Énergie renouvelable

Dernières étapes pour le projet éolien à Guiscard

Un parc éolien de 10,25 MW, porté par Engie Green, pourrait être mis en chantier en 2023 sur la commune de Guiscard, pour une mise en service l’année suivante. Entretien avec Camille Glory, cheffe de projet développement éolien Engie Green.

Le projet prévoit cinq éoliennes. Une enquête publique complémentaire a été ouverte en janvier. © Pixabay
Le projet prévoit cinq éoliennes. Une enquête publique complémentaire a été ouverte en janvier. © Pixabay

Un projet de parc éolien est à l’étude sur la commune de Guiscard. Il est développé par la MSE La Tombelle, filiale créée spécialement pour le projet et détenue à 100% par la société Maïa Éolis, devenue Engie Green. Les cinq éoliennes permettraient de produire 22 000 000 kWh par an, si le projet est validé, à partir de 2024. Une enquête publique complémentaire s’est tenue en janvier.

Gazette Oise : Comment est né le projet sur la commune de Guiscard ?

Camille Glory : Notre société est présente sur le territoire depuis 2003, date de début des études pour le parc éolien de Champ Vert à Villeselve, aujourd’hui en exploitation. En 2006, c’est l’équipe municipale de Guiscard qui nous a contactés afin de se renseigner sur la possibilité pour la commune de développer un projet. Cela constitue le point de départ du projet ! Le plateau de Guiscard est propice à ce type d'installation, en raison de l’éloignement des habitations (700 m), du bon potentiel en vent et de l’absence de contraintes (servitudes aéronautiques, mais aussi conduite d’hydrocarbure, télécom, lignes électriques).

Quelles sont les caractéristiques de ce parc et quand devrait-il être opérationnel ?

L’investissement pour ce projet est d’environ 14 millions d’euros. Il comprend cinq éoliennes de 2,05 MW chacune, pour une puissance totale de 10,25 MW. Le projet permettrait de produire environ 22 000 000 kWh par an, soit l’équivalent de la consommation électrique annuelle de plus de 10 000 personnes, c’est plus de cinq fois la population de la commune. En ce qui concerne le calendrier du chantier, il dépendra du retour des services de l’État et de la Cour d’Appel [ndlr : voir encadré]. Si le projet franchit toutes les étapes, une construction en 2023 est envisageable pour une mise en service en 2024.

En quelle mesure l’économie locale peut-elle bénéficier d’un tel chantier ?

En phase de construction, de nombreuses entreprises prestataires interviennent et sont mobilisées sur une durée globale d’environ un an. Nous essayons, dans la mesure du possible, de confier la réalisation des travaux à des entreprises locales. Les fabricants d’éoliennes avec lesquels nous travaillons sont européens. En phase d’exploitation, les techniciens et ingénieurs assurant le bon fonctionnement et la maintenance du parc sont basés dans notre agence d’Estrées-Deniécourt (80), à moins de 40 kilomètres afin de permettre des interventions les plus rapides possibles. L’agence d’Estrées-Deniécourt emploie près de 40 salariés. Tous nos parcs sont surveillés 24/24 et 7/7 par notre centre d’exploitation et de maintenance, basé à Châlons-en-Champagne, qui emploie près de 35 salariés.

D’autres projets sont-ils en cours dans le département ?

Trois autres projets éoliens sont en cours dans l’Oise : Chemin des Haguenets Sud (17,6 MW), sur les communes de Litz et Rémérangles, Cœur de Picardie (15,75 MW) sur les communes de Brouchy, Golancourt, Villeselve, et l’extension du parc de Sommereux (8,2 MW) sur les communes de Cempuis, Sommereux. Par ailleurs, Engie Green exploite quatre parcs éoliens pour une puissance totale de 78,15 MW dans le département de l’Oise. En Région Hauts-de-France, nous exploitons 30 parcs éoliens pour une puissance totale de 474,3 MW.

Historique du projet

  • En 2009, le conseil municipal de Guiscard délibère favorablement pour lancer des études sur l’implantation d’un parc éolien.
  • En 2013, l’Autorité environnementale, après une enquête publique, émet un avis favorable en 2013.
  • En 2014, la préfecture suit l’avis de l’Autorité environnementale, mais des recours sont déposés. Par ailleurs, le projet connait des évolutions.
  • En 2021, une enquête publique complémentaire est lancée du 6 au 20 janvier. Elle ne concerne que les modifications apportées au projet initial.