L'agrément « Mon Accompagnateur Rénov’ » arrive en région

Fin février, la régie du SPEE, qui porte le dispositif régional « Hauts-de-France Pass’ Rénovation » a décroché l’agrément « Mon Accompagnateur Rénov’ » délivré par l’État. Ce label doit permettre à ce service public de gagner en visibilité et d’accompagner davantage de rénovation énergétique.

Créé en 2013, le dispositif du Hauts-de-France Pass’ Rénovation a été généralisé à toute la région en 2020.© Aletheia Press / D.La Phung
Créé en 2013, le dispositif du Hauts-de-France Pass’ Rénovation a été généralisé à toute la région en 2020.© Aletheia Press / D.La Phung

Depuis le 1er janvier 2024, l’intervention d’un opérateur agréé « Mon Accompagnateur Rénov’ » est obligatoire pour les ménages qui s’engagent dans une rénovation globale et qui souhaitent bénéficier de MaPrimeRénov’. Ce dernier doit proposer un accompagnement technique, administratif, financier mais aussi social. « L’accompagnement à la rénovation énergétique fait partie intégrante de l’ADN du Hauts-de-France Pass’ Rénovation, puisque c’est un service que nous proposons depuis le lancement du dispositif. Devenir "Accompagnateur Rénov’" était donc une évidence », souligne Alice Morcrette, directrice de la Régie du Service Public de l’Efficacité Energétique (SPEE).

Si cette labellisation ne va pas modifier les pratiques de la régie, elle va permettre aux foyers de bénéficier d’une prise en charge totale ou partielle de cette prestation payante. Autre atout de cet agrément : sa visibilité. « Le fait d’apparaître sur un annuaire national va sans doute nous offrir la possibilité de booster le nombre de rénovations », ajoute Alice Morcrette. En 2023, le SPEE a suivi 289 dossiers sur l’ensemble des Hauts-de-France.

Fluidifier la rénovation

« Pour qu’une rénovation énergétique soit efficace, le choix des travaux est primordial », insiste Alice Morcrette. Cette dernière pointe l’importance d’opter pour une rénovation globale et non du geste par geste qui peut s’étaler sur plusieurs années et aboutir à de véritables contreperformances. Après une communication fluctuante sur le sujet, l’État a finalement adopté une position similaire et encourage désormais les travaux d’ampleur. Mais sur le terrain, beaucoup de pédagogie reste à faire, la rénovation globale entraînant des travaux coûteux, importants mais aussi l’intervention de plusieurs corps de métier.

La rénovation globale est à présent encouragée, même au niveau de l’État. (© Aletheia Press / D.La Phung)

D’où l’importance d’avoir à ses côtés un accompagnateur. « Le diagnostic va permettre d’établir une proposition globale qui n’est pas toujours en adéquation avec les possibilités du ménage. Nous, nous allons retravailler le projet de rénovation pour le rendre accessible », détaille la directrice de la régie du SPEE. Une fois le scénario de travaux validé, le Hauts-de-France Pass’ Rénovation aide les ménages à analyser et lire les devis des entreprises. Les opérateurs du SPEE peuvent également suivre le chantier et s’assurer ensuite que les objectifs fixés soient bien atteints.

Renforcer les équipes

Avec 23 salariés et une douzaine d’opérateurs partenaires répartis en Hauts-de-France, la régie dispose de moyens limités. Si elle entend renforcer ses équipes, elle estime cependant qu’elle pourra, au maximum, suivre quelques 400 dossiers par an. « Pour la maison individuelle nous n’avons pas vocation à en accompagner beaucoup plus. L’objectif est de faire monter en compétences les opérateurs sur le terrain mais aussi les professionnels du bâtiment, d’essaimer les bonnes pratiques », confie Alice Morcrette qui aborde 2024 comme une année charnière. « La mise en place de Mon Accompagnateur Rénov’ va nous permettre de tester les besoins et de préparer une montée en puissance de la rénovation énergétique », conclut-elle.

Mesures de restriction budgétaire

Fin 2023, le Gouvernement annonçait un budget de 5 milliards d’euros pour la rénovation énergétique, soit une hausse de 1,6 milliard sur un an. Une enveloppe record qui devait permettre la réhabilitation globale de 200 000 logements dès 2024, contre 71 613 en 2023 (chiffres Anah). Quelques semaines plus tard, cette ambition a cependant été contrariée par Bercy. Pour contenir le déficit public, le ministère de l’économie souhaite réaliser cette année quelques 10 milliards d’économie. Pour atteindre cet objectif, la somme allouée à MaPrimeRénov va donc être amputée d’un milliard. Mais ce n’est pas tout, l’obligation d’avoir recours à un accompagnateur devrait finalement être cantonnée aux ménages les plus modestes et aux chantiers les plus importants. Des précisions devraient être apportées au mois de mars. Depuis 2019, les conditions d’accès à MaPrimeRénov ont déjà été modifiées une dizaine de fois…