui-ci accompagne, depuis 2018, les buralistes dans la transformation de leurs commerces, notamment en compensation des lois anti-tabac.

40 bureaux isariens transformés

« Depuis 2018, 4 454 bureaux de tabac ont été transformés en France, se félicite Philippe Alauze, président de la fédération des buralistes Île-de-France-Oise-Seine-Maritime. C'est une vraie nécessité. » Joseph Diril, gérant avec sa femme, Marie, du XII Café à Méru, en est l'un des exemples. Il a repris un bar-tabac qui était fermé depuis plus de dix ans. « On a tout démoli et reconstruit », explique-t-il. Un chantier de 450 000 € au total, dans lequel l'aide de 33 000€  du fonds de transformation a compté. « C'est l'exemple parfait de la transformation que l'on souhaite voir dans le département », se félicite Serdar Kaya, président des buralistes de l'Oise. Il précise que sur la période 2018-2023, dans l'Oise, 100 dossiers de demande d'aide ont été déposés (pour 295 débits de tabac que compte le département). « Quarante dossiers ont abouti, et à 90%, c'est grâce à l'accompagnement de la CCI », insiste-t-il.

Philippe Alauze, Philippe Bernard, Serdar Kaya et Lydie Ledard, conseillère municipale en charge du commerce à Méru. (© Aletheia Press / B.Delabre)

En effet, la convention renouvelée, le 24 novembre, prévoit que la CCI de l'Oise réalise un audit auprès des buralistes souhaitant accéder à ce fonds. Philippe Alauze poursuit : « Nous nous reposons sur l'expérience de la CCI pour produire cet audit, qui est la première étape pour la transformation, avant l'accord du bureau des Douanes. » Zone de chalandise, concurrence, étude de marché... L'organisme consulaire repère les opportunités ou inopportunités qui s'offrent au commerçant, et mesure le risque pris. « Il ne s'agit pas de mettre le buraliste en situation de danger », insiste Philippe Bernard, président de la CCI de l'Oise.

45% de clients non-fumeurs

Courant sur la période 2023-2027, le programme du fonds de transformation devrait connaître autant de succès que le précédent. « Dès demain, j'ai une quinzaine de dossiers qui peuvent être lancés », assure encore Serdar Kaya. L'objectif, en revanche, reste bien de consolider l'activité en élargissant l'offre. « Le buraliste, c'est souvent le dernier lieu de convivialité, qui apporte de nombreux services à la population », poursuit Philippe Bernard. « 45% des clients des bureaux de tabac sont non-fumeurs », confirme Serdar Kaya. Au XII Café, Joseph et Marie Diril le constatent. Depuis leur ouverture en février dernier, les clients viennent tout aussi bien déjeuner dans leur brasserie, prendre un verre ou un café au bar, jouer aux jeux d'argent… ou acheter du tabac.