L'UMIH face à la pénurie de personnel dans l'hôtellerie-restauration

Épuisés par les mesures sanitaires, les professionnels de la restauration, de l'hôtellerie et du tourisme doivent composer avec une autre problématique : la pénurie de main d'œuvre. Dans ce contexte, l'UMIH Hauts-de-France lance un projet d'envergure baptisé "Résilience HRT" pour faire face aux nombreux défis de la filière.

Pierre Nouchi, président de l’UMIH Hauts-de-France, Sonia Hasni, sous-préfète de Roubaix, Georges-François Leclerc, préfet de la région Hauts-de-France, préfet du Nord, Thibaut Guilluy, haut-commissaire à l'emploi, Philippe Hourdain, président de la CCI Hauts-de-France, et Patrick Alfano, coordinateur du programme "Espace info énergie", de l'Ademe, réunis le 7 février.
Pierre Nouchi, président de l’UMIH Hauts-de-France, Sonia Hasni, sous-préfète de Roubaix, Georges-François Leclerc, préfet de la région Hauts-de-France, préfet du Nord, Thibaut Guilluy, haut-commissaire à l'emploi, Philippe Hourdain, président de la CCI Hauts-de-France, et Patrick Alfano, coordinateur du programme "Espace info énergie", de l'Ademe, réunis le 7 février.

La vague Covid qui a déferlé sur le secteur de l'hôtellerie et de la restauration a laissé des traces. Au-delà des mesures sanitaires, les professionnels ont été confrontés à un changement des comportements des consommateurs... et des salariés.

En effet, la filière n'a jamais été autant touchée par le manque de personnel. Actuellement, on estime le manque entre 10 000 et 15 000 collaborateurs en région. « Certains établissements n'arrivent pas à ouvrir faute de personnel, c'est dramatique. Et pourtant, les postes à pourvoir sont là, c'est un beau métier, un métier d'avenir où l'on peut arriver en bas de l'échelle et finir en haut de l'échelle », témoigne Pierre Nouchi, président de l’UMIH Hauts-de-France.

Si l'UMIH travaille en partenariat avec Pôle emploi, les CFA, les lycées ou encore l'École des chefs, le manque de candidats à l'emploi persiste. « Nous avons besoin de nous moderniser, les entreprises doivent s'adapter. Il fallait se réunir et se remettre en question pour voir comment améliorer les choses. À nous de changer l'image du secteur », déclare Pierre Nouchi.

C'est ainsi que l'UMIH, main dans la main avec Thibaut Guilluy, haut-commissaire à l'emploi, Philippe Hourdain, président de CCI Hauts-de-France, et la préfecture de région, lance le dispositif "Résilience HRT" (pour hôtellerie-restauration-tourisme), comprenant des dispositifs d'aide à la formation, au recrutement, mais aussi des outils permettant d'accélérer le virage vers le développement durable et la transition numérique pour les chefs d'entreprise.

Un dispositif qui laisse entrevoir de meilleures années à venir pour le secteur et qui s'accompagne d'une actualité positive après l’adoption de la nouvelle grille des salaires dans l’hôtellerie-restauration. « Nous espérons retrouver les niveaux d'effectif et combler le manque d'ici un à deux ans. Le projet résilience est une belle dynamique d'emploi pour faire se rencontrer les besoins des entreprises et les demandeurs d'emploi », résume président de l’UMIH Hauts-de-France.

Les brigades solidaires au cœur du plan "Résilience HRT"

L’UMIH Hauts-de-France a lancé, depuis un an et demi, les brigades solidaires en faveur des publics fragilisés afin de permettre au plus grand nombre de s’orienter vers ces métiers. Au total, 283 personnes ont été formées via ce dispositif.

L'objectif est de former 1 000 personnes aux métiers de l'hôtellerie et de la restauration à horizon 2023 dans les Hauts-de-France. Ce parcours de formation, court, efficace et gratuit, est tourné vers l’opérationnel, permettant l’acquisition de compétences rapidement.

Les brigades solidaires visent à faciliter une remise à niveau des savoirs de base à travers le monde de la gastronomie, l’apprentissage des règles sanitaires et de sécurité, mais aussi les valeurs à travers l’accueil, le sens du service et la relation client. « Les brigades solidaires sont un point de départ pour donner l'accessibilité à ces métiers au plus grand nombre. »

L'UMIH s'est également engagée dans le développement du dispositif "1 jeune 1 solution" coconstruit avec les pouvoirs publics. Lancé à l'été 2020, ce dispositif permet à l'UMIH de faire la promotion auprès de ses adhérents des nombreux avantages liés à l'embauche d'un jeune. Aujourd'hui, la filière HRT Hauts-de-France compte 2 800 alternants.

Le tourisme durable et la digitalisation, principaux enjeux de la branche

Face aux préoccupations environnementales et toujours dans le cadre du projet "Résilience", l’UMIH lance le dispositif «Tourisme durable, l’académie responsable». Celui-ci vise à mettre en œuvre une action concrète liée au développement durable au sein des établissements, avec pour objectifs l’alimentation saine et durable ainsi que la diminution de la consommation d'énergie. Ce plan d'actions permet de mettre en relation les producteurs locaux et les professionnels du tourisme, et vise donc à promouvoir l’utilisation des circuits courts et des produits.

L’UMIH s'engage également dans une démarche d'anti-gaspillage et d'économie circulaire. Ainsi l'Union régionale accompagne les professionnels pour optimiser et gérer plus simplement les flux de matières en leur proposant un accompagnement complet dans la gestion des déchets, du diagnostic à l’organisation de la zone de tri, ainsi qu’un appel à idées pour viser le "zéro déchet" chez les hébergeurs-restaurateurs. Enfin, le programme d’accompagnement "GO DiGit ALL" a été lancé pour faciliter la digitalisation des entreprises. Un virage devenu quasiment indispensable aujourd'hui à la survie des entreprises.

L'Ademe au service des restaurateurs et hébergeurs touristiques

Dans le cadre du dispositif "Fonds tourisme durable", l’Agence de la transition écologique (Ademe) accompagne les restaurateurs et les hébergeurs touristiques pour qu'ils bénéficient d’aides spécifiques en faveur de la transition écologique. L'UMIH Hauts-de-France s'engage à valoriser le fonds tourisme durable auprès de ses adhérents.

« L'Ademe aide financièrement les acteurs de la filière au remplacement de matériel. Le montant d'aide moyen représente 15 000 euros », précise Patrick Alfano, coordinateur du programme "Espace info énergie" de l'Ademe. Un coup de pouce financier qui peut s'avérer précieux pour les chefs d'entreprise.

Chiffres clés

  • 4 600 entreprises (7 personnes en moyenne par entreprise).
  • 72 000 salariés.
  • 2 800 alternants.
  • 24% des dirigeants craignent des soucis pour rembourser le PGE.