Hauts-de-France : un accès à la propriété devenu plus difficile

L'année 2022 marque un retournement important. En Hauts-de-France, le nombre de transactions au quatrième trimestre 2022 chute de 31%.

 Le taux moyen des nouveaux crédits immobiliers passe de 1,12% en janvier 2022 à 3,17% en juillet 2023. (c) yellow_man
Le taux moyen des nouveaux crédits immobiliers passe de 1,12% en janvier 2022 à 3,17% en juillet 2023. (c) yellow_man

Après un cycle exceptionnel, l’immobilier connaît un net repli en Picardie, selon les Notaires de Picardie. Une baisse des volumes de ventes qui concerne aussi bien l’ancien que les terrains à bâtir et l'Oise enregistre une chute importante des transactions. Au niveau national, les dernières données publiées par le Conseil supérieur du notariat, le recul du nombre des transactions et la baisse des prix observés depuis plusieurs mois sur le marché français de l’immobilier ancien s’inscrit dans une tendance durable.

L'étude de l'Insee Hauts-de-France va également dans ce sens. Après un essor considérable du marché de l’immobilier consécutif à la pandémie de 2020, 2022 marque un retournement important. En Hauts-de-France, le nombre de transactions au quatrième trimestre 2022 chute de 31% par rapport à la même période en 2021, une baisse toutefois plus contenue qu’au niveau national (- 41%).

Entre 2021 et 2022, le retournement du marché immobilier a davantage touché l'ouest de la région. Les chutes les plus prononcées du nombre de transactions immobilières concernent la Somme et le sud du Pas-de-Calais où le marché immobilier était très dynamique les années précédentes, précise l'Insee Hauts-de-France.

Difficulté pour les primo-accédants

Le marché de l'immobilier s'inscrit dans un contexte d’inflation et de resserrement des politiques monétaires. Les banques durcissent leurs conditions d’accès au crédit, notamment via une hausse brutale des taux d’intérêt et la demande d’un apport plus conséquent face à des prix immobiliers qui restent élevés. « Le taux moyen des nouveaux crédits immobiliers passe de 1,12% en janvier 2022 à 3,17% en juillet 2023, avec pour conséquence une hausse de la durée moyenne des crédits », constate l'Insee Hauts-de-France.

Les conséquences de tous ces facteurs impactent directement l’accès à la propriété, en particulier pour les primo-accédants les plus modestes. Si les primo-accédants représentent toujours près de la moitié du total des crédits accordés en juin 2023 pour l’acquisition d’une résidence principale, la part des ménages modestes au sein de ces derniers baisse.