Environnement

Huit agriculteurs pour un méthaniseur à Villers-Saint-Genest

Huit agriculteurs ont l’ambition de construire un méthanisateur à Villers-Saint-Genest. Un projet de 6,45 millions d’euros qui devrait engendrer des retombées économiques locales.

Les agriculteurs ont fait appel au financement participatif pour un prêt rémunéré de 200 000 euros. (© Aletheia Press / Archives / B. Delabre)
Les agriculteurs ont fait appel au financement participatif pour un prêt rémunéré de 200 000 euros. (© Aletheia Press / Archives / B. Delabre)

6,45 millions d’euros, une production, à terme, de 150 Nm3/h (normo mètre cube par heure) de biométhane, le projet de méthaniseur de Villers-Saint-Genest semble sur la bonne voie pour se concrétiser. L’initiative est portée par un groupe de huit agriculteurs, regroupés au sein de la SAS Boissy Bio Energy créée en 2019. Ce collectif d’éleveurs et de céréaliers exploite 1 500 hectares sur les zones de Boissy-Fresnoy et de Péroy-les-Gombries.

Un prêt participatif

C’est GRDF, à la recherche de producteurs, qui initie cette démarche, il y a plusieurs mois. En effet, l’entreprise programme la mise en service, à Levallois, d’un rebours, une installation qui augmente les quantités de biométhane qui peuvent être injectées dans le réseau. Un groupe d’agriculteurs intéressés et situés à proximité les uns des autres géographiquement se forme alors. Le site d’implantation choisi est localisé à plus d’un kilomètre de la plus proche habitation. Les agriculteurs ont confié à « L’Oise Agricole » avoir rencontré les maires de leur commune et organisé une réunion d’information.

Le méthaniseur offre l’avantage de produire un gaz dont le contenu carbone est environ dix fois inférieur à celui du gaz naturel, selon une étude conjointe de GRDF et de l’Ademe. Un argument de taille, au vu de la campagne de financement participatif lancée par Boissy Bio Energy sur la plateforme Miimosa, dédiée aux projets agricoles. Le prêt rémunéré de 200 000 euros, d’une durée de cinq ans avec un taux annuel de 5,5%, a été bouclé le 2 mai dernier. Il vient compléter une demande de prêt bancaire de 5,74 millions d’euros et un apport de 501 000 euros. Le méthaniseur pourrait être en fonctionnement l’année prochaine.

Un atout pour l’économie locale

Les agriculteurs mettent en avant également des atouts économiques et agronomiques. Le contrat de rachat du gaz sur quinze ans par GRDF offre une véritable sécurité pour mettre en place des cultures intermédiaires à vocation énergétique (Cive) qui alimenteront le méthaniseur. Sur la plateforme Miimosa, Boissy Bio Energy, qui n’a pas répondu à nos sollicitations, souligne : « Ces nouvelles productions redonneront de la valeur ajoutée à nos exploitations ». Par ailleurs, ces cultures ainsi que les digests issus de la méthanisation réduiront les apports de produits phytosanitaires.

Le collectif poursuit : « Ce projet aura également un impact sur le tissu économique local puisque de nombreuses entreprises travailleront sur notre site au moment de la construction ainsi que pour son exploitation (récolte des Cive, transport, épandage, maintenance, etc.) » De quoi voir la vie en vert, si localement les habitants adoptent le projet.