Hauts-de-France : 37 600 entreprises à vendre d’ici cinq ans

Au siège de la Chambre de Commerce et d’Industrie des Hauts-de-France à Lille, le premier jour du mois de décembre, a été marqué par la tenue du Salon Transfair. Un évènement rassemblant futurs cédants et repreneurs d’entreprises afin de les aiguiller dans leurs démarches.


De g. à dr. : Grégory Stanislawski, directeur des études à la CCI Hauts-de-France, Philippe Hordain, président de la CCI Hauts-de-France, Philippe Beauchamps, conseiller régional délégué au financement des entreprise, Hubert Tondeur, président de l’ordre des Experts Comptables des Hauts-de-France, Manuel Moutier, président directeur général du Casier Français, Marc Krzemianowski, président de la commission transmission-reprise à la CCI Hauts-de-France. (c)DR
De g. à dr. : Grégory Stanislawski, directeur des études à la CCI Hauts-de-France, Philippe Hordain, président de la CCI Hauts-de-France, Philippe Beauchamps, conseiller régional délégué au financement des entreprise, Hubert Tondeur, président de l’ordre des Experts Comptables des Hauts-de-France, Manuel Moutier, président directeur général du Casier Français, Marc Krzemianowski, président de la commission transmission-reprise à la CCI Hauts-de-France. (c)DR

D’ici cinq ans, 37 600 entreprises seront à vendre dans la région. C’est en tout cas ce qu’annonce une étude prospective, réalisée par la chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) des Hauts-de-France, sur le potentiel d’entreprises à transmettre. « La transmission, tout comme la reprise d’entreprises, est un sujet à prendre à bras-le-corps sur notre territoire. C’est près de 117 000 salariés qui seront concernés par la vente de ces entreprises à l’horizon 2027 et autant de savoir-faire qui va s’envoler », atteste Philippe Hordain, président de la CCI des Hauts-de-France, le 1er décembre dernier à l’occasion du salon Transfair à Lille.

D’autant que le contexte économique actuel pourrait accélérer les choses. « Cela n’est pas seulement lié à l’âge de départ à la retraite. L’aspect Covid a marqué bon nombre de chefs d’entreprises qui sont aujourd’hui fatigués. S’y ajoutent les conjonctures actuelles de hausses des tarifs, ce qui engendre des transmissions plus rapides », affirme Grégory Stanislawski, directeur des études à la CCI Hauts-de-France.

Une première édition du salon Transfair

Autant d’éléments qui ont décidé la CCI, en partenariat avec l’Ordre régional des experts-comptables, la Région Hauts-de-France, la DREETS Hauts-de-France et la Chambre des Métiers et de l’Artisanat Hauts-de-France, a organisé pour la première fois à Lille, le salon Transfair, un évènement dédié à la transmission et à la reprise d’entreprises.

« Il est plus facile de pérenniser des emplois, plutôt que d’en créer. Et puis, on dit qu’une bonne transmission d’entreprise se prépare cinq ans à l’avance. Alors nous avons décidé de réunir les futurs cédants et repreneurs lors d’un même évènement afin de les sensibiliser et de les informer pour qu’ils puissent anticiper au mieux leurs démarches », poursuit le président de la CCI Hauts-de-France. Au total, 400 participants sont venus assister à cette journée, dont le programme était chargé : tables rondes, conseils d’experts et témoignages.

Sur scène, Manuel Moutier, président-directeur général du Casier Français, n’a pas hésité à présenter son parcours. « Quand je me suis décidé à reprendre une entreprise, je savais juste que je voulais une société avec du potentiel et des équipes en interne, rien d’autre. Il est difficile de s’y retrouver seul, heureusement que la CCI était là pour m’accompagner sur le reste des démarches. » Par son témoignage, il a voulu souligner l’importance d’aider le cédant comme le repreneur.

Des aides pour la transmission et la reprise

Un message qui a été entendu. La CCI a créé une équipe dédiée, afin que cédant et repreneur puissent s’adresser à un guichet unique. « Nous voulons créer un véritable hub de la transmission », assure Philippe Hordain, président de la CCI Hauts-de-France. De son côté, Philippe Beauchamps, conseiller régional délégué au financement des entreprises de la région Hauts-de-France, a affirmé que la région réfléchit sérieusement à un fond régional qui s’adresserait aux TPE et PME, notamment pour les soutenir sur leurs mandats de cession. « Un fond qui serait utilisé sous forme de prêt d’obligation qui pourraient avoisiner les 100 000 euros », détaille le conseiller régional, qui précise bien que le sujet est sur la table, mais que rien n’a encore été voté. Grâce à ce salon et aux services qui vont être mis en place, cédants et repreneurs ajoutent de nouvelles cartes à leur jeu.