Des saisines en net recul dans les Hauts-de-France

Dans le sillage de la tendance nationale, le nombre de saisines de la Médiation du crédit a été divisé par près de deux l’an dernier dans la région. Près de 70% des dossiers éligibles ont connu une issue favorable, avec à la clé 369 emplois préservés.

Carine Jupin, directrice régionale de la Banque de France, appelle les dirigeants de TPE-PME à davantage anticiper en cas de difficultés. © Lena Heleta
Carine Jupin, directrice régionale de la Banque de France, appelle les dirigeants de TPE-PME à davantage anticiper en cas de difficultés. © Lena Heleta

Bien que le nombre d’ouvertures de procédures collectives demeure orienté à la hausse (voir encadré), la relation entre les entreprises et leur(s) banque(s) semble globalement rester au beau fixe. C’est, du moins, le constat qui se dégage du bilan 2023 de l’activité de la Médiation du crédit, tant à l’échelle nationale (1 400 dossiers traités, soit une baisse de 35% sur un an) que régionale.

Selon la Banque de France, qui pilote ce dispositif, seulement 60 dossiers éligibles ont ainsi été traités l’année dernière dans les Hauts-de-France, contre 118 en 2022. « Respectivement 40% et 20% d’entre eux sont issus du Nord et du Pas-de-Calais », précise Carine Jupin, directrice régionale de l’institution monétaire en Hauts-de-France.

Des ruptures de lignes de court terme

Dans près de quatre dossiers sur dix, le motif de la saisine portait sur le refus de l’établissement bancaire d’accorder un nouveau financement, destiné le plus souvent à subvenir à un accroissement du besoin en fonds de roulement de l’entreprise demanderesse. Dans environ 30% des cas, la sollicitation de la Médiation du crédit résultait de la décision du partenaire bancaire de mettre fin à une ligne de crédit de court terme existante.

« Tandis que les banques disposent d’un délai de 60 jours pour dénoncer ce type de financement, beaucoup de chefs d’entreprise ont malheureusement tendance à nous consulter tardivement, parfois à l’issue de ce préavis, ce qui ne nous permet plus d’intervenir », déplore Carine Jupin, qui appelle donc les dirigeants de TPE-PME à davantage anticiper en cas de difficultés. La plupart des autres dossiers instruits en 2023 portaient sur des restructurations de prêts garantis par l’Etat (PGE). En termes sectoriels, les services et le commerce ont été les plus représentés.

Quinze ans après sa création, la Médiation du crédit a continué de démontrer son efficacité, comme en témoigne, dans la région, son taux de réussite de 68% (60% sur l’ensemble de la France). Avec, à la clé, 369 emplois préservés. D’après la direction régionale de la Banque de France, le mois de janvier 2024 s’est inscrit dans la dynamique du précédent exercice.

Les défaillances ont bondi de près d’un tiers en 2023

Après une année 2022 marquée par une hausse historique des défaillances d’entreprise (+77%) dans les Hauts-de-France, la tendance s’est poursuivie en 2023, mais à un rythme sensiblement ralenti. Selon le cabinet Altares, 4 658 procédures collectes ont en effet été ouvertes au cours du dernier millésime, soit une augmentation de 29% sur un an (contre +36% au niveau national, pour un total de 57 729 procédures). 93% de ces dossiers ont concerné des PME, de tous secteurs d’activités.

    Sans surprise à l’aune de son poids économique, le Nord concentre plus de la moitié des défaillances. Leur nombre, 2 323, est en croissance de 33% et s’est établi à son plus haut niveau depuis 2015. Le podium est complété par le Pas-de-Calais (993, +24,6% sur un an) et l’Oise (519, +33,8 % sur un an). Alors que la Somme a enregistré un bond de la sinistralité des entreprises de 34% (323 cas), l’Aisne se distingue avec un recul de 17,8% (287 cas).

      D’après une autre étude menée par le cabinet EY et AU Group, les cinq principales défaillances recensées l’an dernier dans la région ont concerné MG-Valdunes (construction de locomotives et d’autre matériel ferroviaire), SAS City GC (construction de bâtiments), Phoenix Services France (exploitation de gravières et sablières, extraction d'argiles et de kaolin), Côté Sécurité (activités de sécurité privée) et les ETS Jean Nicolas Ducatillon (vente à distance sur catalogue spécialisé).