En Hauts-de-France, l’industrie prépare l’avenir

Les présidents du centre de formation Promeo, du Medef Hauts-de-France et de l’UIMM Picardie ont évoqué mi-mars les grands chantiers qui attendent les entreprises de la région et les opportunités d’emplois. Des perspectives bouleversées par la guerre en Ukraine, mais qui doivent être appréhendées avec une vision de long terme.

En Hauts-de-France, l’industrie prépare l’avenir
En Hauts-de-France, l’industrie prépare l’avenir

« Nous avions prévu de concentrer nos propos sur les besoins des entreprises en matière de compétences, mais nous avons été rattrapés par l’actualité », lance, ce 17 mars à Amiens, Patrice Pennel, président du Medef Hauts-de-France en évoquant la guerre en Ukraine. « Nous soutenons évidemment les sanctions prises à l’encontre de la Russie. Nous voulions également saluer la réactivité de l’État et la mise en place du Plan de résilience. Mais cela sera-t-il suffisant ? », s’interroge-t-il.

La région Hauts-de-France est la première région en termes d’industries électro-intensives, le coût de l’énergie, l’envolée des prix des matières premières et la pénurie de celles-ci promettent d’impacter durablement le secteur, avec des conséquences possibles sur l’emploi.

« C’est une donnée nouvelle. Pour l’instant les besoins en compétences sont toujours là et les entreprises sont toujours dans une perspective de recrutements. Il n’y a pas de baisse de contrats d’apprentissage par exemple. Les entrepreneurs restent optimistes, mais le discours sera peut-être différent dans un mois », prévient Thierry Bashet, président de Promeo qui compte 3 100 apprentis et 2 059 entreprises partenaires.

Une industrie en mouvement

Une situation instable qui succède à la crise sanitaire. Mais qui doit aussi, selon Érick Maillet, président UIMM Picardie, être regardée comme une opportunité pour accélérer la transformation des industries du territoire.

« Les industriels travaillent sur la décarbonation de leur processus, la protection de l’environnement est un enjeu majeur. Cela va demander une transformation d’ampleur et de nouvelles compétences », souligne-t-il avant d’évoquer les investissements massifs d’ArcelorMittal annoncés en février dernier. Le géant de l’acier a annoncé pour ses sites de Dunkerque et Fos-sur-Mer, le versement d’1,7 milliard d’euros d’ici 2030 pour réduire de 40% ses émissions de CO2.

« Il y a une réelle opportunité de marché à saisir et les Hauts-de-France ont de vrais atouts pour accueillir de nouveaux emplois », assure Érick Maillet. En lien permanent avec les entreprises et en veille active sur les évolutions technologiques, Promeo a toujours su identifier les formations d’avenir.

Une force pour le centre de formation qui propose aujourd’hui 64 diplômes et enregistre un taux d’insertion professionnelle de ses jeunes diplômés de 97% dans les six mois qui suivent la fin de leur cursus.

« Nous sommes habitués à nous adapter aux changements et nous nous équipons pour pouvoir répondre en conséquence. Nous saurons identifier les métiers de demain », assure Thierry Bashet. Promeo, le Medef et l’UIMM accompagnent également les entreprises du territoire sur un autre enjeu : la prise en compte du changement de relation entre les salariés et le travail.

Un rapport au travail différent

« Le salaire ne fait pas tout, les entreprises, y compris les industriels doivent travailler leur marque employeur, pointe Patrice Pennel qui réfute le manque d’envie des jeunes générations. C’est une caricature, ils veulent travailler, mais différemment », dit-il. Et pour rendre les métiers de l’industrie attractifs, tous souhaitent aussi renforcer le lien entre entreprises et éducation nationale. L’objectif est de mieux orienter les jeunes et de casser quelques idées reçues. « L’industrie se transforme, elle offre de réelles opportunités, il y a une vraie richesse dans ces métiers », insiste Érick Maillet.