Grande restauration au Château de Chantilly

Au château de Chantilly, deux grands projets phares vont être lancés après plusieurs années de préparation: la rénovation du clos et couvert du Château d’Enghien et l’aménagement des nouvelles réserves du musée Condé au sein des Grandes Écuries.

(c)Château de Chantilly
(c)Château de Chantilly

Chaque année, de nombreuses opérations patrimoniales sont nécessaires pour la restauration et la mise en valeur du Château de Chantilly, qui s’étend sur 115 hectares et comprend 23 bâtiments dont deux châteaux, totalisant une surface intérieure de 32 000 m².

Ce joyau du patrimoine de la région doit être protégé : la rénovation du clos et couvert du Château d’Enghien ainsi que l’aménagement des nouvelles réserves du musée Condé au sein des Grandes Écuries font partie des projets essentiels pour la préservation du patrimoine et le développement du Château de Chantilly.

La rénovation du Château d’Enghien

Bâti à partir d’octobre 1769 sous la direction de l’architecte Jean-François Leroy, le Château d’Enghien est édifié à l’est du grand axe du parc de Chantilly, face au château principal. Il tire son nom du petit duc d’Enghien, fils de Louis-Henri-Joseph de Bourbon-Condé, qui, de santé frangile, y fut logé dès sa naissance en août 1772. Doté d'un décor sobre, il abritait 16 appartements composés chacun d’un vestibule, d’une grande chambre et d’une petite chambre.

Le Château d’Enghien ne présente pas de désordres majeurs, mais souffre d’un manque d’entretien généralisé, de réparations ponctuelles inadaptées et de l’absence de restauration générale du clos-couvert durant le XX e siècle. Classé au titre des monuments historiques en 1988, il fait aujourd’hui l’objet d’une campagne de restauration de grande ampleur. Parallèlement aux travaux de clos et couvert qui s’échelonneront sur près de 4 ans, l’aménagement des intérieurs permettra d’ouvrir ce bâtiment aux visiteurs du Château de Chantilly et de leur proposer une offre encore plus riche. La création de nouveaux services (restaurant, boutique), d’espaces de médiation et de pédagogie, de lieux de résidences artistiques ainsi que d’un nouveau musée dédié aux arts de la table et de recevoir sont à l’étude.

Grâce au soutien de la Direction régionale des affaires culturelles des Hauts-de-France, de la Région Hauts-de-France, du Département de l’Oise, et de la Fondation Lefort-Beaumont de l’Institut de France, la première tranche de travaux vient de débuter le 17 avril dernier, sous la maîtrise d’œuvre de Rémi Fromont, architecte en chef des monuments historiques, agence d'architecture Covalence.

Les réserves du Musée Condé

Le musée Condé conserve l’une des collections les plus importantes de France. Si la majorité des chefs-d’œuvre est présentée de manière permanente au public, bien d’autres sont conservés en réserve. Les réserves actuelles du musée Condé (greniers et espaces annexes de stockage au sein du Château ; espaces du Château d’Enghien) ne présentaient pas de conditions satisfaisantes de conservation pour ces œuvres aux typologies multiples (mobilier, tableaux, textiles, objets d’art, etc.).

Pour veiller à la conservation à long terme de ce patrimoine hors du commun – révélé aux visiteurs lors d’expositions temporaires ou à la faveur de remeublements – et à sa transmission aux générations futures, un projet d'aménagement de grandes réserves aux normes a été lancé.
C’est l’immense bâtiment des Grandes Écuries de Chantilly, monument édifié entre 1719 et 1735 par Jean Aubert, qui les abritera, et plus particulièrement la cour des Remises. Cette cour est constituée de trois ailes sur trois niveaux. Le rez-de chaussée accueille depuis 2012 le musée du Cheval, successeur du Musée Vivant du Cheval. Les espaces des ailes Nord et Est des deux niveaux supérieurs étant inoccupés, ils constituent un lieu adapté pour aménager les réserves des collections du musée Condé, en offrant une surface de plus de 500 m².

En somme, ce nouvel aménagement répondra aux plus hautes exigences de conservation des œuvres, notamment en termes de température et d’hygrométrie. Chaque type d’œuvre aura un espace adapté, tandis qu’un atelier de restauration aménagé in situ permettra de veiller à l’amélioration des conditions de conservation des œuvres.

Les travaux, dont la durée est estimée à neuf mois, viennent de démarrer le 17 avril dernier, sous la maîtrise d’œuvre de l’agence Covalence (Rémi Fromont, architecte en chef des monuments historiques). Ce projet reçoit le soutien financier de la Direction régionale des affaires culturelles des Hauts-de-France et du Département de l’Oise.