La nouvelle chaufferie biomasse à Compiègne verdira l'énergie

À la rue Clément Bayard, la nouvelle chaufferie biomasse-bois - portée par Engie Solutions - est en construction pour une livraison prévue au printemps 2022. Une fois terminée, sa mise en service permettra l’intégration d’énergie renouvelable à hauteur de 65% dans le mix énergétique du réseau. Cela permettra de décorréler les ressources énergétiques des fluctuations liées aux énergies fossiles tout en apportant eau chaude et chaleur vertueuse à 9 000 équivalents logements compiégnois.

La nouvelle chaufferie biomasse sera livrée au printemps 2022.
La nouvelle chaufferie biomasse sera livrée au printemps 2022.

Ce projet découle, depuis 2019, « d'un long processus dont l'objectif est de verdir l'énergie dans le Compiégnois », a expliqué Philippe Marini, maire de Compiègne, qui a participé à la visite du chantier de la nouvelle chaufferie biomasse-bois de14 MW en construction depuis avril 2021. Car à l'ère de la transition écologique, le réseau de chaleur urbain est au cœur des débats. « Il faut une nouvelle vision de ces réseaux. Cette chaufferie utilise un mix des ressources d'énergie. L'objectif est le progrès environnemental », a continué d'expliquer le maire de Compiègne. Cette nouvelle chaufferie qui utilisera de la biomasse locale, est le fruit l'engagement de la Ville en faveur de la transition énergétique du territoire et qui est accompagnée par Engie Solutions, exploitant du réseau à travers une délégation de service public, avec l'aide du cabinet d'architecture parisien, Tristan Lafon. C'est aussi un levier stratégique au service de la décarbonation du territoire compiégnois.

La chaufferie aura cet aspect final. (c)STUDIO TLa 1

Concrètement, cette chaufferie à mixité de ressources utilisera de l'énergie verte à 65%, le reste sera du gaz et produira annuellement 65 GWh d’énergie (66 stations). Outre l'intérêt écologique indéniable, un autre intérêt sera visible : ce chauffage local permettra de maîtriser le prix des factures des usagers à hauteur de 65% et de décorréler les ressources énergétiques des fluctuations liées aux énergies fossiles. Donc seuls 30% de cette fluctuation seront visibles sur la facture de l'usager. Par ailleurs, la chaufferie apportera de l'eau chaude et de la chaleur vertueuse à 9 000 équivalents logements compiégnois* pour un total de 16 kilomètres de réseau, dans les quartiers les Capucins, le Clos des Roses, les Sablons, le Jardin, Pompidou et le centre-ville.

De la biomasse locale

Ce projet enregistra des résultats bénéfiques pour l'environnement : valoriser la biomasse évitera l’émission de 12 000 tonnes de Co2 par an soit l’équivalent de 7 000 véhicules en circulation. À ce titre, le projet d’un montant total de 11,2 millions d’euros bénéficie du soutien de l’Ademe à hauteur de 4,83 millions d’euros dans le cadre du dispositif "Fonds Chaleur". « C'est l'introduction des énergies renouvelables au sein de la commune et nous ne pouvons que nous en féliciter. Engie Solutions accompagne les villes, les industries et les entreprises du secteur tertiaire dans la réalisation de leur transition vers la neutralité carbone, en les aidant à consommer moins d’énergie et une énergie plus verte et décarbonée », a noté Yann Madigou, directeur Grands Territoires de Engie Solutions.

Du côté de la biomasse, cette future chaufferie utilisera deux gisements de bois - dont 80% du bois provient d’un rayon inférieur à 100 kilomètres autour de Compiègne - , l'un sera des résidus des scieries, l'autre de palettes non réutilisables de bois non-traités. Un silo de 16 mètres de diamètre est construit sur pilotis car le chantier est sur une zone inondable et 2 000 m3 de bois pourront être stockés avec six à huit camions de 90 m3 en livraison par jour prévus. « Le système a été pensé de sorte que la densité de poussière de ne génère pas d'atmosphère explosive », explique Philippe Legorju, directeur de projet chez Engie.

Philippe Marini, maire de Compiègne (à g.) et Yann Madigou, directeur Grands Territoires de Engie Solutions, ont visité le chantier.

Si sept personnes travailleront sur le site, avec son système automatique, le bois du silo arrivera directement à la chaufferie après être passé au système de déferraillage. Aussi, « il faut un processus qui s'adapte aux taux d'humidité », notifie Philippe Legorju. Car le taux d'humidité reste le paramètre le plus sensible du bois, enregistrant un taux de variation de l'humidité de 25 à 55%. Le circuit court est prévu jusqu'aux déchets : la chaufferie produira sept tonnes de cendres par jour qui serviront d'engrais aux cultures des alentours.

La mise en service de cette nouvelle chaufferie verte est prévue en 2022, le reste des travaux concerne la mise en place du système hydraulique.

*Unité de mesure, un "équivalent logement" représente la consommation d’un logement moyen, d’environ 70 m², occupé par une famille de quatre personnes. Il sert de référence commune pour exprimer les quantités de chaleur livrées, quelles que soient les caractéristiques des bâtiments desservis (logement, bureaux, hôpitaux, gymnases...).

Chiffres clés du réseau de Compiègne :


66 sous-stations.
16 km de longueur de réseau.
65% d’énergies renouvelables et de récupération grâce à la chaufferie biomasse.
9 000 équivalents logements alimentés.
12 000 tonnes de Co2 évitées par an.
65 GWh d’énergie produite annuellement.
11,2 millions d’euros d’investissement.