Francières : le four à chaux de la sucrerie obtient une subvention de la Mission Patrimoine

Lundi 4 septembre, la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, et Stéphane Bern ont dévoilé les 100 projets départementaux retenus pour l’édition 2023 de la Mission Patrimoine. Dans l'Oise, le four à chaux de la sucrerie de Francières a été retenu, l'un des derniers d'Europe.

(c)Mission Patrimoine
(c)Mission Patrimoine

Comme chaque année depuis six ans, La Mission patrimoine a dévoilé les sites français en péril qui obtiendront une source de financement pour les restaurer, via le Loto du Patrimoine. L'édition 2023 a retenu 100 projets départementaux. « Les résultats visibles du Loto nous rappellent combien la sauvegarde du patrimoine est essentielle pour maintenir une activité jusque dans les plus petites communes, susciter les rencontres, transmettre les savoir-faire, entretenir la mémoire et redonner vie à des lieux liés à tant de souvenirs, de rêves et de projets. Le patrimoine, c’est bien plus que des pierres. Chaque restauration permet une magnifique aventure humaine », témoigne la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak.

Initié par le président de la République, suivi par le ministère de la Culture et géré par Stéphane Berne en partenariat avec la Fondation du patrimoine, cette opération de sauvegarde du patrimoine a aidé plus de 850 sites pour leurs travaux de restauration, dont plus de 100 projets emblématiques du patrimoine régional et plus de 750 sites départementaux. Aujourd’hui, plus de 500 sites sont d’ores et déjà sauvés ou sur le point de l’être (254 projets sont terminés et 246 chantiers sont en cours). Au total, une enveloppe de 230 millions d'euros a été débloquée (plus de 125 millions d’euros issus du Loto du Patrimoine, 73 millions d’euros de crédits du ministère de la Culture pour les projets protégés au titre des monuments historiques et 30 millions d’euros de dons, de mécénats d’entreprises et de ressources propres de la Fondation du patrimoine affectés aux projets de la Mission).

Dans l'Oise, sauvegarde de l'un des derniers fours à chaux d'Europe

Un emblème de l'histoire industriel du territoire, le four à chaux de la sucrerie de Francières est l’un des derniers d’Europe encore debout, quasi complet, et pièce exceptionnelle et élément indispensable de la purification du jus de betterave. Il est, par ailleurs, unique et original du fait qu’il soit en brique, alors que la plupart des fours à chaux de sucrerie sont en métal. Mais, parvenu jusqu’à notre époque dans un état de conservation remarquable, il est néanmoins soumis aux intempéries et aujourd’hui dans une situation préoccupante : il souffre de son manque d’activité, son exploitation ayant été arrêtée dans les années 1950.

Après la rénovation de l’école, la chapelle, le laboratoire, le puits, la cheminée, le bureau du chimiste et la maquette d’une sucrerie des années 60, les prochains chantiers prévus par la Société agricole de Francières (SAF), en lien avec l’Association de Sauvegarde pour la sucrerie de Francières (ASSF), sont les deux conciergeries (pavillons à l’entrée du site) et le four à chaux. Le projet est de poursuivre à la fois la réhabilitation de la cour d’honneur de l’usine après celle de la cheminée achevée en 2014 et du four à chaux de la sucrerie pour assurer ainsi une meilleure visibilité et cohérence au site. Sa restauration est complémentaire de celle du laboratoire, réalisée en 2018.

Les travaux envisagés consistent à le mettre en sécurité, reprendre les maçonneries du haut du four, changer les cerclages en fer, rejointoyer les briques et, peut-être, reconstruire la cabane en bois du chef de four au sommet. Grâce à La Mission du Patrimoine, le début prévisionnel des travaux sur le four à chaux est prévu fin 2023.