Des Assises pour dynamiser le tourisme picard

En novembre dernier, le Premier ministre confiait à Sylvia Pinel, ministre de l’Artisanat, du commerce et du tourisme, l’organisation des Assises du tourisme. Avec un objectif de taille : définir d’ici au printemps 2014 un plan d’actions pour que la France demeure la première destination touristique mondiale, et dégage le premier solde touristique des pays d’Europe. Une mobilisation qui se traduit notamment par la tenue d’Assises territorialisées.

Si la Picardie a des atouts touristiques, les professionnels doivent repenser leur offre pour répondre aux exigences croissantes des touristes.
Si la Picardie a des atouts touristiques, les professionnels doivent repenser leur offre pour répondre aux exigences croissantes des touristes.
D.R.

Si la Picardie a des atouts touristiques, les professionnels doivent repenser leur offre pour répondre aux exigences croissantes des touristes.

En Picardie, ces Assises se sont déroulées le 14 février, à l’Esiee (école d’ingénieurs à Amiens), sous l’égide du préfet de région Jean-François Cordet et en présence de représentants de collectivités locales, organismes public et acteurs privés. Une journée studieuse à la hauteur de l’enjeu économique comme l’a rappelé le préfet lors de son discours d’ouverture : « C’est bien l’objet de notre rencontre d’aujourd’hui que de répondre aux bouleversements auxquels le secteur est aujourd’hui confronté. » Pour ce faire, quatre groupes de travail (répondant aux neuf objectifs fixés par le gouvernement pour établir le plan d’actions) ont été établis, déclinés en quatre ateliers : “Pour une nouvelle approche de l’offre touristique : attentes et besoins des clients”, “Quelles sont les conditions de la performance à l’international ?” “Comment réussir le virage numérique ?” “Qu’est-ce qu’un tourisme responsable et éthique ?”

« Développer une offre adaptée »
Des approches différentes mais in fine une même analyse : si la Picardie a des atouts touristiques naturels (avec la baie de Somme pour ne citer qu’elle), culturels (700 000 visiteurs pénètrent chaque année dans la cathédrale d’Amiens) et de loisirs (le Parc Astérix attire tous les ans 1,8 millions de visiteurs), les acteurs du secteur doivent s’adapter aux mutations économiques et sociétales. C’est en substance ce qu’a exprimé Rodolphe Wibaut, en charge de la mission création, commerce, artisanat, tourisme et Economie sociale et solidaire au conseil régional, et rapporteur du 4e atelier : « Il faut développer une offre adaptée, développer les échanges avec les touristes. » Comme l’a souligné Jean-Philippe Gold, directeur du Comité régional de tourisme (CRT) de Picardie : « Au-delà de la clémence du temps, les touristes sont séduits par la chaleur humaine et l’accueil qui leur est réservé. » Avec derrière l’idée qu’il faut que chaque acteur touristique incarne les valeurs de son territoire, en soit responsable, et revête le costume d’ambassadeur de la Picardie… Autre problématique soulevée : celle de l’offre proposée aux touristes, « perçue comme insuffisamment ciblée et personnalisée avec des informations peu lisibles », a expliqué Frédric Sapart (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) rapporteur du 1er atelier. Le moyen – déjà appliqué par certains – de remédier à cet état de fait : former les professionnels du tourisme et favoriser le travail en réseau, une même vision qui selon Frédéric Sapart permettra de « développer le potentiel touristique picard » et de répondre à l’exigence croissante des touristes. Un état des lieux qui devrait permettre de nourrir le programme d’actions national, que le gouvernement dévoilera dans quelques mois.

Amélie Péroz