Construction

La scierie Dupriez Lepinette participe à la reconstruction de Notre-Dame

La scierie Dupriez Lepinette, installée à Vineuil-Saint-Firmin (Oise), participe bénévolement à la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Henri Dupriez a d'ores et déjà repéré d'autres chênes dont les caractéristiques pourraient convenir au cahier des charges de la reconstruction de Notre Dame. (c) Aletheia Press/ B.Delabre)
Henri Dupriez a d'ores et déjà repéré d'autres chênes dont les caractéristiques pourraient convenir au cahier des charges de la reconstruction de Notre Dame. (c) Aletheia Press/ B.Delabre)

Pendant longtemps, on a peu entendu parler de la filière forêt/ bois. Pourtant, avec 400 000 emplois directs et indirects sur tout le territoire, le secteur n’a pas de quoi rougir. Depuis quelques mois, elle est mise en avant par Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture, convaincu de son importance économique et environnementale. Plus original, c’est aujourd’hui la reconstruction de Notre-Dame de Paris qui participe à rendre populaire cette filière, à l’image de l’implication de la scierie isarienne Dupriez Lepinette.

Sept chênes de la forêt de Mouchy

Installée à Vineuil-Saint-Firmin, cette entreprise familiale a été créée en 1954. Son propriétaire, Henri Depriez, la troisième génération aux commandes, se prépare à scier gratuitement sept chênes en provenance de Laboissière-en-Thelle, dans la forêt de Mouchy, destinés à la charpente de Notre-Dame. Sollicité par un ami expert forestier, le dirigeant s’est proposé naturellement pour répondre à « un enjeu national et patrimonial ».

Première étape pour le responsable, dont l’entreprise a également une activité d’exploitation forestière : se rendre sur la parcelle pour évaluer, sur pied, la qualité des arbres sélectionnés. Ceux-ci ont été cédés gratuitement et seront abattus de même. Pour la suite, le calendrier reste encore à définir, « il est nécessaire de coordonner toutes les étapes, au niveau régional et national », souligne Henri Depriez. En effet, au total, la reconstruction de l’édifice nécessite 2 000 chênes, sélectionnés sur toute la France, issus de forêts publiques et privées. L’opération demande un travail de suivi et de coordination conséquent, mené par l’interprofession de la forêt et du bois. Par ailleurs, les impératifs de traçabilité et de gestion durable restent au premier plan.

Des grumes de 8 à 10 mètres

Les grumes, de 8 à 10 mètres, sont plus longs que ceux qui passent habituellement par la scierie (3 à 6 mètres). Leur poids conséquent entraînera une manipulation plus délicate. « Il nous faudra probablement deux à trois heures de travail par pièce », note Henri Depriez. Se pose encore la question du transport : « je suis prêt à m’en charger gratuitement si nécessaire », complète-t-il. D’autres arbres pourraient suivre. « Je suis moi-même propriétaire forestier et je suis prêt à offrir des chênes », ajoute simplement le responsable.

Le bois sera ensuite entreposé entre 12 et 18 mois pour atteindre un taux d’humidité de moins de 30%... cette étape sera également l’occasion de repérer d’éventuels défauts. Ensuite, les charpentiers prendront le relais pour un chantier hors du commun. De quoi donner un sentiment de fierté à Henri Dupriez et ses 28 salariés.

37 000 emplois dans les Hauts-de-France

La scierie Dupriez Lepinette, qui réalise un chiffre d’affaires annuel de 3 millions, fait partie des 8 300 entreprises régionales représentant 37 000 emplois, appartenant à la filière forêt/ bois. La région est dotée de 32 lycées de formation regroupant 2 472 élèves. Les 431 00 hectares boisés régionaux appartiennent à 73,5 % à des propriétaires privés. (source : préfecture Hauts-de-France).