Faire revivre les centres-villes

DBC Rénovation a ouvert un magasin à Péronne avec le soutien de la Fédération des Boutiques à l’essai.
DBC Rénovation a ouvert un magasin à Péronne avec le soutien de la Fédération des Boutiques à l’essai.

Depuis sa création à Noyon en 2013, le dispositif des Boutiques à l’essai n’a cessé d’essaimer pour dépasser les frontières régionales. Le concept : redynamiser le commerce des centres-villes, grâce au soutien technique et humain des collectivités et de la Fédération des Boutiques à l’essai.

Tout a débuté il y a six ans à Noyon, lorsque le maire de la ville imagine avec Olivier Bourdon, directeur d’Initiative Oise-Est – et depuis de la Fédération des Boutiques à l’essai –, de mettre sur pied une action qui permettrait de dynamiser le commerce de proximité en centre-ville. Aidés d’un réseau de partenaires privés experts de la création d’entreprise, ils identifient un local vacant, prennent contact avec le propriétaire séduit par la démarche et qui accepte de réviser à la baisse son loyer, et donnent ainsi naissance à la première Boutique à l’essai.

Avantages

« L’idée de départ est plutôt simple. Il s’agit de permettre à des créateurs de tester leur activité dans des boutiques non utilisées, et redynamiser les centres-bourgs des villes moyennes, de 20 000 à 60 000 habitants. La Fédération travaille pour ce faire en partenariat avec les mairies, les acteurs économiques locaux, les associations de commerçants, les banquiers, assureurs, etc. », détaille Olivier Bourdon. Une idée certes simple, et efficace : 100 villes françaises ont aujourd’hui rejoint le dispositif, dont 23 dans les Hauts-de-France. Si le système est séduisant pour les collectivités qui voient leur centre-ville se repeupler, il l’est aussi pour les commerçants. « Le loyer est minoré durant un an maximum, le bail est de six mois – renouvelable une fois – et il est possible à l’issue de cette période de conserver le local. Plus de 80% des créateurs faisant l’essai le transforment », explique Maxime Bréart, coordinateur national des Boutiques à l’essai. La Fédération a imaginé un concept clé en main pour faciliter la tâche des collectivités et communes : « Ils disposent d’outils opérationnels, notamment pour la communication autour de l’opération, et bénéficient de l’accompagnement d’acteurs privés et publics », poursuit Maxime Bréart qui salue également l’implication des bailleurs.

À la tête avec Benoît Godet de DBC Rénovation (20 salariés), Yvan Descamps peut témoigner de l’efficacité du système. Les deux associés ont créé leur entreprise de menuiserie/ isolation/ chauffages, installée à l’Espace industriel Nord d’Amiens, en 2010. Trois ans plus tard, ils ouvrent un bureau d’affaires à Abbeville et cherchent à ouvrir une autre entité à Péronne. « Au départ, nous pensions à un bureau d’affaires, et finalement, grâce à ma Boutique à l’essai, nous avons ouvert un magasin de 60 m² avec un showroom et trois salariés, un quatrième les rejoindra prochainement », sourit Yvan Descamps. Les deux dirigeants ne regrettent pas ce changement de braquet : « Nous avons de bons retours des clients, et une visibilité accrue. » Un des avantages selon lui du dispositif : « Une installation hyper facilitée, avec des interlocuteurs disponibles qui prennent en charge l’aspect logistique de la transaction. »

Déclinaisons

Fort de son succès, le concept des Boutiques à l’essai se décline dans les quartiers prioritaires avec « Ma boutique, mon quartier», opération qui s’inscrit dans les contrats de ville et qui a vocation à encourager l’esprit d’entreprendre dans ces quartiers, en apportant entre autres de nouveaux services à la population. « Mon commerce, mon village » est lui le pendant rural des Boutiques à l’essai. « Nous venons de lancer une expérimentation à Ponpoint dans l’Oise : « Dernier commerce de village ». Les petites communes n’ont pas à proprement parler de centres-villes mais plutôt des centres-bourgs, avec parfois des locaux vacants. C’était la problématique de Ponpoint. Notre démarche est ici différente : les habitants sont consultés, pour identifier des activités et services qui leur manquent, en l’occurrence dans le médical et paramédical », complète Maxime Bréart.