Hauts-de-France : les Chambres d'agriculture accompagnent les filières face au changement climatique

Les Chambres d’agriculture des Hauts-de-France ont organisé le deuxième rendez-vous Clim’EauFil sur le thème "Bâtir ensemble des stratégies d’adaptation" fin 2023, durant toute la journée au lycée Le Paraclet à Cottenchy, dans la Somme. Un point d'étape utile pour trouver des réponses aux aléas climatiques.

Laurent Degenne, président de la Chambre d’agriculture des Hauts-de-France et Marie-Sophie Lesne, vice-présidente en charge de l’Agriculture à la Région Hauts-de-France.
Laurent Degenne, président de la Chambre d’agriculture des Hauts-de-France et Marie-Sophie Lesne, vice-présidente en charge de l’Agriculture à la Région Hauts-de-France.

Sécheresse, canicule, gel, grêle, orages, précipitations, surabondance d’eau… les aléas climatiques impactent lourdement notre agriculture régionale. C’est pour trouver des réponses à toutes ces incertitudes que les Chambres d’agriculture des Hauts-de-France, avec leurs partenaires, ont réuni les représentants des filières agricoles autour du projet Clim’EauFil.

L’idée de départ est simple : écrire ensemble une feuille de route de l’adaptation de l’agriculture régionale au changement climatique à l’horizon 2030-2050. Entre opportunités de nouvelles cultures et menaces pour les filières existantes, comment le changement climatique impactera-t-il l’agriculture régionale ? Entre souveraineté alimentaire et nécessité de protéger les ressources en eau, quel équilibre établir ?

Cette feuille de route accompagnera le monde agricole des Hauts-de-France à l’élaboration d’actions compatibles entre les besoins des filières et la ressource en eau. Cette nouvelle journée Clim’EauFil marquait donc le second round du projet et la clôture de la première étape du projet, et a permis de faire la conclusion des travaux et proposer des ateliers de priorisation des leviers d’adaptation sur les différentes exploitations types de la région.

« Cette première étape est articulée autour de quatre axes majeurs, à savoir quantifier et qualifier les besoins en eau des filières agricoles et agroalimentaires. À l’échelle de chaque Schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE), il s'agit de décrire l’activité agricole et ses filières et projeter les besoins en eau en 2040-2050, mais aussi décrire les impacts du changement climatique sur les principales cultures de la région, partager l’analyse du changement climatique à une échelle locale avec les filières, rassembler et décrire les leviers d’adaptation envisageables », a rappelé Laurent Degenne, président de la Chambre d’agriculture des Hauts-de-France.

La table ronde de clôture du Clim’EauFil sur le thème "Bâtir ensemble des stratégies d’adaptation".

Les agriculteurs sont des apporteurs de solutions

Les besoins en eau, actuels et futurs, des différentes productions agricoles ont pu être définis à l’échelle de chaque bassin versant, régi par un SAGE. La seconde phase du projet débutera en 2024. Elle a pour objectif d’élaborer des hypothèses et plusieurs scénarios d’évolution pour les filières agricoles et alimentaires de la région, afin de co-construire les feuilles de route.

À la suite, la phase trois permettra de définir le cadre de la mise en œuvre des actions qui en découleront. « C'est important de participer à ces travaux qui réunissent les filières pour s'adapter aux changements climatiques et en l'occurence améliorer la consommation d'eau et la capacité qu'on a à faire s'infiltrer l'eau pour recharger les nappes et ne pas être en pénurie. C'est extrêmement important. Les techniques qui reposent sur les agriculteurs comme les haies bocagères, les rotations de cultures, les variétés moins consommatrices en eau, l'irrigation de précision, les outils d'aide à la décision pour utiliser moins d'eau, limiter l'artificialisation, tout cela on connait par cœur. Maintenant, il reste à le diffuser et à l'aider, à le mettre en œuvre. Il reste des efforts à faire mais beaucoup de chemin a été parcouru déjà. On ignore trop souvent d'ailleurs les gros efforts déjà fournis par les agriculteurs. Ils sont des apporteurs de solutions, ce ne sont pas des créateurs de problèmes », a martelé Marie-Sophie Lesne, vice-présidente en charge de l’Agriculture à la Région Hauts-de-France.

Durant toute la journée, plusieurs thématiques ont pu être abordées comme analyser dans quel contexte réglementaire s’inscrit l’utilisation des ressources en eau avec Christophe Raoul, responsable du pôle Eaux et milieux aquatiques à la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL), ou l’impact du changement climatique sur les cultures des Hauts-de-France avec Fabien Dutertre, conseiller énergie/ climat à la Chambre d’agriculture du Nord-Pas-de-Calais et Mathilde Arrouzé, ingénieure AgroTransfert. Les dernières avancées réglementaires et les enjeux de la réutilisation et du ré-usage de l’eau étaient également à l'ordre du jour avec Emmanuel Du Tertre, chef du service Environnement et Olivier Suc, conseiller agronomie pédologie à la Chambre d’agriculture de la Somme.