L’Urssaf veut renforcer son lien avec les usagers

En poste depuis février dernier, le directeur de l’Urssaf Caisse nationale a entamé un tour de France des pôles régionaux. Il était à Amiens ce 11 avril pour rencontre Valérie Hadet, directrice de la Picardie et présenter la nouvelle stratégie.

Damien lentile, directeur de l'Urssaf Caisse nationale et Valérie Hadet, directrice de la Picardie. (c)Aletheia press/DLP
Damien lentile, directeur de l'Urssaf Caisse nationale et Valérie Hadet, directrice de la Picardie. (c)Aletheia press/DLP

« Les salariés de l’Urssaf sont très engagés dans leurs missions », salue Damien lentile, directeur de l'Urssaf Caisse nationale, insistant la priorité mise sur l’accompagnement des usagers. En poste depuis février dernier, le directeur de l’Urssaf Caisse nationale a entamé une visite des pôles régionaux et s’est arrêté à Amiens ce 11 avril. L’occasion de prendre la mesure du terrain et de parler de l’avenir. « Notre stratégie est de renforcer encore la qualité de l’accueil, ainsi que notre lien avec les entreprises. Nous faisons partie des interlocuteurs de confiance de la communauté économique locale et il faut le faire savoir », ajoute-t-il.

Une réponse rapide

Cette ambition s’incarne notamment par la mise en place prochaine d’un « accompagnement de bout en bout ». L’objectif est simple : apporter une réponse rapide à l’usager. Une approche déjà adoptée pour les professionnels de santé. « Nous avons des groupes de travail en interne qui œuvrent sur ce sujet », confie Valérie Hadet, directrice de l’Urssaf Picardie depuis octobre 2023. L’Urssaf réfléchit même à la possibilité d’intégrer les Maisons France Services pour répondre aux questions des particuliers employeurs et des auto-entrepreneurs.

« L’Urssaf a un rôle à jouer pour reconnecter les citoyens aux services publics », assure Damien lentile. Le directeur national souhaite également mieux accompagner les entreprises en difficulté en privilégiant « l’aller vers », en proposant notamment des étalements de paiement ou en faisant le lien avec des associations de soutien. « Nous avons conventionné avec des acteurs comme 60 000 rebonds et Apesa », souligne Valérie Hadet. L’enjeu est de faire comprendre aux dirigeants qu’ils peuvent s’adresser à l’Urssaf en toute confiance.

Calcul automatique des droits

L’Urssaf travaille aussi sur la fiabilisation des données individuelles. « Cela peut avoir l’air technique, mais c’est une révolution. Cela va permettre de s’assurer que les bons droits sont ouverts. Concrètement, nous allons être capables de recalculer automatiquement les ressources dont dispose une personne et de lui ouvrir potentiellement des droits » détaille Damien lentile. Ces données individuelles sont issues de la déclaration sociale nominative en vigueur depuis 2017. « Nous devons travailler avec les entreprises pour que les informations transmises soient correctes. Cela passe par de la pédagogie et un accompagnement plus technique sur la fabrication de la DSN » note, de son côté, Valérie Hadet.

Lutter plus efficacement contre la fraude

Si l’Urssaf a développé une dynamique de conseils, la structure a aussi renforcé sa lutte contre le travail dissimulé. « Cela porte atteinte au financement de la sécurité sociale, aux salariés qui ne constituent pas de droits et c’est une concurrence déloyale vis-à-vis des autres entreprises », s’agace Damien lentile qui annonce un objectif de 5,5 milliards de redressements d’ici 2027. Outre le renforcement des effectifs dédiés aux contrôles, l’Urssaf s’appuie sur des partenaires comme la gendarmerie, l’office de lutte contre le travail dissimulé, ou encore l’inspection du travail pour mener à bien cette mission. En Picardie en 2023, 550 contrôles ont été réalisés, permettant de collecter 34 millions d’euros. « Cette année, nous avons déjà redressé 45 millions d’euros », confie Valérie Hadet. Actuellement, l’Urssaf Picardie compte 38 inspecteurs, dont quatre spécialisés dans la lutte contre le travail dissimulé. Ils seront sept d’ici fin 2027.