Fermeture de Whirlpool, le Région veut des solutions

Fermeture de Whirlpool, le Région veut des solutions

Après l’annonce de la fermeture du site Whirlpool à Amiens prévu le 1er juin 2018, 590 emplois (salariés, intérimaires et sous-traitants) sont menacés. Jeudi 26 janvier, une réunion se tenait à Matignon avec le premier ministre Bernard Cazeneuve, le président de la région des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, Brigitte Fouré, maire d’Amiens, Alain Gest, président d’Amiens Métropole et d’autres élus locaux pour trouver des solutions.

Nous avons exigé que le gouvernement pèse de tout son poids, utilise les lois et les réglementations en vigueur pour que Whirlpool, réindustrialise le site, c’est-à-dire, qu’il mette les moyens financiers pour favoriser la reprise du lieu par une autre entreprise. Ce qui veut dire céder au franc symbolique les locaux, et par ailleurs, aider par des subventions de Whirlpool, les salariés à retrouver un emploi dans l’industrie future », raconte Alain Gest.

Une position ferme

« C’est une position extrêmement ferme que nous avons exigée du gouvernement, nous avons mis en place un comité de suivi, co-présidé par le gouvernement et la Région », affirme Alain Gest. La Région souhaite que le groupe américain trouve une solution pour les salariés et le site. « Puisque l’industriel part avec des raisons que nous n’avons pas réellement comprises, alors que le site a encore beaucoup produit, et qu’il y a un an, le groupe avait annoncé aux salariés que le nouveau sèche linge ultra moderne serait fabriqué à Amiens ». Ce changement de politique est en désaccord avec l’annonce faite en 2016. C’est-à-dire la réalisation d’un nouveau produit sur le site amiénois. « Il y a un revirement de stratégie incompréhensible, c’est pour cela que nous estimons qu’il n’y a pas de cadeau à faire, il faut que Whirlpool favorise les reclassements des salariés » Le président d’Amiens Métropole se veut rassurant : « Il n’y aura pas de licenciement en 2017, nous nous y prenons maintenant pour trouver des solutions, et nous avons demandé au gouvernement de flécher Amiens comme une priorité.» Sur le site, l’ambiance n’est pas au beau fixe. Il y a des hauts, des bas, et parfois des petites tensions. Frédéric Chandrelle, délégué syndical CFDT à Whirlpool raconte : « En ce moment beaucoup de réunions se déroulent avec des élus locaux, le préfet, ainsi que la visite de Xavier Bertrand le 31 janvier. Nous avons fait l’ouverture de l’accord de méthode et le 27 février le PSE (Plan sécurité emploi) se mettra en place, nous essayons de tout faire pour que la situation se passe bien, trouver des solutions pour les reclassements et la possibilité d’un repreneur, nous avons aussi l’appui de la loi Florange ».

Renforcer l’attractivité de l’agglomération

Lors de la réunion à Matignon, d’autres sujets favorisant le développement de la ville d’Amiens ont été évoqués. « Nous avons discuté des dossiers qui favoriseraient l’attractivité de la ville et l’accueil des entreprises », explique Alain Gest. Aider la métropole et la rendre plus accessible représentent des enjeux de taille. « Le développement de la ligne TGV Creil, avec l’aéroport de Roissy, permettrait de desservir Amiens. Le gouvernement devrait accorder à la ville des moyens financiers pour l’aider à réaliser le bus à haut niveau de service qui sera fait cette année. » D’autres ouvertures ont été abordées, l’une concernant la position d’Amiens, qui pourrait devenir le « siège de la société du projet du canal Seine-Nord » et la seconde, sur « l’obtention d’un régime fiscale particulier ». Comme le rappelle le président d’Amiens Métropole : « Pour tous ces sujets, des réunions seront organisées, ce qui devrait aboutir à une convention signée par le premier ministre au mois de mars. Mais nous restons prudents, nous attendons de voir les propositions du gouvernement ». Même constat pour Frédéric Chandrelle : « La Région se sent concernée mais nous attendons du concret. »