Il faut sauver la filière pommes de terre en Hauts-de-France

Le président de la Région Hauts-de-FranceXavier Bertrand a fait part au ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire Marc Fesneau de « la situation inquiétante » de la filière pommes de terre en Hauts-de-France.

(c)Adobestock
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La filière pommes de terre souffre elle aussi du changement climatique, une situation problématique en Hauts-de-France, première région productrice assurant plus de 60% de la production nationale.

Selon les prévisions de l’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT), la récolte 2022 des pommes de terre de consommation s’annonce comme la plus basse des 20 dernières années en termes de rendement, la production de pomme de terre destinée à la fécule suivant elle aussi une courbe de rendement « historiquement basse ».

Des perspectives inflationnistes « vertigineuses »

Autre gros point noir pour les agriculteurs : la hausse, elle aussi historique, de leurs coûts de production, « dont les impacts sont décuplés quand ils sont ramenés à la tonne produite cette année, indique Xavier Bertrand. Jamais l’écart entre le rendement hectare et le coût de production à la tonne n’a été aussi important [ndlr, qui bondirait entre 2021 et 2022 pour les pommes de terre de consommation de 25 à 30%] », poursuit le président de Région.

Un tableau d’autant plus sombre que les perspectives inflationnistes sont « vertigineuses » pour 2023, sans compter les inquiétudes liées aux capacités financière des producteurs à pouvoir stocker leurs pommes de terre l’an prochain, beaucoup d’entre eux devant actuellement renégocier à la hausse leurs contrats d’électricité avec les opérateurs.

« Si la Région prendra sa part de responsabilité le temps venu, l’État ne peut cautionner le risque d’entraîner une vague de décroissance de la filière pourtant moteur de notre souveraineté alimentaire régionale, française mais aussi européenne », avertit Xavier Bertrand, qui estime que l’urgence prioritaire est de pouvoir consolider les trésoreries des producteurs afin de leur permettre d’engager les premiers frais pour la prochaine campagne.

« À ce stade, et sans soutien de l’État visant notamment à accompagner des prêts de trésorerie spécifiques dès ce dernier trimestre 2022, nous doutons de la capacité des producteurs à pouvoir réinvestir dans des surfaces de pommes de terre égales ou supérieures à 2022 pour 2023, alors même que la demande de l’industrie agroalimentaire et des consommateurs est très forte », prévient le président de Région.